Archives par auteur: Laure Gerbaud

L’état d’esprit d’un génie de l’écriture : Georges Simenon

Un maître de l’écriture et son état d’esprit : Georges Simenon

 

Georges Simenon était un écrivain de génie d’une abondance inouïe : presque 200 romans ! Dont 75 romans policiers et 28 nouvelles avec son célèbre commissaire Maigret, 117 « romans durs » (c’est ainsi qu’il appelait ses romans sans Maigret, romans aux personnages et aux atmosphères effectivement durs car Simenon portait un regard dénué de mièvrerie et particulièrement lucide sur l’homme et ses passions), des milliers d’articles de journaux, et un petit millier d’articles de reportages effectués aux quatre coins de la planètes ! Et puis il y a les essais, les mémoires, les contes populaires, les histoires érotiques, les romans populaires, les conférences et j’en passe !

Il a signé ses œuvres sous 27 pseudonymes, parcouru et vécu aux quatre coins du monde, fréquenté des milliers de femmes, éprouvant une véritable obsession pour le sexe et la femme sans s’en cacher, bref une personnalité hors du commun, dont j’ai voulu parler aujourd’hui, non pas à travers les visions de ses biographes mais la sienne.

En effet, il a écrit des Mémoires intimes, pavé de 753 pages, dont j’ai extrait des passages où il explique son rapport à l’écriture. Qui mieux qu’un génie littéraire peut parler de création littéraire ? Il s’exprime avec une simplicité confondante, se contentant d’annotations sans aucunes prétentions à expliquer sa créativité. Car pour lui, écrire coulait de source. C’est au cours d’une longue bataille judiciaire durant son divorce d’avec Denise Ouimet que son inventivité géniale se tarira, hélas. Les drames de son existence eurent raison de sa plume. Le désir d’écrire l’avait fui.

Dans cette simplicité, ce désir et ce besoin d’écrire comme un artisan, sans se prendre jamais pour un intellectuel, il me semble qu’il y a une grande leçon d’humilité, de persévérance et de courage à prendre. C’est pourquoi j’ai voulu rédiger cet article différent de mes articles habituels. Non pour offrir des techniques mais pour laisser s’exprimer un écrivain génial sur son état d’esprit d’auteur.

 

Machine à écrire

A ses débuts, tout jeune, à Paris, après la Belgique natale de son enfance :

 

Et pourtant j’écrivais, car j’avais besoin d’écrire, comme j’écrivais déjà avant mon départ de Paris. Mais, à présent, j’écrivais pour vivre, pour manger, et il ne s’agissait pas de littérature, mais de petits contes pour « Le Rire », « La Vie parisienne », « Sourire », « Sans Gêne », « Froufrou » et enfin « Le matin », où je devais rencontrer puis devenir l’ami de la grande Colette.

– Trop littéraire, mon petit Sim ! Plus simple, toujours plus simple…

Elle dont l’écriture avait l’élégance des vrilles de la vigne !      (Page 19)

Jeune, Simenon n’a jamais fait la fine bouche. Il avait besoin d’argent ; il écrivait. Il faisait ses armes et apprenait son métier :

 

Mes contes se multiplièrent et j’avais loué, faute d’être en mesure de l’acheter, une vieille machine à écrire qui cliquetait. Le nombre de mes pseudonymes augmentait à mesure que les journaux auxquels je collaborais devenaient plus nombreux (… )

L’heure n’avait pas encore sonné pour moi. Je n’avais même pas encore une carte de visite. Je ne pouvais pas dire que j’écrivais, car je n’étais encre qu’un apprenti qui signait Gom Gut, Plick et Plock, Poum et Zette, Aramis, des contes que les collectionneurs se disputent à présent que je suis un vieil homme ;

Je travaillais très vite. Il m’arrivait d’écrire huit contes en une journée (…)     (Page 22)

Il passe des contes, nouvelles, reportages à un roman :

 

J’ai suivi son conseil, me suis assis à une terrasse de la rue Caulaincourt et ai écrit mon premier roman populaire, le « Roman d’une dactylo », non sans en avoir lu quelques-uns parus chez le même éditeur pour savoir comment c’était fait.

Il a été accepté par Ferenczi qui m’en a commandé d’autres, de longueur et de format divers, et, comme je continuais à écrire très vite, j’étendis ma petite affaire aux quatre ou cinq maisons spécialisées de Paris. (…)

Jusqu’à quatre-vingts pages de roman dactylographiées par jour, de sorte que nous devenons presque riches en comparaison de nos débuts.

(…) tandis qu’à six heures du matin, je m’installerai devant ma machine pour mes quatre-vingts pages quotidiennes.     (Page 23)

Puis, curieux, toujours à l’affut de nouvelles expériences, il habite une péniche :

 

En outre, j’avais besoin d’écrire, comme j’en avais le besoin à quinze ans et comme j’en ai encore besoin à soixante-dix-sept ans. (…)

Au-delà d’une écluse, je découvris un canal aux eaux mortes qui ne servait qu’à emmener de l’intérieur du pays des troncs d’arbres qui envahissaient presque toute la largueur du canal. Une vieille barge abandonnée au bord d’un quai verdoyant planté de petites maisons roses et blanches. (…)

Dans la barge à moitié pourrie où nageaient les rats, j’allais rassembler de vieilles caisses, installer ma machine à écrire sur la plus haute, m’assoir sur une un peu moins haute, et mes pieds sur de plus basses encore qui émergeaient à peine de l’eau croupie. Deux jours plus tard, je commençais un roman qui serait peut-être un roman populaire comme les autres, peut-être autre chose, et ce fut, avec « Pietr-le-Letton », la naissance d’un certain Maigret que je ne savais pas devoir me hanter pendant tant d’années et qui allait changer ma vie du tout au tout.

Deux ans plus tard, quand la série de ces romans commenceraient à paraître mensuellement, je ne serais plus un apprenti mais un romancier, un véritable professionnel. Et deux ans plus tard encore, je me libérerais du roman policier pour écrire les romans qui naîtraient en moi « La Maison du canal », « Les Gens d’en face », l’Ane rouge », « Les Pitard », que sais-je encore ?      (Page 29)

 

Péniche

 

Il habitera partout, en France, en Suisse, aux Etats-Unis, s’installant à chaque fois de nombreuses années, se récréant une nouvelle vie :

 

Nous allions, pendant des années, Tigy et moi, parcourir alternativement des régions froides et des régions torrides, franchir plusieurs fois l’Equateur dans différents océans, connaître tour à tour les cinq continents, et ma machine à écrire, qui n’était pas la plus vieille machine louée rue des Rosiers nous suivrait partout, dans une caisse renforcée construite pour elle.

Car j’ai écrit partout, à Panama comme à Tahiti ou en Australie.

Quelle était notre destination ? Où allions-nous ? Partout. Nulle part.

A la recherche de quoi ?

Pas du pittoresque en tout cas, mais à la recherche des hommes.  (…)

J’écrivais. Pas sur ce que je voyais. Mes personnages, je les avais rencontrés à Liège pendant mon enfance, à Paris ensuite, dans ma province française où je me suis fixé, comme pour la vie, tantôt dans un château, tantôt dans une ferme.    (Page 30)

A propos de Maigret qui a tant fait pour sa célébrité :

 

Quant au personnage qui a fini par devenir mon ami (Maigret), il existe encore, mais en bronze, plus grand que nature, à l’endroit précis où il est né voilà cinquante ans, au bord d’un canal désaffecté où la barge qui lui a servi de berceau a dû se dissoudre peu à peu dans l’eau croupie. Je lui dois beaucoup de reconnaissance puisque c’est grâce à lui que j’ai cessé d’être un amateur et que je suis devenu pour longtemps un romancier.      (Page 30)

Simenon avait un rythme d’écriture surhumain :

 

J’étais écoeuré par la vie que je menais et je me demande encore aujourd’hui comment, depuis le temps de l’ « Ostrogoth », j’avais pu écrire six romans par an pour Gallimard en dépit de mes voyages à travers l’Europe et les cinq continents. Non pas seulement des romans « durs », auxquels il faut ajouter des nouvelles, des reportages et, plusieurs mois par an, la pêche à Porquerolles où il faisait si chaud que, commençant, dès quatre heures du matin, un chapitre dans mon minaret, je me trouvais tout nu en le terminant.      (Page 37)

J’écrivais toujours mes romans, car Gallimard en publiait six par an. Même dans l’agitation de Paris, je trouvais le temps, je ne sais comment, de rester fidèle à un contrat qui datait de 1934 et que nous renouvelions chaque année.

A Nieul, tout en m’occupant des pommes et des grives, des semis dans la petite serre, de la cahute au bord de la mer, j’ai écrit « Chez Krüll » et « Le Bourgmestres de Furnes », d’abord, qui se passaient par hasard tous les deux en Belgique. En janvier, alors que ta venue au monde approchait, n’ai-je pas écrit un livre sur la paternité « Les Inconnus dans la maison ». Ici, cerné par les douves au-delà desquelles s’étendait un parc herbeux planté de vieux arbres, je me mis à écrire « Malempin », l’histoire d’un père et d’un fils.

Plus, dans cette nomenclature, un Maigret par-ci par-là, pour me détendre, mais je n’en suis pas certain, car je ne datais pas encore mes manuscrits et c’est Aitken qui vient de me donner les titres et les dates de ceux que j’ai cités.      (Page 46)

 

Le Temps

 

Toujours ce rythme d’écriture hallucinant installé en routine :

 

Sais-tu, Marc ( il s’agit du fils de Simenon), que tu es le seul à m’avoir vu travailler à un roman ? Malgré le « Do not disturb » accroché à la clenche, tu avais le droit d’entrer dans mon sous-sol où je tapais à la machine dès six heures du matin. Tu t’y prenais si doucement que je ne t’ai jamais entendu venir. Tout à coup, je sentais tes lèvres se poser furtivement sur ma joue et, quand je me retournais, je t’apercevais traversant déjà le jardin.

Mon premier roman à Tucson a eu pour cadre celui qui m’entourait, ce qui m’est rarement arrivé. Je l’avais intitulé « La Rue des Vieilles Dames », sorte de traduction très libre de « Snob’s Hollow », le nom de notre quartier. Sven Nielsen a jugé ce titre peu engageant et j’ai accepté de mettre à la place :

« La Jument perdue ».

   Je me promenais pendant une demi-heure après le dîner, seul, dans le quartier qui m’était devenu familier et, en rentrant, j’écrivais les quatre ou cinq premières phrases du chapitre du lendemain.

Après ce roman, coup sur coup :

« Le Vacances de Maigret »

« Maigret et son Mort »

   Christmas a commencé à me suivre dans ma promenade du soir lors du roman suivant :

« La Neige était sale »

qui, dans mon esprit, ne se passe pas dans le nord ou l’est de la France, comme l’ont cru les critiques, mais dans une petite ville d’Autriche que je connais bien.

Maintenant, je ne me contentais plus, en rentrant, de quelques lignes au crayon sur le bloc de papier jaune, mais j’écrivais le chapitre presque entier, que je tapais, avec beaucoup de changements, le lendemain matin. Cette habitude, je devais la conserver pendant des années, sauf pour les Maigret que j’ai toujours tapés directement.        (Page 202, 203)

…le mois qui suit ta naissance, j’écris un roman :

« Maigret a peur »

   Mais je ne suis pas Maigret, quoi qu’on prétende.

Suivront, la même année 1953 :

«  L’Escalier de fer »

« Feux rouges »

« Maigret se trompe »

« Crime impuni »

« Maigret à l’école »

   Je changerai d’éditeur en Angleterre, car l’ancien est surtout spécialisé dans la poésie, la philosophie, les ouvrages sur l’art et les essais ». Je ne me sens pas à l’aise parmi ces gens-là beaucoup trop intellectuels pour moi.

Je vais donc signer un contrat avec un éditeur plus éclectique et plus jeune, Hamish Hamilton, que je ne connais encore que par correspondance.        (Page 353)

Simenon, comme tout écrivain, possédait ses manies, ses techniques :

 

Je me délasse en écrivant un Maigret, comme à chaque fois que, pour une raison ou une autre, je ne me sens pas d’humeur à m’attaquer à un roman dur. Il en est ainsi de tous les Maigret, sauf les dix-huit premiers, que j’ai écrits, ceux-là, à raison d’un par mois. Il est vrai que j’écrivais deux chapitres par jour, un le matin l’autre l’après-midi, de sorte que certains de ces romans ont été terminés en trois jours.

C’était un délassement pour moi de m’installer devant ma machine à écrire, de retrouver mon brave commissaire sans en savoir plus que lui, avant le dernier chapitre, sur la conclusion de son enquête.

On a parlé, photographié, cinématographié mes cinq douzaines de crayons et j’ai dû les tailler maintes fois dans ma petite machine devant les caméras.

Une légende en est née, avec cependant un fond de vérité que je trouve l’occasion de mettre au point. Aux Etats-Unis, le soir,  à la veille de commencer un roman, j’en écrivais les premières lignes qui me serviraient de point de départ le lendemain devant ma machine.

Les quelques lignes écrites au crayon, sur des blocs de papiers jaunes, sont devenues peu à peu une page, puis deux, puis cinq, et enfin le chapitre entier, d’une fine écriture qui exigeait des mines très pointues.

Ce chapitre « à la main » était donc écrit l’après-midi ou le soir et, à six heures du matin, je le tapais, souvent sans regarder le « brouillon », car l’écriture à la machine donne un rythme très différent.

J’ai continué longtemps à me plier à ce système, puis je me suis aperçu que, « à la main », on est tenté d’orner les phrases, de « faire littéraire », ce qui est contraire à mes goûts.

J’aimais certes tailler mes crayons, les rendre extrêmement pointus mais, s’il en reste encore quelques-uns sur mon bureau, comme près de mon téléphone, ils ne me servent, depuis plus de quinze ans, qu’à prendre des notes qui ne concernent pas les romans.     (Page 420)

 

Crayon

Qui était Simenon ? Se projetait-il dans ses personnages ?

 

Encore une parenthèse, comme pour les douzaines de crayons. Depuis longtemps des psychologues, des psychanalystes, des biographes de différents pays qui, pour la plupart, ne m’ont jamais rencontré, dont quelques-uns seulement m’ont écrit, se sont attachés à « découvrir ma vérité » à travers mes romans et mes personnages. Or, je me connais assez pour affirmer qu’ils se sont tous trompés et qu’un ou deux d’entre eux seulement sont arrivés à une demi-vérité.

Si je me suis toujours mis dans la peau de mes personnages, le temps du roman en cours, mes personnages, si je puis dire, ne se sont jamais mis dans la mienne, plus exactement, aucun n’a été mon reflet.

Il m’est arrivé, à des périodes pénibles, d’écrire des histoires ensoleillées et sereines, comme, à des époques joyeuses, de composer des œuvres tragiques.

On m’a portraituré ainsi, fort sérieusement, dans des ouvrages et des thèses universitaires qui resteront peut-être, ce qui n’est pas sans m’agréer. Est-ce à cause de cela que je mets, à mon tour, à chercher « ma »vérité ?       (Page 421)

Et puis, tout a une fin…

 

Le 18 septembre, qui est férié, à cause du Jeûne Fédéral, je descends dans mon bureau pour y préparer l’ « enveloppe jaune » d’un nouveau roman que j’ai décidé d’écrire. Il est neuf heures quand je m’enferme. Il s’agit de trouver les noms de mes personnages, leur état civil, leurs origines, parfois leurs amitiés enfantines, toutes notations dont je n’emploie d’habitude qu’une petite partie. J’ai besoin de savoir, de les connaître,  je trace le plan de leur maison, parfois du quartier qu’ils habitent.

Teresa est en haut qui, à dix heures, commence à s’inquiéter, car ce travail préparatoire ne me prend pas  d’habitude plus d’une heure. Sur mon enveloppe grand format, en gros papier bulle, j’ai écrit le nom de mon personnage qui doit servir de titre : « Victor ».

Quelques noms encore, quelques notations. Ce que j’appelle mes « plans » n’en ont jamais été, puisque je n’imaginais l’action et les réactions de mes héros qu’au fur et à mesure, chapitre par chapitre, ne découvrant le dénouement qu’à la dernière page.

Il n’en sera pas ainsi pour « Victor ». Deux cent vingt fois environ, le système a fonctionné sans accroc.

Quand je monte à l‘appartement où je trouve une Teresa anxieuse, je lui annonce que tout va bien et nous déjeunons tous les deux dans l’appartement.

Le lendemain, je me donne le temps de penser à mon point de départ, comme à l’habitude, c’est-à-dire au « déclic » qui amènera mon personnage principal à aller jusqu’au bout de lui-même.

Or, dans l’après-midi, je reçois le coup de téléphone de ma banque qui m‘annonce que ta mère, Marie-Jo, exige et payera les recherches pour retrouver toutes les recettes et les dépenses de notre ancien « compte-joint ». J‘en ai parlé déjà, pour en finir avec elle. Voilà que je dois y revenir.

Je téléphone à mon avocat.

J’en ai assez de lutter et je me souviens qu’elle s’est vantée un jour de « casser ma plume ».

Elle a réussi, mais je n’ai pas perdu courage. Je rejoins Teresa :

– Demain, si je pense encore comme aujourd’hui, je te dirai si, oui ou non, je continuerai à écrire.

Et, le lendemain, toujours abattu, je lui confirme ma décision. D. a obtenu ce qu’elle voulait depuis longtemps. C’est elle, désormais, Mme Georges Simenon, qui écrira et s’efforcera de m’écraser définitivement.      (Page 589)

 

Roman déchiré

 

C’est alors que Georges Simenon met effectivement fin à sa fabuleuse carrière de romancier. Il n’écrira plus que des autobiographies. Je dis souvent dans mes articles de s’entourer de personnes bienveillantes. De ne jamais donner à lire tes textes à des personnes malveillantes, toxiques, limitées… Ce n’est pas pour rien.

Ce qui me paraît passionnant dans cette immense carrière, c’est que Georges Simenon n’avait aucune limite mentale. A aucun moment, il ne se pose la question de savoir s’il est possible ou normal d’écrire autant. Ce manque de barrières mentales a sûrement fait beaucoup pour lui. Ses Maigret, il en a écrit une grande partie en 11 jours consécutifs. Les derniers, il les écrit en 7 jours ! 7 jours pour 7 chapitres ! Comment ne pas trouver un tel talent, une telle abondance prodigieux ? Il ne posait pas la question de savoir si cela était humainement possible : il le faisait. Je crois que c’est la grande leçon à retenir de Simenon, outre l’incroyable qualité d’atmosphère de tous ses romans, policiers ou « durs » qui sont en soi une leçon d’écriture. Il faut croire que l’on peut faire une chose pour la faire. Or Simenon ne trouvait pas invraisemblable d’écrire 6 romans par an !

Et puis, il y a ce fait : Simenon était un bourreau de travail. Un bourreau de travail à qui il paraissait naturel d’écrire jusqu’à 6 romans par an en plus de ses reportages ! S’il avait pensé un instant que c’était anormal au sens de non-normé, monstrueux, je ne pense pas qu’il aurait pu poursuivre cela. Il a beaucoup vécu, voyagé, a profité de la vie beaucoup plus que la moyenne des hommes. Et entre ces moments, il s’aménageait des périodes d’écriture intense. C’était aussi un homme qui savait parfaitement s’organiser. Il avait un rituel. Quand il sentait que le moment était venu d’écrire, il convoquait son médecin et faisait passer une visite médicale à sa famille, son personnel et lui-même. Rassuré, il écrivait son livre en quelques jours.

Mémoires intimes

Je ne peux que te conseiller de lire ses Mémoires intimes. Il y est d’une extrême franchise et simplicité. Des âmes hypocrites lui ont fait le procès de s’y montrer cru. Mais la vérité exige une certaine crudité. Et ce testament d’un génie littéraire est une source d’inspiration pour toute personne qui veut écrire sérieusement.

Je te conseille aussi de lire cet interview de Bernard Pivot qui date de 1981 : c’est la dernière grande interview de Simenon. Fidèle à lui-même, il y est authentique. Il le disait tout le temps : je cherche la vérité. Même pour lui-même.

Et bien entendu, tu peux jeter un œil rapide et panoramique sur sa vie et son œuvre avec l’article, sur Wikipédia, consacré à cet homme qui  mieux qu’aucun autre auteur possédait une inspiration illimitée. Voilà un écrivain qui n’a jamais rien théorisé et qui écrivait, c’est certain, dans l’inspiration la plus totale, le flow. La page blanche, qu’est-ce que ça signifiait pour Simenon ? Rien. Pour Simenon, écrire c’était simplement travailler et avec Maigret, c’était même travailler en se délassant !

 

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6 jeux d’écriture : comment manipuler ton lecteur ?

6 jeux d’écriture pour manipuler ton lecteur et l’emmener où tu veux

 

Jeu d’écriture n°1

 

Imagine une histoire de quelques pages qui se termine par cette dernière phrase : « Mon cœur battait en dévalant la route. Un bonheur insensé me portait vers la plaine. »

Il s’agit donc de penser à la fin de ton texte dès son début. Pourquoi ? Parce que la plupart du temps, on commence à écrire son roman sans savoir comment il se finira. Et cela peut poser bien des problèmes. Un roman est une rédaction qui s’étale dans le temps, ce qui nous laisse toutefois le loisir de trouver la fin. Mais pour une courte nouvelle, on a peu de temps : il faut trouver rapidement une fin à ton récit. Car c’est toi en décides et emmène ton lecteur où tu le veux. Sur la fin de roman, tu peux également lire cet article.

Un deuxième jeu semblable avec cette phrase de fin : « La maison serait-elle abandonnée ? J’éprouvai une mélancolie absurde comme si une part de mon passé se détachait de moi. »

Et un troisième jeu : « Je n’ai pas peur de mourir, ni de souffrir, reprit-il en regardant par delà la vaste baie depuis la terrasse. J’ai peur de toi. »

 

Robert Sabatier
www.osez-ecrire-votre-roman.com

 

Jeu d’écriture n°2

 

Ecris un dialogue entre trois personnages. Deux personnages s’allient pour fustiger un troisième. Il s’agit donc d’une dispute.

L’idée est de sortir de l’écriture ordinaire puisque on trouve rarement des scènes de dispute dans les romans. Tout les coups sont permis, y compris les gros mots -ou pas ! La deuxième idée est de travailler sur un dialogue à trois. Nous avons tous tendance à nous en tenir au dialogue à deux personnages. Sur l’écriture de dialogue, un article ici.

Jeu d’écriture n°3

 

Ecris un poème en vers libres en remplissant les trous.

C’est une excellente manière de travailler tes images poétiques, ton lyrisme, ton imaginaire, de te laisser aller à moins de rationalité et davantage d’émotions, de sensations. La clef pour réussir un beau poème se trouve dans la visualisation et la sensation. La bonne poésie est toute en sensations et en émotions. Il faut donc savoir les évoquer fortement pour entraîner ton lecteur.

Santorin

Penche-toi si tu le peux, sur la mer obscure, oubliant

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

Qui parcourent ton sommeil dans l’autre vie, l’engloutie.

Sur ton dernier coquillage, écris, si tu le peux,

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

Et jette-le dans la mer, qu’il y disparaisse.

Nous nous sommes retrouvés nus sur la pierre ponce

……………………………………………………………………………………………………….

Regardant les îles rouges s’abîmer

……………………………………………………………………………………………………….

Dans leur sommeil, dans notre sommeil.

Nous nous sommes retrouvés nus, ici, inclinant

……………………………………………………………………………………………………….

Talon de la vigueur, vouloir sans faille, amour lucide,

………………………………………………………………………………………………………….

Voie du destin au bruit de la jeune paume frappant l’épaule ;

…………………………………………………………………………………………………………………..

En ce pays qui fut jadis le nôtre,

………………………………………………………………………………………………………………………

Autels détruits

………………………………………………………………………………………………………………………..

Feuilles de palmiers dans la boue.

Laisse, si tu le peux, tes mains voyager

………………………………………………………………………………………………………………………….

Qui toucha l’horizon.

 

Jeu d’écriture n°4

 

Invente une description qui évoque des sons.

L’intérêt est de faire travailler ton lecteur avec son oreille. Si par exemple tu décris une usine bruyante, c’est ton travail d’écrivain de faire en sorte qu’il soit submergé par le fracas assourdissant des machines. Si tu lui fais entendre un opéra sublime, transporte ton lecteur par la beauté des sons, de la musique. Pense au rythme, à la cadence pour cet exercice, bref travaille l’auditif. Il est souvent négligé par les auteurs.

 

Crédit photo : Frédéric Bisson

 

Maintenant, amuse-toi à l’inverse ! Crée du silence. Invente un texte qui permet au lecteur de se plonger dans le silence, de le ressentir.

Un article sur la description ici.

 

Jeu d’écriture n°5

 

Invente un texte à partir des mots qui vont suivre. Remplis les trous.

Il s’agit de trouver des solutions pour que le texte reste logique. L’idée est donc de faire travailler ton imaginaire et ta clarté mais sans la notion précédente de lyrisme (l’exercice n°3 avec le poème.)

Hélène s’assit lourdement. Elle………………………………….. Mais c’était inepte car ………………………………………. ; …………………………….……………………………….. C’était sans fin ! Elle se leva et ………………………………………. Quand la voiture tourna, ……………………………..………………………………………. Le soleil était bas à l’horizon, irréel, et……………………………………………….. Hélène sourit furtivement quand …………………………

Rien n’aurait pu lui………………………………………………………… Les roues tournaient à une vitesse ……………………… qui ………………….…………………………………………………………….. Hélène, la route, tout…………………………………….    Un silence descendit sur ……………………………………………………….., ………………………….., …………………………, ………………………………………………………………….

Une existence est parfois…………………………….; sans le saisir …………………………………………. Le soleil disparaissait derrière la colline, sombre et magnifique, …………………………………………………………………… Un soupir ………………………………………………et tout fut dit.

 

Jeu d’écriture n°6

 

A partir de ce dernier petit texte, laisse libre court à ton imagination. Etoffe-le et approprie-le toi complétement. Récris-le au moins deux fois plus long. Rend-le plus intéressant, plus subtil. Rapproche-toi de ton lecteur. Mets-toi à sa place. Reçoit-il vraiment ce que tu veux exprimer ?

 

Joseph Joubert

 

Ce sont des jeux d’écriture simples. Le but n’est pas de rendre plus complexes tes textes mais de travailler ta relation avec ton lecteur. Que lui donnes-tu ? Es-tu compréhensible ? Fais-tu exactement passer les émotions, les sensations que tu veux faire passer ? Fais-tu voir au lecteur exactement ce que tu veux qu’il visualise ? L’entraînes-tu où tu veux ? L’art est d’écrire un roman est un art profondément manipulatoire. C’est un contrat implicite entre le lecteur et toi. Quand il choisit de lire ton livre, il te délègue le pouvoir de l’emmener où tu veux. Si tu l’emmènes nulle part, où qu’il se sent emporté à moitié seulement, le contrat est caduc. Un bon roman emporte ton lecteur où toi, l’auteur, veut qu’il aille. Si tu lui fais oublier le monde pour s’immerger dans ton univers, évidemment tu as réussi ton roman.

J’espère que tu joueras avec ces jeux. Tu peux y jouer au rythme d’un par jour ou par semaine, peu importe, mais je te conseille vraiment de t’y amuser de temps à autre. C’est en écrivant qu’on s’améliore, pas en lisant des théories sur l’écriture… Tu peux lire autant d’articles que tu le veux sur l’écriture, si tu n’écris pas rien ne changera dans ta qualité d’écriture. Si tu décides de jouer avec ces jeux, fais-nous en part dans les commentaires. Cela donnera envie à d’autres lecteurs d’écrire, et nous donnera l’occasion de découvrir tes textes.

Je te souhaite de t’amuser. L’écriture de roman est manipulatoire, bien sûr, mais elle est surtout aussi jubilatoire pour l’écrivain… Sinon, à quoi bon ?

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Comment écrire un bon roman ? 26 clefs indispensables.

Ecrire un bon roman, oui, c’est ce que nous voulons tous  ! Mais comment ? Voici une liste de 26 clefs importantes et indispensables pour t’aider. Avec des rappels à de précédents articles pour préciser les techniques évoquées, si tu ressens le besoin de te renseigner davantage..

Comment écrire un bon roman ? 26 clefs indispensables que tu dois avoir en tête quand tu écris

 

1. Sors et prends de l’inspiration. Ca n’a l’air de rien mais ça va changer ta vie et ton inspiration. Ne reste pas bloqué sur ta page blanche parce que tu vas maintenir cette habitude en toi. Tu vas créer un automatisme : être devant sa page, c’est ne pas trouver l’inspiration. Alors non, merci ! Ce n’est pas ton jour ? Tu te changes les idées. Et ça va sûrement te tomber dessus plus tard dans la journée ! Peut-être même dix minutes après ! Et tu seras ravi d’écrire. Mais ne reste pas immobile devant ta feuille à te plaindre que tu n’y arrives pas. C’est ce que tu peux faire de pire. Car tu dois créer le réflexe contraire : être devant une page, c’est trouver l’inspiration !

2. Choisis tes mots, enrichis ton vocabulaire. Prends plaisir à découvrir de nouveaux mots. Personnellement, j’aime bien lire quelques mots au hasard, de temps en temps, dans un dictionnaire.

3. Use de la métaphore, des images, des comparaisons, des figures de style. Pour t’ouvrir à ça ou découvrir d’autres figures, une petite liste ici.

4. Lis beaucoup. Du très bon.

5. Ecris beaucoup. Au mieux de tes compétences du moment. Ecrire un bon roman, ca vient en s’améliorant.  Rarement du premier coup. L’admettre, c’est s’enlever beaucoup de pression, se rendre un grand service, et se donner la possibilité de s’améliorer. Donc écrire beaucoup. Tous les jours idéalement.

 

Crédit photo : Stephen Poff

 

6. Cultive-toi dans des domaines artistiques, mais pas seulement. Cultive-toi largement. Tu enrichiras tes romans naturellement.

7. Use des paragraphes. Aére le texte, fais attention à la mise en page.

8. Découpe intelligemment tes chapitres. De façon à ce que la fin de tes chapitres laisse ton lecteur sur sa faim (une énigme, une question, une émotion…) Bref, lui donner envie de lire le chapitre suivant. Ne pas terminer platement.

9. Fais attention à l’intérêt de tes dialogues. Des explications détaillées sur la création de dialogue ici.

10. Fais attention à la typographie. Il existe des règles précises. Ca devient important quand tu tapes ton roman pour l’épreuve définitive.

11. Intégre des citations, un avant-propos, un épilogue si c’est intéressant. Ne te dis pas que c’est vieillot. C’est toi qui décides de ton style, pas la mode, qui est forcément uniforme.

12. Pense au lecteur : peut-il suivre facilement, lui as-tu donné tous les éléments utiles ?

13. Eteins l’incendie avant qu’il soit trop tard ! Si tu vois une erreur de structure, d’intrigue, de psychologie, de rythme (trop lent, trop rapide), tu arrêtes tout et tu reprends posément ton texte. Car ça ne s’arrangera jamais tout seul. Ca ne fera qu’empirer. Pour la structure, c’est ici !

14. Si tu es du genre à avoir besoin de savoir où tu vas, écris une trame de ton histoire chapitre par chapitre avant de commencer ton roman.

15. Si tu as juste besoin d’une vue d’ensemble sans les détails, fonce tête baissée, tu trouveras les détails sur la route.

16. Soigne ton style.

17. Soigne ton ton. C’est mot après mot qu’on soigne son ton et son style. Le style, c’est aussi une construction.

Crédit photo : carlos

 

18. Pense à l’atmosphère que doit dégager ton roman et travaille-la. Comment créer une atmosphère ? En créant un univers. C’est ici.

19. Si tu sens que tu as encore du jus, que tu as quelque chose à écrire alors que ça fait déjà 5 heures que tu rédiges, écris encore ! Ne t’impose aucune limite. Partout on te dit d’être raisonnable, d’en garder pour le lendemain, qu’abandonner ton texte au milieu de l’action d’un personnage va te faciliter la reprise de ton écriture le lendemain. Franchement, c’est un raisonnement de gagne-petit. Pardon d’écrit-petit ! Qu’est-ce qui te garantit que tu pourras écrire demain, que tu ne seras pas dérangé par un impondérable ? Tu prends le risque de perdre l’inspiration de ce moment particulier à jamais. Alors, non : va jusqu’au bout. Ce qui est pris n’est plus à prendre. Comment écrire un bon roman ? En restant à l’écoute de ton inspiration.

20. Pense grand, vois grand, écris grand. Ca ne veut pas dire d’écrire la Comédie humaine non plus. Mais ne te restreins pas à penser que tu n’es bon qu’à écrire des romances ringardes. Cultive-toi et écris de la littérature de qualité. Pas de la cochonnerie. Tu es capable de beaucoup mieux.

21. Evite comme la peste les gens mesquins. Tu te demandes ce que ce conseil bizarre vient faire ici ? Les gens mesquins vont éteindre ta flamme, ton inspiration, ton plaisir, ton désir, ton enthousiasme. Ils ne peuvent pas croire que tu vas réussir parce qu’eux-mêmes n’ont jamais écrit un livre. De toute façon, ils ne veulent pas que tu réussisses –même inconsciemment- parce qu’eux-mêmes n’ont jamais réussi un projet personnel. La plupart du temps, ils sont trop paresseux pour avoir tenté d’en mener un seul à bien ! Fuis-les. Sans regret. Sans culpabilisation. C’est primordial. J’insiste.

22. Tache d’avoir rapidement une vue d’ensemble de ton roman. Avant les 50 premières pages si c’est possible. Ca ne veut pas dire connaître tous les détails les plus infimes mais avoir l’idée globale, et surtout avoir cerné la ou les problématiques de chacun de tes personnages phares. Où viennent-ils, où vont-ils, que veulent-ils, que désirent-ils, par quels automatismes inconscients sont-ils mus, quels sont leurs besoins, leurs dilemmes, etc ? Pour des personnages passionnants, c’est ici. Et aussi ici.

23. Porte une attention particulière au choix de tes adjectifs. J’insiste. La plupart des romans pourraient être sublimés si leurs adjectifs n’étaient pas aussi banals et convenus. Hypnotise ton lecteur.

 

Crédit photo : Sylvain Courant

 

24. Crée un ancrage : un ancrage pour écrire facilement. L’ancrage est une technique de la PNL (programmation neurolinguistique.) Tu allumes une bougie, tu te prépares un café, tu mets à jouer une musique inspirante, peu importe ; l’idée est de mettre en place un, deux ou trois gestes qui déclenchent ton envie d’écrire. Qui te sécurisent aussi pour que tu aies la sensation qu’écrire est facile. Et écrire deviendra effectivement beaucoup plus facile. Il s’agit de créer le réflexe dont je parlais au début de l’article : s’assoir devant sa feuille, son clavier, c’est trouver l’inspiration, le désir et le plaisir d’écrire.

25. Jubile quand tu écris, prends énormément de plaisir. Se motiver par la volonté et la force n’est pas une bonne option. Ca te mènera à la procrastination. Tu cesseras d’écrire. Le plaisir, tu dois le prendre sur la route : en écrivant. Un article sur l’inspiration, le flow, ici. Et un deuxième article pour t’aider ici.

26. Prends conscience qu’un roman ne s’écrit pas en un jour. Mais que si tu écris quelques pages par jour, tu auras écrit ton roman en un an ! Que c’est possible, accessible… Tu peux le faire. Et tu ne peux le faire que si tu crois que tu peux le faire ! Et il faut s’en convaincre à chaque nouveau livre que tu abordes. Dès que tu commences à l’écrire, tu décides que tu vas aller jusqu’au bout.

Ces quelques clefs indispensables semblent toutes simples quand tu les lis. Mais les appliquer, c’est une autre affaire. Je te conseille de revenir souvent sur cette liste et de décider d’appliquer au moins une de ces clefs à chaque fois que tu écris. C’est une façon simple et efficace de t’améliorer et d’écrire un bon roman, en tout cas un roman qui tient la route.

Si tu veux des finesses supplémentaires, télécharge mon manuel gratuit de techniques d’écriture que tu trouves à droite, dans la barre latérale. Si ce n’est pas déjà fait, bien sûr.

On se retrouve avec plaisir dans les commentaires. Tu as sans doute d’autres clefs à nous partager.

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Point de vue sur le point-virgule : la ponctuation dans l’écriture de roman en 6 points

Mon point de vue sur le point-virgule en 6 points

 

Après l’article sur l’utilisation de la virgule et les questions qu’il a provoquées, concernant l’utilité du point-virgule, j’ai décidé de te parler aussi de ce dernier. Mon point de vue est que le point-virgule est nécessaire. J’ai constaté que son usage se perd et c’est grand dommage. Il possède ses nuances, tout comme la virgule.

La respiration et le point-virgule

 

Le point-virgule permet de respirer davantage que la virgule et moins que le point. C’est à cela surtout que je sens s’il vaut mieux poser une virgule ou un point-virgule. Comme pour la virgule, si tu as un doute, lis ta phrase à voix haute.

 

Henry de Montherlant

 

Quelques exemples de phrases à points-virgules :

J’analyse ses divers ouvrages ; je montre que les diverses révolutions ont rapproché Milton de nous : qu’il est devenu un homme de notre temps ; qu’il était aussi grand écrivain en prose qu’en vers : pendant sa vie, la prose le rendit célèbre, la poésie après sa mort ; mais la renommée du prosateur s’est perdue dans la gloire du poète.     François-René de Chateaubriand

Dans les galeries du Muséum, ils passèrent avec ébahissement devant les quadrupèdes empaillés, avec plaisir devant les papillons, avec indifférence devant les métaux ; les fossiles les firent rêver, la conchyliologie les ennuya.      Flaubert

Pécuchet avait sermonné Bouvard ; ils allaient fléchir ; Gouy demanda une diminution de fermage ; et comme les autres se récriaient, il se mit à beugler plutôt qu’à parler, attestant le Bon Dieu, énumérant ses peines, vantant ses mérites.     Flaubert

Les visites de fermes modernes et de canaux d’irrigation recommencèrent ; peu importait la manière d’employer les heures. Mille bruits ineptes couraient déjà le monde au sujet de mon désastre ; même sur les barques qui accompagnaient la mienne, des récits atroces circulaient à ma honte ; je laissais dire, la vérité n’étant pas de celles qu’on peut crier. Les mensonges les plus malicieux étaient exacts à leur manière ; on m’accusait de l’avoir sacrifié, et, en un sens, je l’avais fait. Hermogène, qui me rapportait fidèlement ces échos du dehors, me transmit quelques messages de l’impératrice ; elle se montra convenable ; on l’est presque toujours en présence de la mort.    Marguerite Yourcenar

Comme tu peux le constater dans ces extraits, il n’est pas vrai qu’on puisse toujours remplacer un point-virgule par une virgule. On peut utiliser le point-virgule pour :

1 Séparer des mots dans une énumération, comme le fait la virgule.

 

Personnellement, je préfère de beaucoup la virgule pour cet usage. La respiration est trop longue pour moi quand il s’agit de séparer des mots. Mais cet usage est correct.

A Noël, j’ai adoré déguster du foie gras en amuse-gueule ; un œuf mollet au caviar en entrée ; de la volaille à la sauce aux morilles ; du champagne tout au long du repas.

2 Eviter la confusion entre deux virgules.

 

Ce cas particulier est rare : c’est lorsque qu’un nombre à virgule est justement suivi par une virgule.

En cuisine nucléaire, la mesure c’est la mesure ; 117,5 grammes de sucre, ce n’est pas 118,5 ; précisa le cuisinier.

Si tu peux éviter cette situation, ce sera toutefois plus élégant. Bien que cet usage soit correct, je le trouve laid. Sans compter qu’il induit une respiration un peu longue à cet endroit. Je préfère par exemple :

Le cuisinier précisa : « En cuisine nucléaire, la mesure, c’est la mesure ; 117,5 grammes de sucre, ce n’est pas 118,5. »

 

Crédit photo : Günter Hentschel

 

3 Donner du corps à une phrase longue et l’organiser logiquement.

 

Je me régalais ce soir-là de tous les restes de la veille : salade mélangée ; poulet aux pommes caramélisées ; Mont-Dore fait à point ; glace à la poire ; seul le pain aux céréales avait mal vieilli ; il était dur et je m’y cassai les dents.

Mais dis-toi bien que cet exemple se discute aussi : tu as un choix personnel à effectuer. Tu peux aussi l’écrire comme suit :

Je me régalais ce soir-là de tous les restes de la veille : salade mélangée, poulet de pommes caramélisées, Mont-Dore fait à point, glace à la poire ; seul le pain aux céréales avait mal vieilli : il était dur et je m’y cassai les dents.

Personnellement, je m’en réfère à la respiration et à ce que je veux mettre plus ou moins en valeur par ma ponctuation. A ma logique également. Sur la même phrase, tu peux faire sentir les choses différemment par ta ponctuation.

4 Séparer des propositions indépendantes quand elles ont entre elles une relation logique. Et aussi éluder un élément de la phrase sans perturber le raisonnement.

 

Je n’aimais pas du tout ce que j’avais cuisiné ; le chien avala le contenu de mon assiette en quelques secondes.

Tu vois que je n’ai pas eu besoin de préciser avoir donné l’assiette, contenant ce que j’avais cuisiné, au chien. Le point-virgule permet de faire le lien.

5 Séparer la deuxième proposition d’une phrase de la première quand elle commence par un adverbe.

 

Je n’aimais pas du tout ce que j’avais cuisiné ; pourtant le chien avala le contenu de mon assiette en quelques secondes.

6 Mettre en parallèle deux propositions.

 

J’adorais les pamplemousses ; mon frère les haïssait.

 

Crédit photo : Gene Wilburn

La typographie du point-virgule

 

Le texte est suivi d’une espace. Puis on pose le point-virgule. Puis on a une nouvelle espace. Et le texte.

Il faut donc écrire le ; comme ici.

L’orthographe du point-virgule

 

Un point-virgule ; des points-virgules.

On peut aussi dire et écrire : point et virgule. C’est toutefois un usage vieilli qu’on ne voit plus ; on le rencontre dans de vieux livres.

Enfin, c’est histoire de rythme. Et le rythme et la respiration sont indissociables. Utilise-les avec gourmandise et plaisir.

Le point-virgule a tendance a disparaître mais je note aussi qu’il existe une énorme quantité de littérature sans subtilités qui est pauvre du côté de la ponctuation également. Pauvre et plate. C’est un jugement et tu peux être en désaccord. Mais lorsqu’on a la chance d’avoir une grande palette d’outils, pourquoi faudrait-il se priver de les utiliser ? Entre une messe ou un opéra de Mozart et un rapper à la mode et ses misérables accords, j’ai fait le choix depuis longtemps… Entre un écrivain qui utilise largement la palette d’outils de la langue française, vocabulaire, ponctuation, syntaxe, conjugaison, et l’indigence d’un écrivain commercial sans talent, j’ai choisi aussi. Je ne suis pas pour la rétention mais pour l’abondance, tu l’auras compris.

Et toi, comment utilises-tu la ponctuation ? Penses-tu qu’elle est importante ou moins que les mots ? Y attaches-tu du temps, de la relecture, des corrections? Est-elle naturelle pour toi, ou difficile à placer ? Aimes-tu ponctuer ? Ou cela t’ennuie-t-il ? Si tu as trouvé un autre usage du point-virgule, surtout fais-nous en part dans les commentaires.

 

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Le point sur la virgule : la ponctuation dans l’écriture de roman en 12 points.

Le point sur la virgule : 12 façons d’utiliser la virgule dans la ponctuation de l’écriture de roman

 

La ponctuation n’est pas seulement une formalité à traiter par dessus la jambe. C’est une manière subtile de rendre un texte plus intelligible et parfois même plus intelligent, plus raffiné, plus personnel, voire plus original. Il existe des règles simples que tu peux évidemment transgresser. Mais si tu ne connais pas les règles, comment les transgresser pour rendre ta ponctuation plus personnelle ? Transgresser, ce n’est pas faire des erreurs, c’est imposer volontairement un effet particulier.

Je pense par exemple à Proust et ses parenthèses multiples, ses guillemets, ses incises et ses phrases prolongées artificiellement par des successions de virgules (jusqu’à l’écoeurement pour ma part mais pour le plus grand ravissement d’autres lecteurs, ce qui montre bien l’importance de  la ponctuation et que nous n’y sommes pas sensibles de la même manière !)

Mais ma tante savait bien que ce n’était pas pour rien qu’elle avait sonné Françoise, car, à Combray, une personne « qu’on ne connaissait point » était un être aussi peu croyable qu’un dieu de la mythologie, et de fait on ne se souvenait pas que, chaque fois que s’était produite, dans la rue du Saint-Esprit ou sur la place, une de ces apparitions stupéfiantes, des recherches bien conduites n’eussent pas fini par réduire le personnage fabuleux aux proportions d’une « personne qu’on connaissait » soit personnellement, soit abstraitement, dans son état civil, en tant qu’ayant tel degré de parenté avec des gens de Combray. C’était le fils de Mme Sauton qui rentrait du service, la nièce de l’abbé Perdreau qui sortait du couvent, le frère du curé, percepteur à Châteaudun qui venait de prendre sa retraite ou qui venait passer les fêtes. On avait eu en les apercevant l’émotion de croire qu’il y avait à Combray des gens qu’on ne connaissait point simplement parce qu’on ne les avait pas reconnus ou identifiés tout de suite. Et pourtant, longtemps à l’avance, Mme Sauton et le curé avaient prévenu qu’ils attendaient leurs « voyageurs ». Quand le soir je montais, en rentrant, raconter notre promenade à ma tante, si j’avais l’imprudence de lui dire que nous avions rencontré près du Pont-Vieux, un homme que mon grand-père ne connaissait pas : « Un homme que grand-père ne connaissait point, s’écriait-elle. Ah ! je te crois bien ! » Néanmoins un peu émue de cette nouvelle, elle voulait en avoir le cœur net, mon grand père était mandé. « Qui donc est-ce-que vous avez rencontré près du Pont-Vieux, mon oncle ? un homme que vous ne connaissiez point ? » – « Mais si, répondait mon grand-père, c’était Prosper, le frère du jardinier de Mme Bouillebœuf. » – « Ah ! Bien », disait ma tante, tranquillement et un peu rouge ; elle haussait les épaules avec un sourire ironique, elle ajoutait : « Aussi il me disait que vous aviez rencontré un homme que vous ne connaissiez pont ! » Et on me recommandait d’être plus circonspect une autre fois et de ne plus agiter ainsi ma tante par des paroles irréfléchies.  Du côté de chez Swann

Crédit photo : Jean-baptiste Duville

 

Céline et ses trois points : On me laissera pas voir. « Monte dans ta chambre, petit saligaud !… Va te coucher ! Fais ta prière !… »
Il mugit, il fonce, il explose, il va bombarder la cuistance. Après les clous il reste plus rien… Toute la quincaillerie est en bombe… ça fuse… ça gicle… ça résonne… Ma mère à genoux implore le pardon du Ciel… La table il la catapulte d’un seul grand coup de pompe… Elle se renverse sur elle…
« Sauve-toi Ferdinand ! » qu’elle a encore le temps de me crier. Je bondis. Je passe à travers une cascade de verre et de débris… Il carambole le piano, le gage d’une cliente… Il se connaît plus. Il rentre dedans au talon, le clavier éclate… C’est le tour de ma mère, c’est elle qui prend à présent… De ma chambre je l’entend qui hurle…
« Auguste ! Auguste ! Laisse-moi !… » et puis des brefs étouffements…
Je redescends un peu pour voir… Il la traîne la long de la rampe. Elle se raccroche. Elle l’enserre au cou. C’est ça qui la sauve. C’est lui qui se dégage… Il la renverse. Elle culbute… Elle fait des bonds dans l’étage… Des bonds mous… Elle se relève en bas… Il se barre alors lui… Il se tire par le magasin… Il s’en va dehors. Elle arrive à se remettre debout… Elle remonte dans la cuisine. Elle a du sang dans les cheveux. Elle se lave sur l’évier… Elle pleure… Elle suffoque… Elle rebalaye toute la casse… Il rentre très tard dans ces cas-là… C’est redevenu tout tranquille…      Mort à crédit

Albert Cohen et son absence volontaire de ponctuation dans les apartés de ses personnages, ou ses phrases sans verbes, ou ses juxtapositions de virgules : Alors, il avait bien fallu refaire le coq à regards filtrés, elle ravie courant se recoiffer, et mettre déshabillé inutilement voluptueux, et voiler de rouge patibulaire la lampe de sa chambre pour faire sensuel, la malheureuse espérant l’indiscutable test d’un coït réussi, croyant l’avoir obtenu et lui faisant aussitôt les affreuse caresses sentimentales sur la nuque ou dans les cheveux, effrayantes araignées de gratitude, insupportablement accompagnées de questions tendres et de tendres commentaires appréciatifs. Et de nouveau, plusieurs bains chaque jour, et deux rasages au moins, et expressions poétiques à trouver pour louer la beauté de l’aimée et les diverses parties de sa viande, et en trouver chaque jour de nouvelles parce qu’elle était insatiable et qu’il la chérissait, et qu’il aimait la voir de satisfaction aspirer longuement par les narines. Et de nouveau les redoutables disques de Mozart et de Bach, de nouveau les couchers de soleil et les couchages inutiles, suivis des sempiternelles exégèses avec grandes consommations d’âme.    Belle du Seigneur.

 

Crédit photo : Nad Renrel

 

Parlons donc de la virgule !

La virgule sert :

 

1. A énumérer et séparer des mots :

 

Je mange des haricots, des fèves, des lentilles et du maïs.

2. Ou des groupes de mots :

 

Je mange des haricots à la tomate, des fèves à l’espagnole, des lentilles aux saucisses et du maïs grillé. J’espère que tu admires la haute teneur littéraire de mes exemples.

3. Séparer des propositions, les juxtaposer, voire éliminer les pronoms personnels :

 

Haricots, fèves, lentilles, maïs, j’adore manger tout cela.

4. Juxtaposer des propositions principales.

 

Dans ce cas, il y a un rapport logique entre les deux phrases, voire une relation de cause à effet. Je mange des haricots, je préfère garder les fèves pour demain.

Personnellement, en ce cas, je préfère de beaucoup le point-virgule : Je mange des haricots ; je préfère garder les fèves pour demain. Oui, la ponctuation se discute même dans un cas aussi trivial ! Et tu le vois, c’est très personnel. La nuance est subtile.

5. Séparer des propositions qui évoquent une succession d’événements :

 

Je mangeais des haricots, je pensai à l’histoire de Tristan les pouces verts, décidai de raconter cette histoire aux enfants, ils s’installèrent en rond sur le tapis, s’amusèrent beaucoup cet après-midi là ; nous fumes heureux ensemble. Tournure élégante qu’on ne lit plus guère et dont j’ai remarqué qu’elle était beaucoup usitée au XVIIIème siècle.

6. Séparer des propositions coordonnées par des conjonctions de coordination : et, si, ou, quand elles sont répétées plus de deux fois :

 

Je ne mange ni haricots ni fèves, ni lentilles, ni maïs.

 

Voltaire
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7. Mettre en relief un mot, un groupe de mots placés en tête de phrase :

 

Les haricots au lard, j’adore ça !

8. Encadrer des mots ou groupes de mots pour préciser le sens du texte :

 

Elle a mangé les haricots, avec tant de gourmandise, qu’elle en a oublié les fèves. Ou encore : Le maïs, que personne ne mange plus ou presque en France, est très apprécié au Mexique.

9. Pour encadrer une incise, au lieu de tirets :

 

Les haricots, dis-je, sont des légumineuses.

10. Enfin, après un nom de lieu et avant une date :

 

Paris, le 25 septembre 2050. On trouve surtout cette formule dans les courriers, les journaux intimes. Mais il n’est pas interdit de s’en servir dans un roman.

11. Et puis une précision pour sa typographie :

 

Pas d’espace après le mot, la virgule, une espace après la virgule et avant le texte. Ce qui donne :

Pour la typographie de la virgule, l’écrire comme dans cette phrase.

Charles Baudelaire
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12. Et la respiration dans tout cela ?

 

Tu l’auras compris, la virgule sert aussi à respirer, marquer la pause, ou au contraire entraîner la répétition, marquer la cavalcade des mots, leur fuite, un tourbillon, la fureur, ou encore le doute, l’hésitation, la crainte, l’insistance, etc. La virgule a sa logique qui entraîne la logique du texte, à moins que ça ne soit l’inverse, mais la virgule c’est aussi une signature, une manière personnelle de l’utiliser, un peu, beaucoup, passionnément, pas du tout, un certain rythme, une musique, un souffle, toutes choses qui te sont intimes. Idéalement, elle exprime quelque chose, la virgule.

Voilà, maintenant, tu sais tout de la virgule. A toi d’en jouer, la sublimer, la rendre plus subtile, plus intelligente, moins banale ! Mettons les points sur les i : la virgule, c’est toi qui la fais et la défais.

Et toi, comment l’utilises-tu ?

 

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Votre nouvelle année 2018 ! Défi n° 14

Demain…

 

Nouvel an

Année qui vient

Année de rien

Année de tout

Année de rapines

Ou de bijoux précieux

Année de folies sages

Et de sagesses folles

A la découverte

De nous-mêmes

Du monde

Entier

Année qui vient

De conquêtes

Victoires

Errances

Et déceptions

 

Année d’ambitions

Année de farniente

Année contrastée

Année humaine

Animale

Chaude comme un mufle

Chaleureuse

Amicale

Année de vent et de sel

De mer et d’eaux

D’algues et d’oiseaux

Années d’espérances et de campagnes

De montagnes et de chants

 

Nous poserons nos pieds nus

Dans l’herbe verte

La brousse désolée

La paille d’une ferme

Le désert expirant

Nous guideront nos pas

Sur les chemins de l’exil

Ceux des retrouvailles

Sous les voûtes étoilées

Les plafonds de palais

La nuée des manguiers

Nous parcourrons la terre

D’un regard panoramique

Comme dans un film

Et nous embrasserons

D’un regard mystique

La forêt des mythes

 

Nous percevrons la terre

Battre son cœur lent

Et dans ses villes immenses

Enfanter les symboles

Qui inventent demain

Nous la lirons

D’une lecture souveraine

Nous la saisirons

D’une pensée

Une seule

Jaillie comme un jet

De pinceau

Pensée limpide

Sans encre

Silencieuse

Mais juste

 

Nous prendrons la terre

Dans nos bras

Comme un berceau

Un châle

L’amour d’une mère

Nous l’apprécierons

D’une vision élargie

En expansion

Comme l‘univers

Nous l’adorerons

D’un amour sans limites

Bondissant

Joyeux

 

Année débutante

A son premier bal

Qui nous engage

Nous contraint

Nous libère

Nous entraîne

Dans sa valse

Lente

Evidente

Ou trop rapide

Exténuante

Mais à tout prix

Lucide

Et je le veux

Extatique

Ardente

Insouciante

 

Année de rien

Année de tout

Mais jamais de rien du tout

Année pour tous

Année pour aimer

Se relever

Evoluer

Trouver la passion

La vibration

La joie

Se mesurer

A nous-mêmes

Eprouver

Nos limites

Nous connaître

Nous reconnaître

Année

Pour trouver qui nous sommes

Adopter ce que nous sommes

Célébrer nos fantaisies

Et d’un trait

Rallier le bonheur

Se moquer du malheur

Se rire des honneurs

 

Année engagée

Année pour aimer

Les saveurs fortes

Rejeter la fadeur

Toutes les fausses valeurs

Et voir beaucoup plus loin

Enfin enfin

Privilégier le cœur

Oublier le tourbillon

L’ouragan de nos vies

L’éphémère

Aimer l’essentiel

Et sans prétention

S’adresser au ciel

Année de lumière

D’écume et de mouettes

Année de fenêtres

De portes grandes ouvertes

De fatalités

Assumées

 

Année de surprises

Année bien comprise

Année pour prospérer

Pour s’imaginer

Que l’année qui viendra

Sera à nouveau celle

De mille découvertes…

Année folle

Année d’herbes

De parfums sucrés

D’oranges et de noisettes

Année de pain d’épices

D’enfants émerveillés

D’adultes éveillés

Enfin révélés

Pleinement éveillés

A leur nature offerte

A leur intimité

 

Année où se réconcilier

Avec les années passées

Soi-même

Ses propres idées

Ses étrangetés

Sa fragilité

Et oublier les conquêtes

La raideur

Les ardeurs militaires

Et toutes les laideurs

Cesser de se forcer

Parier sur la douceur

Pavoiser de tendresse

Recevoir et donner

Parler et caresser

Offrir et pardonner

 

Année d’amour sans peurs

Année de bonheur

Année à accepter

Ce qui nous échappe

Ce qui de nous s’évade

Année à affirmer

Nos plaisirs

Conquérir

Nos désirs

Année agile

Vive pirouette

Qui tournera le dos

Au fatal à l’horreur

Au blasé à l’usé

A toutes les aigreurs

 

Année de pirouette

Année sans malheur

Année de bonheur

Année d’écriture

C’est ce que je te souhaite

Ami lointain

Et proche

Ami du livre

Et des mots

Des phrases

Et rimes

Des écrits

Et des rêves

Ami littéraire

Ami passionné

Ami des livres

Ami sensible

 

Laure Gerbaud. Tous droits réservés.

Excellente année 2018
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Le 31 décembre , je me suis mise en tête de de te souhaiter mes vœux de nouvelle année avec un poème. Un petit défi pour clore 2017. J’ai donc écrit un premier jet. Je l’ai laissé dormir deux jours, puis je l’ai corrigé, arrangé. Le voici pour toi, lecteur fidèle ou passant, abonné fidèle, amoureux de littérature et d’écriture.

Et puis le mot de la fin, qui est aussi celui du commencement de cette année 2018 : Que ton année soit emplie d’inspiration dans tous les domaines de ta vie, et davantage encore en écriture ! Prends soin de toi.

 

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La vérité sur l’écriture de roman ! Et une nouveauté…

La vérité sur l’écriture de roman ! Et une nouveauté…

 

La nouveauté d’abord :

 

J’ai enfin vaincu mes dernières réticences. Grande nouvelle :  je publie mon roman, Le Cheval de l’Irlandais, sur Amazon en format e-book et sur papier.

Le Cheval de l’Irlandais, roman de Laure Gerbaud

Et la vérité sur l’écriture de roman :

 

Ecrire un roman n’est pas un long fleuve tranquille. On voit partout fleurir des méthodes qui garantissent qu’avec une structure solide et deux ou trois techniques, de l’organisation et de la volonté, tu vas écrire un roman comme on produit une savonnette. C’est possible : mais qu’obtiendras-tu à part une savonnette ?

Loin de moi l’idée que la méthode, les techniques, l’organisation sont inutiles, que le génie de l’écrivain s’en passe. Non : nous en avons besoin. Mais c’est une recette sans sel, sans épices car c’est la base. Le minimum. Il faut d’autres ingrédients, plus subtils.

Les aléas

 

Ecrire un roman est une affaire qui occupe l’existence un bon moment. Autrement dit, la vie s’en mêle. Pendant que tu écris, la vie te surprend : deuils, maladies, amours, amitiés, métier, finances, moral, tout entre dans ton roman, sans même que tu en aies conscience, que tu le veuilles ou non…

Si tu n’es pas prêt à affronter les aléas de la vie de ton roman en plus de ceux de ton existence, ce n’est pas la peine de tenter de rédiger un livre. Pire : si tu n’es pas prêt à affronter les aléas de ton existence, tu ne pourras pas supporter en surplus les aléas de la création. C’est un peu dur mais c’est la vérité. Il faut être au clair avec soi quand on veut produire une œuvre, qu’elle soit livre, toile, sculpture, film…

Le travail de ton inconscient

 

Aucun plan ne te garantit que tu vas écrire ce que tu avais prévu et de la manière dont tu l’avais prévu. Il se pourrait que tu prennes des chemins de traverse, que tes personnages ou ton intrigue t’emmènent là où tu ne t’attendais pas à te trouver. Il va falloir t’adapter, te montrer souple, suivre ton inspiration si tu ne veux rien manquer de ce que tu as vraiment à dire – et non ce que tu croyais vouloir dire. C’est la différence entre travailler avec seulement ta raison et ton conscient et travailler aussi avec, en plus, ton inconscient qui est une matière infiniment plus riche. Travailler donc avec ton conscient, ton intelligence et ta lucidité, mais aussi avec ton inconscient et tes possibilités et disponibilités du moment. Le talent se loge dans l’inconscient, pas dans la conscience. Ca, c’est la vérité, celle que je ne lis nulle part.

Ce qui ne veut pas dire, je le répète car je crains d’être mal comprise, qu’il ne faille pas t’organiser, créer un plan, définir tes personnages, ton atmosphère, le ton, ton style, etc. Cela fait partie de la rédaction de ton roman. Mais la vérité, c’est aussi que ton inconscient doit faire les trois-quarts du travail et te le livrer. Il faut apprendre à travailler avec son inconscient. Il faut trouver la porte d’accès, et c’est le travail le plus difficile. Chacun invente sa méthode : décrypter ses rêves, écouter les voix qui le traverse, méditer, jouer à des jeux d’écriture, rêvasser, se promener… On a vu beaucoup d’écrivains alcooliques, d’autres drogués. Pas étonnant : ils n’avaient pas trouvé d’autre porte d’accès à leur inconscient, hélas. Ton état d’esprit sera déterminant pour aller jusqu’au bout. On n’en parle nulle part non plus à ma connaissance. Pourtant…

Crédit photo : Greg Williams

L’individualité de l’écrivain

 

Il n’existe pas de route unique, de stratagème imparable, de recette miracle qui te fera pondre un best-seller comme une poule pond un œuf. Sauf à être une poule de batterie qui pond un œuf de batterie, une pauvre chose sans goût, fade et terne qui se vend en supermarché. Je préfère le best-seller ou le roman bio, celui que l’on trouve dans les bonnes librairies ou en fouillant sur internet, le best-seller de qualité, celui qui te laisse un goût de jamais dégusté auparavant.

C’est donc à toi de tracer ton chemin dans la forêt de tes expériences d’écriture, les sous-bois de conseils, de techniques que tu as éprouvées ou apprises sur des blogs comme celui-ci, dans des livres techniques d’écriture, dans des interviews d’écrivain. A toi de décortiquer ce que tu apprends et tentes. Chacun doit nourrir et créer sa matière et sa manière. Il n’y a pas de texte unique et d’écrivain unique, dieu merci, dans notre monde déjà trop formaté ! Il n’y a que des expériences, des ressentis, des réussites et des ratages qui dépendent de l’individu qui écrit, sculpte, peint, chante…  Il n’y a pas de vérité unique. Ton individualité, c’est ta personnalité. Ta personnalité, c’est ton originalité.

L’état d’esprit de l’écrivain

 

Travaille sur toi autant que tu travailles sur ton texte. C’est également une vérité que je ne lis jamais, que je n’entends jamais. Evidemment, elle est moins facile à exprimer et plus difficile à recevoir. C’est ta hauteur de vue qui détermine ton altitude en littérature comme dans la vie. C’est qui tu es à l’intérieur de toi, qui détermine la qualité de ce que tu écris. Pour écrire un roman, il faut développer un état d’esprit de romancier. C’est simple au fond. Mais dans la pratique, développer un état d’esprit d’écrivain, ce n’est pas simple. Le monde n’est pas en accord avec ça. Le monde veut des moutons bien pensants, pas des écrivains. Ecrire, c’est penser par soi. Penser par soi, c’est déjà se rebeller. L’écrivain pense avec ses mots et ses idées propres. Pas par emprunt. Le reste, penser et s’exprimer par emprunt, c’est de la rédaction, pas de la littérature.

Ton individualité, c’est ton essence d’écrivain

 

Chaque artiste est différent, vérité de La Palice que contredit l’idée d’une méthode unique pour parvenir à rédiger un livre, créer une œuvre ! Attention au formatage, c’est une manie récurrente de notre époque de vouloir poser des lois sur tout et d’imaginer qu’elles suffisent à créer quelque chose de valable. La création est artisanale. Elle possède ses règles mais pas de lois.

La vérité est ailleurs, insaisissable. La technique est utile, le travail nécessaire. Mais la création est un rêve poursuivi en état d’éveil et dépasse les techniques et le travail qu’il exige. Pour t’illustrer mon propos, je te propose de décortiquer le processus de création atypique du Cheval de l’Irlandais. Toute rédaction de roman est du reste atypique. La grande force de l’écrivain n’est pas de résoudre tous ses problèmes avant d’écrire mais de parvenir à les résoudre en cours d’écriture, au fur et à mesure qu’ils lui arrivent. C’est donc sans pudeur que je te partage ce qu’ont été mes défis durant la rédaction du Cheval de l’Irlandais.

Sur ce blog, j’ai pointé du doigt maintes erreurs faciles à commettre. J’ai rédigé des articles sur la structure, la description, les personnages, l’univers romanesque, etc. Mais il manque un exemple concret et l’on ne parle bien que de ce que l’on connaît vraiment. Alors autant profiter de la sortie de mon livre pour te raconter ce que j’ai vécu en l’écrivant : son processus de création. Bien entendu, comme je le disais plus haut, chaque livre est unique et ce qui vaut pour celui-ci ne vaut pas pour d’autres. Mais il a connu son processus de création propre et c’est ceci dont je veux discuter. Pas du livre mais du processus. Peu importe que le livre soit réussi ou raté, car je veux seulement te parler du processus de création.

Le résumé du Cheval de l’Irlandais

 

Je te situe le roman rapidement en te donnant le texte de la 4ème de couverture sinon il te sera difficile de me suivre dans cet article :

Les personnages du Cheval de l’Irlandais sont brûlés par la passion de la vie, la création, la haine, la vengeance, l’appât du gain, l’amour, l’amitié… Ils sont entiers et rien chez eux n’est raisonnable.

Acteur-réalisateur américain, écrivaine française exilée sur une sauvage île grecque, Irlandaise délurée, Californien ironique, villageois grecs, bègue ou muet, chacun est dominé par ses émotions, emporté par ses sens, prêt à en découdre avec la vie.                                    

Sur la minuscule île grecque où la fatalité exerce son pouvoir, un étrange cheval provoque la rencontre de l’écrivaine et du cinéaste, et bouleverse leur destin.

Quand le drame survient, chacun joue son rôle : certains passeront des larmes à la rédemption mais d’autres, emportés par la haine, mourront ou perdront leur liberté. Entre Grèce, Irlande et Etats-Unis, psychologie et suspense, Le Cheval de l’Irlandais évoque un monde où la nature de notre terre, des animaux et des hommes a tous les droits.

Ode aux créateurs et la création artistique, à la nature et la beauté, ce roman nous offre une balade dangereuse dans un univers de dureté où chacun, s’il s’en donne la peine, peut trouver la grâce.

Tu vois, j’ai laissé volontairement du flou et du mystère car je ne veux pas éventer l’intrigue au cas où tu aurais la bonne idée de le lire ! (sourire !) Ce qui me semble le plus important dans la conception d’un texte littéraire, c’est :

 

Crédit photo : grego1402

L’inspiration

 

Le Cheval de l’Irlandais m’est tombé, comme tous mes livres, sur le coin de la figure sans que je ne cherche à écrire quoi que ce soit. J’ai vu une femme perdue dans sa vie, encore jeune, écrivain, qui cherchait une œuvre qui la satisfit profondément et qui voulait agrandir le cercle restreint de ses lecteurs. L’image est venue, instantanée, avec le décor ! Une île grecque très sauvage. Au bout de trois jours, j’avais compris et accepté qu’elle était mon alter ego au sens littéral : un autre moi-même. Cela m’a gênée car j’ai trouvé l’idée nombriliste. J’ai dû batailler avec ma conscience pour l’accepter. J’ai réalisé qu’un autre moi-même, ce n’est absolument pas moi. Je n’allais au fond pas écrire sur moi.

A cette époque, je n’avais rien publié. J’écrivais depuis des années, rêvassant de devenir écrivain sans l’assumer pleinement, et j’avais raté deux très belles opportunités d’édition ! Oui, tu as bien lu… Je ne savais pas alors que je les avais ratées parce que, inconsciemment, je ne croyais pas mériter l’édition, parce que j’étais atteinte du syndrome de l’imposteur… Pas mon héroïne. Cependant  j’en ai fait une héroïne frustrée, ce que j’étais forcément. Mais je n’avais alors aucune conscience de ce que j’analyse ici. Tu vois là comment un personnage peut naître… du dilemme que j’abritais en l’ignorant.

J’habitais Paris (que j’adorais) mais rêvais de nature. J’étais épuisée par la ville et un métier d’enseignante qui me maltraitait (si tu as été maître-auxiliaire, on dit aujourd’hui vacataire, je crois, et de plus en Seine et Marne, tu me comprends au quart de tour…) Ainsi, mon héroïne est allée naturellement se perdre sur cette île grecque.

L’identification avec les personnages

 

Voici pour Anne Gimelli. J’ai mis des années à lui donner un nom. Anne est mon deuxième prénom. Gimelli est le nom de famille de ma grand-mère adorée, décédée l’année de la rédaction de ce roman. Passionnée d’histoire et de littérature, elle connaissait par cœur tous les personnages de La Comédie Humaine d’Honoré de Balzac et me les racontait comme s’ils étaient réels.

N’en déduis pas qu’Anne Gimelli soit moi. Non, rien de ce que tu liras d’elle ne me concerne. Elle est une extrapolation de ce que j’aurais pu devenir. Elle n’est pas moi mais un autre moi-même. Les anecdotes qui s’y rattachent ne me concernent pas. C’est bien ce qui est intéressant : sans être moi, elle s’est construire avec des parties de moi.

Et puis, il y a lui : Kevin O’Neal. C’est son alter ego, toujours au sens littéral. Son autre elle-même en masculin. Un personnage qui frôle le cliché sans y tomber, du moins je l’espère. Il est américain, acteur, réalisateur. Il serait presque une parfaite star hollywoodienne mais un drame détourne son destin et en fait un personnage attachant. D’une certaine manière, il m’est aussi un autre moi-même. Comme Anne, il aime la nature, les chevaux, les animaux. Il m’est apparu quelques semaines après avoir commencé la rédaction du roman alors que je croyais n’avoir qu’un récit de femme. Il m’est apparu à cheval.  A cru. Sur la même île. J’ai su tout de suite que ça allait être complexe : il allait falloir l’intégrer à l’histoire et je ne savais pas quel rôle il y tiendrait. Je l’ai découvert au fur et à mesure que j’écrivais comme ça a été le cas également pour Anne. Tous  deux m’ont menée par le bout du nez.

Et bien entendu, s’identifier avec ses personnages n’est pas une obligation. Il se trouve que c’est ce qui s’est passé. Mais on peut créer de très beaux personnages sans y être identifié.

Le Cheval

 

Et le Cheval ? J’ai fait un peu d’équitation, adolescente. Je l’ai vu réel, palpable, je le voyais clairement avec son extraordinaire robe rousse. J’ai cherché à comprendre car je ne savais ce qu’il venait faire dans ce roman. J’ai acheté le dictionnaire des symboles et j’ai lu, entre autres : Le cheval passe avec une égale aisance de la nuit au jour, de la mort à la vie, de la passion à l’action. Il relie donc les opposés dans une manifestation continue. Il est essentiellement manifestation : il est Vie et Continuité, par-dessus la discontinuité de notre vie et de notre mort. Ses pouvoirs dépassent l’entendement : il est donc Merveille et il ne faut pas s’étonner que l’homme l’ait si souvent sacralisé, de la préhistoire à l’histoire. J’ai été rassurée et j’ai décidé de le garder. J’ai bien fait : il est indispensable à l’intrigue, et lui aussi m’a menée par le bout du nez, pardon de la plume !

 

Crédit photo : Jean-baptiste Duville

 

Le premier jet

 

Tout m’a encore été dicté dans ce roman. Je n’ai fait que les arrangements. J’ai réuni les pièces du puzzle, j’ai équilibré l’histoire, j’ai créé des liens entre les parties, décidé des chapitres. J’ai utilisé ce que je savais et ce que j’ai appris en l’écrivant pour mettre en forme ce que mon imagination me dictait. Il m’a fallu rester souple car tout ce que je recevais m’était une surprise. Je ne savais jamais, jusqu’au bout de mon récit, ce que j’écrirais le lendemain. Je me souviens que j’écrivais le plus souvent possible mais je ne travaillais pas où je vivais. J’étais même obligée de dormir dans un hôtel borgne d’un village perdu de Seine et Marne, trois fois par semaine, pour donner cours et gagner mon pain. Ce qui fait que je n’écrivais pas de trois jours parfois. Il est difficile d’être exacte avec ma mémoire mais je dirais que j’ai mis six mois à écrire mon premier jet. Surtout parce que j’étais plus difficile que jamais avec le ton des personnages. Je voulais le ton parfait, qui colle exactement à chacun d’entre d’eux et je ne me faisais pas de cadeau. Je raturais à chaque ligne. Aucun roman ne m’a donné autant de fil à retordre.

Le décor et le style

 

Ils sont intimement liés dans ce roman. La Grèce s’est imposée avec toute sa force solaire (je suis une latine, profondément), ses odeurs, ses sons, sa lumière, sa mer. Il faut dire que lorsque ce roman m’est tombé dessus, je lisais l’immense écrivain crétois Kazantzakis, si ma mémoire est bonne. Et j’avais lu Zorba le Grec avec émotion. J’avais alors pour livres de chevet Noces et L’été d’Albert Camus. J’avais aussi déjà découvert l’incroyable Le professeur et la Sirène de Thomas di Lampedusa. J’étais imprégnée de culture « sudiste.»

Le style de Kazantzakis, dans la plupart de ses livres, m’était apparu comme un chef d’œuvre d’authenticité et de puissance. Comme la quintessence de l’accord entre un style et ce qu’il veut exprimer. C’était et c’est toujours, bien entendu, très au-dessus de ce que je peux faire. Mais j’étais émerveillée et le reste. Ce qu’il existe de Latin chez moi s’était éveillé et je n’ai eu de cesse dans Le Cheval de travailler le style non pour imiter l’inimitable Kazantzakis (le génie est inimitable !) mais pour trouver l’accord entre mon expression et la sensualité des paysages grecs et des personnages. C’est pourquoi Anne écrit son journal en exprimant tous ses sens, qu’elle est du reste venue redécouvrir en Grèce. Elle est un écrivain un peu coincée qui va peu à peu lâcher prise avec le contrôle trop grand qu’elle exerce sur elle et qui l’empêche de trouver l’œuvre qu’elle voudrait écrire. Au premier degré, Le Cheval est une histoire d’amour. Au deuxième, c’est un roman initiatique sur l’acte de création. Nous sommes ici tous concernés…

Kevin est américain de souche irlandaise. C’était obligatoire. Pourquoi ? Je ne le sais toujours pas. Mais je n’aurais pu le concevoir autrement. Et j’avais lu, la même année, un livre pour lequel je conserve tout ma fascination et qui se situe en Ecosse : Le loup rouge de Morris West. L’Ecosse est devenue Irlande dans mon imaginaire. L’Irlande s’est invitée en Grèce.

Le style d’Anne m’a demandé de travailler phrase après phrase, mot après mot. Aucun relâchement. Je ne vais pas te mentir : Le Cheval de l’Irlandais est le roman qui m’a demandé le plus de travail. Je n’ai pas eu de facilité stylistique au premier jet. Je voyais tout, entendais tout, sentais tout. Mais comment exprimer toute la sensualité de cet univers, de ces personnages

Le flow

 

Je n’ai pas écrit ce roman dans le flow, la facilité. J’aurais aimé bien sûr mais je n’avais pas suffisamment alors la maîtrise du ton et du style. J’ai eu trop de difficultés à les trouver. Je pense que les mauvaises conditions de vie que j’endurais alors n’y sont pas pour rien. Cette année-là, j’ai aussi perdu ma grand-mère et mon meilleur ami. J’ai tout de suite écrit par la voix d’Anne puisque c’est le premier personnage à s’être présenté. Plus tard est venue la voix de Kevin. J’ai dû me rendre à l’évidence : il allait falloir distinguer les deux personnages et pour cela trouver deux tons et styles bien différents. Je me retrouvais encore à écrire un roman à plusieurs voix comme pour Racines mêlées !

Anne et Kevin tenaient chacun un journal. Je ne pouvais garder le ton d’Anne pour Kevin. Plus décontracté, moins littéraire dans son expression, sensible mais masculin, il fallait trouver le ton, la personnalité exacts qui lui conviendraient. Curieusement puisque c’est un homme, j’ai eu beaucoup plus de facilité.

Ecrire deux journaux constituant un roman, c’est comme en écrire deux ! J’ai multiplié le travail et les difficultés. De plus, j’ai ressenti le besoin de faire intervenir d’autres personnages. Cela a été l’occasion de créer deux autres tons et styles. Mais ce fut des années plus tard, quand je le repris pour le récrire et ce fut infiniment plus aisé. J’avais pris de la bouteille… Ces personnages interviennent au moyen de lettres.

La construction

 

Fidèle à ma joyeuse anarchie, je me suis laissée porter jusqu’à rencontrer les habituels écueils d’une personne qui ne planifie qu’en cours de route : où vais-je ? Comment structurer l’intrigue maintenant ?

Alors bien entendu, je me suis attelée à la tache de structurer cette intrigue. Je ne conseille pas à une personne qui a besoin de se sentir rassurée pour rédiger d’agir ainsi. C’est franchement une passe désagréable de se demander comment on va joindre toutes les pièces d’un puzzle… C’est un casse-tête. Mais je ne n’écris bien que dans cette condition !

Il en résulte que la première partie du roman est psychologique et la deuxième partie comporte davantage d’action. Il y a même un côté vaguement thriller dans l’atmosphère, en tout cas du mystère, du suspense, de l’angoisse dans la deuxième partie. Mais l’intrigue reste très simple et facile à comprendre. C’est un roman d’amour et d’initiation, et une histoire de résilience.

C’est l’agencement des journées, chacun racontant la sienne dans son journal, qui a été complexe à mettre en place : il faut que le lecteur suive le récit selon deux points de vue tout en profitant du mystère et du suspense que cela crée. C’est un défi constant d’équilibrer un roman alternant deux points de vue différents écrits à la première personne. Si tu veux te compliquer la vie en écrivant, c’est parfait !

Aujourd’hui, j’ai davantage d’expérience, et j’établirai certainement un plan beaucoup plus vite. Dès que tu comprends que ta structure va être très complexe, si cela t’arrive, ne fais pas comme moi : n’attends pas d’avoir rédigé la moitié de ton roman avant de t’occuper de la temporalité des événements !

 

Crédit photo : carlos

 

 La documentation

 

Quand ce roman m’est tombé dessus, j’étais bien plus jeune. Internet n’existait pas ! Personne n’avait d’ordinateur portable : ils n’existaient pas. Tu dois me prendre pour un dinosaure si tu es né avec internet. Je faisais comme tout le monde : j’achetais des livres, des guides, des magazines, Géo bien entendu, je lisais des encyclopédies, j’allais à la bibliothèque de Beaubourg passer des journées entières…

Quand j’ai repris ce livre, une vingtaine d’années plus tard, (oui, il a dormi dans des étagères durant tout ce temps), le monde et moi avions changés : internet m’ouvrait ses bras et j’écrivais sur traitement de texte ! J’ai donc récrit ce roman en ajoutant des détails pittoresques, particulièrement en qui concerne la partie se déroulant en Irlande. On n’a plus d’excuses aujourd’hui quand on veut donner à un roman un air réaliste. De Google Maps à Google Earth, de Wikipédia aux articles et blogs, que de facilités, de gain de temps et d’argent nous sont offerts !

Le temps passé

 

Il se peut que tu sois choqué, au moins surpris, que j’ai abandonné ce livre durant plus de vingt ans ! Comme la Belle au bois dormant, il attendait son baiser pour se réveiller ! Le baiser a été le retour partiel, puis de plus en plus grand de ma santé. J’écris sérieusement depuis mes 19 ans. Le premier jet du Cheval date de 1993, il me semble. Je l’avais travaillé en tout de trois ou quatre jets, je pense. J’étais déjà très fatiguée, souvent malade, sans savoir que j’étais rongée de l’intérieur. Puis j’ai eu quelques années meilleures. Soudain, en 2000, mon corps s’est littéralement effondré d’épuisement. Plus rien ne fonctionnait. Pas de diagnostic. Aucun médicament. L’errance médicale a duré 8 ans : enfin un diagnostic. Toujours pas de médicament. Personne ne savait soigner. Puis encore trois années. Au bout de 11 ans, un docteur me propose un médicament qui change radicalement mon existence en 24 heures. J’ai continué à accumuler maladies et épuisement mais beaucoup moins de douleurs. Ce mieux était, est un miracle. Depuis j’ai arrêté ce médicament. Très vite, du reste. Cette année, un autre docteur a découvert que cette maladie n’en est pas une : c’est le syndrome d’une autre maladie ! Quatre mois de traitement. Je vais infiniment mieux. J’ai retrouvé une énergie nouvelle. Plus de douleurs non plus. Il ne s’agit pas de faire pleurer dans les chaumières. Du reste, je trouve presque que j’en ai trop dit. Mais comment t’expliquer sinon pourquoi tous mes manuscrits n’ont connu que la poussière des étagères durant des décennies ?

Je ne pouvais me battre sur tous les fronts. Travailler était un défi. Vivre était un défi. Tout était un défi. Ecrire est déjà en soi un défi. Publier en est un autre. Alors j’ai continué à écrire, certaines années oui, d’autres non. J’ai fait des tentatives pour trouver un éditeur. Mais il me manquait constance et énergie. Il ne m’a jamais manqué la volonté. Mais la volonté sans la santé, sans la vitalité, sans la force physique, c’est trop peu… Je n’ai jamais abandonné. Même durant les années où je n’écrivais plus, je savais, j’ai toujours su que cela reviendrait. Je n’en ai jamais douté quel que soit mon état. Ce sont mes plus grandes forces : une volonté sans faille et une passion vouée à l’écriture. Et puis j’ai toujours été une grande travailleuse. Même au fond du trou, j’ai continué à peindre, à écrire, et j’ai eu ma fille.

Quand j’ai eu mon premier médicament, j’ai décidé de récrire sérieusement à nouveau : j’avais moins mal. J’ai ressorti Racines mêlées de la bibliothèque aux manuscrits échoués qui attendent leur heure, et je l’ai récrit sur un an. Ca a été long car il fallait rapprendre à maîtriser l’écriture romanesque. Depuis des années, je n’écrivais que de la poésie. J‘ai posté le manuscrit au premier concours trouvé sur internet. En 2014, je recevais le prix Matmut du 1er roman. Et je recevais surtout l‘assurance, enfin, que j’étais bien faite pour écrire. Que je savais écrire.

Aujourd’hui, je peux écrire un livre en deux mois. Je l‘ai fait l’année dernière et sans le faire exprès : je ne m’étais pas fixé d’objectif. Il est venu seul comme ils viennent tous : en me surprenant quand je m’y attends le moins. Toutefois, ce n’est pas un roman. Je ne suis pas certaine que j’y parviendrais avec un roman.

L’engagement

 

Peu importe le temps passé, ce n’est pas ce qui compte. Ce qui est important par-dessus tout, c’est de rester fidèle à nous-mêmes, à l’engagement que nous avons pris avec nous, avec l’amour de notre art, avec l’idée que ce que nous voulons nous le pouvons, que rien n’est impossible. J’écris ceci avec une certaine émotion parce que c’est une réalité pour moi, pas une formule pour faire joli. Pas une formule pour se faire mousser. Ce que tu désires ardemment, tu le peux. Ne laisse personne, jamais, te dire le contraire. Ne laisse personne te réduire.

Garde tout ce que tu écris. Jette peu. Ce roman qui ne t’inspire plus, cette nouvelle que tu ne sais comment terminer, qui te dit que tu ne les récriras pas avec succès dans deux jours, deux mois, deux années, ou deux décennies ?

Je me souviens que durant ces vingt années de no man’s land, j’ai récrit une fois Le Cheval mais c’était comme si je n’avais rien fait : je n’avais pas réussi à décoller du texte. La douleur était trop présente, et rongeait mon intelligence. Il m’est difficile de savoir combien de jets j’ai dû faire pour ce roman : six, sept, davantage ? Sûrement plus que je n’aurais voulu, c’est certain. Mais le résultat est là : le manuscrit est terminé. Et c’est la seule chose qui m’importe, au fond.

 

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Les difficultés

 

Le style et le ton. Parce qu’il fallut en trouver plusieurs pour un même roman. C’est un exercice difficile mais passionnant. Mais nul doute que cela multiplie le travail.

La concentration et le lâcher-prise. Je n’ai pas souvent travaillé dans le flow. Je n’avais pas suffisamment de lâcher-prise. Trop de soucis matériels, émotifs, financiers et plus tard la douleur et l’épuisement. Parvenir au flow sur tout un roman sans la santé est impossible. J’y arrivais par contre en poésie car la poésie ne demande pas de tenir des journées entières.

Pour trouver le flow, je te conseille de t’aménager une jolie vie. Je ne parle d’une vie spectaculaire mais d’une vie qui te procure du plaisir, où tu te sens respectée et te respectes toi-même. Le flow ne peut venir que dans la concentration et le lâcher-prise. Et quand la vie est insupportable, ce n’est pas possible. Je te conseille de lire cet article sur le flow, en deux parties : écris-tu dans le flow ?

Reprendre le roman 20 ans plus tard. Il a fallu me remettre dans la peau de mes personnages, retrouver ce qui les anime. D’une certaine manière, c’était aussi retrouver les émotions de ma jeunesse. Mener d’une traite tous ces jets les uns derrière les autres, après tout de même un arrêt salutaire entra chaque jet, mais raisonnable, il est évident que c’est beaucoup plus confortable que de reprendre son livre 20 ans plus tard ! Si tu peux écrire ton roman dans l’année, surtout, fais-le.

Travailler sur la notion de cliché. Une écrivain et un acteur peuvent aisément devenir des personnages clichés, caricaturaux. J’en ai eu parfaitement conscience quand ils sont venus à moi. Je pouvais les rejeter ou les garder. En décidant de les traiter de manière à leur offrir des personnalités qui les éloignent des poncifs. Il les fallait donc atypiques. Qui étaient-ils vraiment ?

C’est un défi qui m’a plût parce qu’il était difficile. Tu me connais assez pour comprendre que s’il y a un défi… Et de fait, j’ai tout suite vu que c’était la difficulté majeure de ce livre, et j’avais très envie de m’y confronter.

 

Crédit photo : Nad Renrel

La thématique sous-jacente du roman

 

J’ai voulu évoquer le processus de création. Les créateurs sont toujours présentés comme des créatures exceptionnellement douées pour leur art. Simplement douées. On ne sait rien de leurs doutes, craintes, peurs, angoisses. De leurs hésitations, choix, émotions, de leur démarche artistique, leurs recherches, leurs batailles intérieures, leur acharnement, leur volonté, leur travail. On ne sait rien du processus de création parce qu’aucun créateur ne tente jamais de le montrer, on ne sait rien de ce qui déclenche, ralentit, exacerbe ou enraye le processus de création. Je ne connais pas un seul roman qui traite ce sujet !

Le Cheval évoque donc le processus de création de l‘artiste. Ici, l’écrivain et le cinéaste, l’acteur. Immense défi, tu t’en doutes… J’imagine que tu es sensible à ce thème puisque tu écris… Je laisse la parole à Anne, qui en parle mieux que moi :

Je cherchais autre chose, une autre histoire, d’autres personnages, un autre message, différents de ce que j’avais écrit jusqu’alors. Je sentais profondément que j’avais commencé à transformer mon monde intérieur et que ma littérature ne pourrait plus être la même car toute littérature reflète le monde intérieur de son auteur. Mais je n’en savais pas encore assez sur moi pour entreprendre ces changements dans mon écriture. Après ce roman, il y aurait un autre livre. Et toujours il me faudrait en rechercher la forme, le moule à la fois semblable et dissemblable au précédent. Tout cela tournait et retournait dans ma tête.

Le Cheval de l’Irlandais sort la semaine prochaine en versions papier et e-book sur Amazon. J’ai reçu les couvertures et textes aux formats. Il me reste à apprivoiser la mise en place sur Amazon.

Pour le lancement, je mettrai Le Cheval de l’Irlandais à un prix promotionnel, accessible à tout le monde. Bien entendu, je te préviendrai personnellement de la sortie du livre si tu es abonné au blog.

Si tu ne l’es pas et que tu veux être prévenu du jour de sa sortie, il suffit que tu télécharges le manuel gratuit de techniques d’écriture de 37 pages que tu trouveras en bas de cet article ou sur la barre latérale droite. Tu deviendras alors abonné et tu pourras évidemment te désinscrire quand tu le souhaiteras. Mais tu sais, ici nous sommes en bonne compagnie entre gens qui écrivent et aiment la littérature ! J’ai très peu de désabonnements, et ça me fait vraiment plaisir.

C’est heureuse que je sors enfin Le Cheval de l’Irlandais, cette ode aux créateurs, aux artistes, aux écrivains et la création, à l’écriture et la littérature, à l’amour, au cinéma, et à la vie.

Un dernier mot : n’oublie pas d’écrire avec passion !

 

Le Cheval de l’Irlandais, sur Amazon

 

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Ne sois pas un écrivain en pyjama ! Trouve tes lecteurs !

Trouve tes lecteurs ! Cherche-les ! Ne sois pas un écrivain en pyjama !

 

Pourquoi chercher tes lecteurs sans attendre qu’une maison d’édition le fasse pour toi ? Les explications ici. Et ne t’y trompe pas : c’est une réflexion capitale sur ta stratégie d’écrivain. Et oui, trouver tes lecteurs fait aussi partie du métier d’écrivain ! Attention, vidéo inconfortable mais primordiale !

 

 

Et toi, que fais-tu en ce sens ? As-tu des expériences, des idées, des conseils qui puissent aider la communauté des écrivains en devenir ou qui aimeraient davantage de lecteurs ?

 

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35 façons d’écrire un bon roman : la liste

Voici une liste simple de 35 conseils pour écrire ton roman 

 

Elle pourrait même être beaucoup plus longue ! Mais si la liste paraît simple à la lecture, elle n’en est pas moins redoutable à mettre en pratique. Je te laisse piocher ce qui te convient et rejeter ce qui te paraît inapproprié pour toi, en particulier. Je te laisse mette en pratique, surtout, ce qui fait sens pour toi. Car ma liste ne vaut rien si toi, tu ne mets pas en place des actions récurrentes. Lire la liste, c’est bien, l’utiliser c’est mieux !

Tu trouveras des liens, en rouge, qui te renverront à d’autres articles si tu as besoin d’éclairer ta lanterne. Et… d’écrire un bon roman !

 

Antoine Albalat
www.osez-ecrire-votre roman.com

 

1   Sors prendre de l’inspiration en te détendant et changeant tes idées au lieu de te durcir et rester sur ton acharnement, quand tu n’arrives pas à t’exprimer comme tu veux ou que tu ne trouves pas l’inspiration. Rien ne sert te culpabiliser face à ta feuille. Il n’y a pas de hasard. Si tu as besoin de reposer ton corps et ton cerveau, fais-le. Ils te remercieront par un beau texte, mais pas forcément quand tu t’y attendras.

2   Ce qui t’emmène à ceci : sois ouvert à toutes les formes de ton inspiration. Si des mots te montent aux lèvres, attrape un papier et transcris-les. Arrête tout et fais-le, c’est tout.

3   Use de la métaphore, des comparaisons, des effets stylistiques. Rien de plus triste qu’un style pauvre. Je ne suis pas pour l’austérité mais l’abondance ! Écrire un bon roman, c’est aussi écrire un beau roman. L’esthétique, c’est primordial.

4   Lis beaucoup –d’excellents auteurs évidemment. Pas de cochonneries à la mode. Une ou deux par an si tu veux être au courant.

5   Écris beaucoup

6   Use des paragraphes. Aère le texte, fais attention à ta mise en page, il faut que la page soit lisible du premier coup d’œil. Que tes dialogues soient nets, tes chapitres évidents.

7   Fais attention à la typographie. Les conventions typographiques sont strictes dans l’imprimerie parce qu’elles aident le lecteur à lire vite et facilement. Les règles ne sont pas là par hasard. Donc renseigne-toi et respecte-les. Si tu laisses quelques erreurs, ce n’est pas important, le correcteur les rectifiera lors de la publication mais offre un manuscrit lisible à l’éditeur.

8   Si c’est utile, et que tu en éprouve le besoin, raffine ton roman : intègre des citations, un prologue, un épilogue, des dessins, des cartes.

9   Pense au lecteur : lui as-tu donné toutes les informations, les éléments utiles pour qu’il suive ton histoire aisément ?

10  Éteins l’incendie avant qu’il ne soit trop tard ! Si tu repères une erreur de structure, d’intrigue, de psychologie, arrête-toi et reprend posément ton texte ; car ça ne s’arrangera jamais par hasard. Ça ne fera qu’empirer. Alors, réfléchis le temps qu’il faut et corrige avant de poursuivre quoi que ce soit.

 

Crédit photo : Dennis Skley

 

11   Si tu ressens le besoin de savoir où tu vas pas à pas, de connaître la fin de ton histoire en commençant la rédaction de ton roman, écris la trame de ton livre, chapitre par chapitre avant de débuter sa rédaction. Ne reste pas sur des doutes et des craintes.

12   Si tu juste besoin d’une vue d’ensemble sans les détails, que tu as confiance dans le fait que tu imagineras la fin de ton livre en avançant, fonce tête baissée : tu trouveras les détails sur la route.

13   Si tu sens que tu as toujours du « jus », que tu as quelque chose à exprimer alors que cela fait déjà huit heures que tu n’as pas levé le nez de tes feuilles ou ton traitement de texte, écris encore ! Partout, je lis qu’il faut être raisonnable, en garder pour le lendemain, qu’abandonner la scène au milieu d’une action va faciliter la reprise de ta rédaction le lendemain ! Comment peut-on penser cela ? C’est craindre à l’avance de ne pas trouver l’inspiration. Ce sont des trucs d’apothicaire ! Pas d’écrivain. Franchement, c’est un raisonnement de gagne-petit. Pardon, d’écrit-petit ! Qu’est-ce qui te garantit que tu pourras écrire demain, qu’un impondérable ne t’en empêchera pas ? Tu prends le risque de perdre l’inspiration particulière de ce moment particulier pour toujours. N’agis pas craintivement, sois fier d’être toi et certain d’avoir des choses importantes à écrire aujourd’hui, demain, toujours. Pense grand, vois grand, écris grand.

14   Évite comme la peste les gens mesquins, sans ambition et les paresseux. Tu te demandes ce que ce conseil bizarre vient faire ici ? Les gens mesquins et sans ambition, les déçus et les blasés, les paresseux vont éteindre ta flamme, ton inspiration, ton enthousiasme ! Compte sur eux. Ils ne peuvent croire que tu vas réussir parce qu’ils n’ont pas réussi eux-mêmes à mener à bien le projet qui leur tenait le plus à cœur, quel qu’il soit. De toute façon, ils ne veulent pas que tu réussisses !

15   Prends à cœur ton projet d’écriture, penses-y souvent, chéris-le comme un enfant. Persuade-toi que tu écris un bon roman. De temps en temps, prélasse-toi dans ton canapé ou sirote un apéritif à une terrasse en y rêvant. Non, tu n’es pas ridicule. Tu t’offres simplement le respect que tu mérites.

16   Aie foi en toi.

17   Écris aussi souvent que tu peux, idéalement tous les jours.

18   Aie toujours sur toi un carnet ou un téléphone portable pour noter la moindre idée. Ne prends pas le risque de l’oublier.

19   Tiens un carnet de tous les titres de livres que tu voudrais écrire un jour. Quand tu as un doute sur toi ou sur ton inspiration, ouvre-le et rassure-toi : oui, tu as encore des d’idées et des univers à exprimer.

20   Travaille tes personnages comme si tu avais toujours vécu avec eux. Établis une fiche avec leurs caractéristiques physiques, sociologiques, culturelles, psychologiques, comportementales, etc. Ainsi, même si tu ne dis pas tout cela dans ton roman, tu sauras exactement à qui tu as affaire et tu ne commettras pas d’erreur grossière.

 

Crédit photo : Gene Wilburn

 

21   Lis tes textes à haute voix. Surveille la musicalité et la fluidité de tes phrases. Une erreur s’entend parfois alors qu’elle ne se voit pas. La lecture, c’est avant tout la vue. L’ouïe, c’est autre chose. Cet « autre chose » peut te rendre de grands services.

22   N’attends pas que tout soit parfait dans ta vie pour te lancer dans la rédaction de ton livre, ou pour le terminer. Rien ne sera jamais parfait. Accepte-le et écris quoi qu’il se passe. Pense à J.K. Rowling, au chômage, seule avec son enfant, dépressive, qui peinait à joindre les deux bouts mais qui est allée jusqu’au bout. Était-elle certaine d’écrire un bon roman ? Et que celui-ci la sauverait ? Pourtant, elle l’a rédigé.

23   Élimine les réflexions inutiles qui alourdissent, les pensées banales, les clichés, les adjectifs éculés, les verbes passifs, toute mollesse qui enlise le récit.

24   Ajoute du peps, du mouvement, de la vie, de la surprise, de l’action, de l’émotion, de l’énergie.

25   Sois-toi jusqu’au bout de tes mots. Use du ton qui fera la différence. Du style qui te démarquera. Ce sont le ton et le style qui te rendront passionnant, bien plus que ton intrigue.

26   Aux jours de découragement, pense à des écrivains comme Balzac, Simenon, Victor Hugo, Zola, des auteurs qui ont écrit des milliers de pages géniales, des centaines de romans et dis-toi que tu peux bien réussir un livre si eux en ont réussi des centaines. Prends du recul.

27   Affranchis-toi de tous les codes, réinvente, mélange les genres si tu le désires, pourvu que cela soit réussi. Les règles sont aussi là pour qu’on les envoie balader. Avec discernement.

28   Mets du cœur à l’ouvrage : c’est ta meilleure garantie de réussite.

29   Ne pense pas que si tu ne trouves pas d’éditeur, tu es nul. Être édité n’est pas une garantie de qualité. Publie-toi toi-même et n’en garde pas d’amertume.

30   Sois patient, et récris jusqu’à ce que tu ne puisses ni ajouter ni retrancher un mot de ton texte.

31   Ne laisse personne te dire qu’écrire est un passe-temps futile, une occupation égoïste, une perte de temps. Te permettrais-tu de dire la même chose à cette personne quand elle pratique du piano ou fait son footing ?

32   Apprends, sois avide de savoir. Suis des stages, des formations, lis des livres, écoute des audio, vois des vidéos, lis mon blog ou d’autres, mais renseigne-toi : pour écrire bien, il faut des techniques.

33   Quand tu éteins la lumière, le soir, visualise tes personnages, tes scènes et endors-toi là-dessus. C’est très simple. Pourtant c’est un processus de création très puissant que tu peux mettre en place facilement. Je te le conseille.

34   Entoure-toi d’écrivains, et à défaut fréquente-les par leurs livres, des audio, des conférences, des salons du livre, des signatures… Baigne-toi dans une atmosphère d’écriture et de pensées d’écrivain. Il faut une dose certaine d’obsession pour écrire un livre !

 

Crédit photo : bengal*foam

 

35   Fête tes victoires. Quand tu as terminé un chapitre, offre-toi cadeau selon tes moyens : une tarte aux fraises ou un restaurant, un livre ou un beau carnet pour écrire, un feutre ou un parfum, ce que tu veux. Mais marque le coup, cela t’encourage à poursuivre. Pour ton cerveau, c’est allier l’écriture et l’effort d’écriture au plaisir.

N’est-ce pas ce que nous voulons tous : éprouver du plaisir à écrire ?

Que vas-tu mettre en place ?

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Fais-tu ces 10 erreurs dans un dialogue de roman ?

Ecrire un dialogue de roman vraiment intéressant est difficile. Je crois que toute personne qui écrit a connu ou connaîtra ce défi. Donner l’impression qu’un dialogue écrit est parlé n’est pas une évidence. Pour te faciliter la tâche, j’ai noté 10 erreurs à éviter. Et cette liste n’est pas exhaustive.

1. Epargne à tes lecteurs le dialogue mis là pour « faire joli. »

 

Parce que tu trouves ton texte fade, mort, qu’il y manque quelque chose sans que tu saches ce que c’est. Et tu penses le dynamiser, le rendre moins creux, en y insérant un dialogue.

Et bien non ! Ca ne rend pas ni le texte ni les personnages plus vivants et moins fades et creux. Pourquoi ? Parce que tu n’as rien à dire dans ce dialogue. Le dialogue, ce n’est pas de la décoration.

Le dialogue fait partie inhérente de ton roman. Ce n’est pas de la dentelle qu’on rajoute sur une robe.

On écrit un dialogue de roman parce que c’est mieux que les personnages disent ces choses-là eux-mêmes et à ce moment-là. Parce que ça fait avancer le récit et la psychologie.

Des tonnes de livres sont écrits sans une ligne de dialogue et sont très bien ainsi. Donc, si tu insères un dialogue, il doit être intéressant, pertinent, psychologiquement adapté aux caractères, et bien situé car il doit donner du rythme et non en enlever. Et tu rendras effectivement le dialogue et son contexte plus intéressants. Et les personnages qui dialoguent, bien entendu. Non, le dialogue, ce n’est pas de la décoration !

 

Crédit photo : The British Library

2.  Epargne à ton lecteur un dialogue de roman vide et sans style :

 

– Tu as vu Josiane ?

– Non, et toi ?

– Ça fait au moins six mois.

– Ah, bon, moi aussi.

– Je l’aime bien Josiane. On pourrait aller la voir.

– Tu as raison, c’est une bonne idée.

– Et si on lui téléphonait ?

– Tu as ton portable ? Je n’ai pas le mien.

– Attends, je l’ai. J’ai toujours le mien sur moi.

– Et le numéro de Josiane, tu l’as ?

– Je vais appeler Roger, il va me le donner.

– Bonne idée…

Tu es mort d’ennui ? Moi aussi. Même dans la vie quotidienne, des dialogues comme cela, je les évite ! Et pourtant, tu vois à la vente des livres qui valent à peine mieux que cette… chose. Épargnons nos lecteurs. Ton dialogue doit faire avancer le récit et la psychologie de tes personnages.

 

3. Épargne à ton lecteur un dialogue de roman mou :

 

– A quelle heure l’enterrement ?

– Je crois que c’est à quinze heures trente.

– On aura le temps d’y arriver ?

– Je ne sais pas. Avec toute cette circulation…

– Oui, on n’est pas arrivés.

– En attendant, on pourrait écouter la radio.

Tu vois où je veux en venir ? Un dialogue vide et sans style est aussi un dialogue mou puisqu’il ne se passe rien. Le lecteur s’est donc noyé dans les futilités et, par-dessus le marché, l’action n’avance pas. Tu es certainement liquéfié dans les marécages de la mollesse…La mauvaise circulation n’explique pas tout.

 

4. Épargne à ton lecteur l’invraisemblance et l’irréalisme.

 

Le vocabulaire doit être choisi avec discernement. Le champ lexical de deux ouvriers syndiqués d’usine n’est pas celui de deux cadres du CAC 40. Tu imagines aisément…

– Ah, putain, je sors de cette réunion de quatre heures avec le patronat et j’en ai plein le dos de leurs conneries !

– T’as réussi à leur dire leurs quatre vérités à ces connards ? J’ai pas pu venir à temps, le métro était blindé.

– Je leur ai gueulé d’aller se faire foutre à cette bande d’enfoirés ! J’suis pas ok pour leur truc.

– T’as bien fait, y’me font pitié tellement y sont cons !

Où alors :

– Quatre heures de réunion pour en arriver là !

– Vous avez pu leur dire ce que vous pensez réellement de la situation ? Je suis arrivé en retard et je ne vous ai pas entendu. Pas moyen de trouver un taxi ce matin !

– Je me suis emporté. Leur attitude est exaspérante. Je ne peux pas donner mon accord dans de telles conditions.

– Vous avez bien fait. Certains ne sont pas dignes de leurs fonctions… Une réflexion qui reste entre nous, n’est-ce pas ?

J’ai caricaturé, certes, mais ça m’amusait. Donc, en substance : ne confonds pas les champs lexicaux. Chacun son univers, chacun son vocabulaire, ses métaphores, sa grammaire…

Crédit photo : Martin Sillaots
Dialogue

 

5. Épargne à ton lecteur les incises inutiles.

 

Une incise, c’est  : dit-il, déclara-t-il, commenta-t-il, s’exclama-t-il, répondit-il, etc.

– Je n’aime pas du tout ce poulet, dit-il.

– Tu es désagréable, s’exclama-t-elle, j’ai pris toute la matinée pour le cuisiner !

– Je ne voulais pas te vexer, s’excusa-t-il.

– Je le suis, répliqua-t-elle.

Mortel, non ? D’abord, le lecteur est assez intelligent pour comprendre tout seul. Ensuite, cela brise tout rythme, toute musique, toute fluidité. On s’enfonce dans des marécages. Ce dialogue ne vaut rien mais il est mieux sans les incises :

– Je n’aime pas du tout ce poulet.

– Tu es désagréable, j’ai pris toute la matinée pour le cuisiner !

– Je ne voulais pas te vexer.

– Je le suis !

C’est beaucoup plus dynamique.

 

6. Épargne à ton lecteur les prénoms à tout bout de champ.

 

Le prénom doit avoir une raison d’être là. Il doit appuyer un sentiment.

– Je n’aime pas du tout ce poulet, Eve.

– Tu es désagréable, j’ai pris toute la matinée pour le cuisiner, Yann !

– Je ne voulais pas te vexer, Eve.

– Je le suis, Yann !

En version allégée :

– Je n’aime pas du tout ce poulet.

– Tu es désagréable, j’ai pris toute la matinée pour le cuisiner, Yann !

– Je ne voulais pas te vexer, Eve.

– Je le suis !

Maintenant, imagine qu’on garde les défauts des incises supplémentaires et des prénoms en trop : c’est le cauchemar.

– Je n’aime pas du tout ce poulet, dit Yann.

– Tu es désagréable, s’exclama Eve, j’ai pris toute la matinée pour le cuisiner !

– Je ne voulais pas te vexer, s’excusa Yann.

– Je le suis, répliqua Eve.

Maintenant, ce dialogue a carrément l’air débile ! (Je suis en train de rire…)

 

7. Épargne au lecteur les dialogues de roman interminables.

 

Ne le noie pas, tu le perdrais. A moins de faire du dialogue illimité ta marque de fabrique et qu’ils soient tous passionnants.

Après tout, la pièce de théâtre est une suite de dialogues qui durent une à deux heures !

 

8. Épargne au lecteur le dialogue dans lequel les personnages se confondent.

 

Chaque personnage possède son tempérament, sa psychologie, ses tics de langage, son état émotionnel au moment du dialogue, son champ lexical qui dépend de son milieu socioculturel, etc.

Dans l’idéal, on doit pouvoir reconnaître immédiatement ton personnage sans qu’il soit nommé. Juste parce que son vocabulaire, la teneur de son discours, son ton, son rythme correspondent parfaitement à qui il est, à ce qu’il émane.

Si, dans ton dialogue, tu peux mettre indifféremment telle ou telle chose dans la bouche de tes personnages, tire la sonnette d’alarme : c’est que tes personnages se ressemblent tous. Chaque personnage doit s’exprimer à sa manière. Tu peux même lui  inventer un ou deux tics de langage qui renforceront ses particularités.

Crédit photo : onnola
Dialogue

9. Épargne à ton lecteur un langage trop parlé ou trop littéraire.

 

Il faut que le dialogue respire la vérité. C’est ce qui est si difficile à atteindre.

Un dialogue ne s’écrit pas comme on parle mais il doit en donner l’impression. C’est la clef d’un dialogue réussi. C’est un exercice exigeant. Personnellement, c’est le dialogue qui m’a toujours donné le plus de fil à retordre. Il faut trouver le ton et le style adéquat aux personnages, au genre littéraire de ton roman, à ce que tu as exprimer, à ton roman lui-même.

 

10. Épargne à ton lecteur la platitude d’une ponctuation limitée au point.

 

Tu peux te servir avec discernement de toute la panoplie de la ponctuation dans le dialogue : elle peut indiquer les humeurs des personnages au lieu de les décrire platement par des incises. Par exemple, au lieu de « s’exclama-t-il », mieux vaut poser un point d’exclamation sans incise. Pour exprimer la surprise, le point d’exclamation est parfait. Pour exprimer un doute, on peut laisser trois points de suspension à la fin d’une phrase. Etc. La ponctuation fait merveille dans les dialogues mais n’en abuse pas. N’oublie pas que la technique doit être invisible pour un lecteur qui n’écrit pas lui-même.

 

11. Un dernier conseil simple, utile, et souvent indispensable :

 

Lis à haute voix tes dialogues. Cela te permettra de sentir à l’oreille s’ils sont faux ou justes. Le dialogue est aussi une question de ton ; tu l’entendras.

En général, es-tu content de tes dialogues ?

 

 

 

 

 

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