Trouve tes lecteurs ! Cherche-les ! Ne sois pas un écrivain en pyjama !
Pourquoi chercher tes lecteurs sans attendre qu’une maison d’édition le fasse pour toi ? Les explications ici. Et ne t’y trompe pas : c’est une réflexion capitale sur ta stratégie d’écrivain. Et oui, trouver tes lecteurs fait aussi partie du métier d’écrivain ! Attention, vidéo inconfortable mais primordiale !
Et toi, que fais-tu en ce sens ? As-tu des expériences, des idées, des conseils qui puissent aider la communauté des écrivains en devenir ou qui aimeraient davantage de lecteurs ?
ӿӿӿ Pour aller à la rencontre de mes livres, c’est iciӿӿӿ
Ecrire un roman, c’est maîtriser un nombre de paramètres impressionnant. Mais ça ne suffit pas ! Il faut créer un univers. Car rien ne remplace la force d’un univers puissant. Et là… On en parle dans la vidéo.
Ose créer ton univers ! Accroche ton lecteur.
A propos du Simenon que j’évoque : c’est Le voyageur de la Toussaint. Il se déroule à La Rochelle. Pas étonnant qu’il pleuve sans arrêt !
« Au moment où Gilles poussait la clef dans la serrure, le vent se levait, la marée se renversait, les bateaux, dans l’avant-port, viraient lentement sur leur ancre et Gilles recevait une rafale de pluie qui le trempait des pieds à la tête. Il fronça les sourcils parce que cette gifle d’eau, son goût fade sur les lèvres, un filet qui lui coulait dans le cou lui rappelaient un souvenir. Mais lequel ? C’était dans le Nord ou dans l’Europe centrale… Cherchant toujours, il refermait la porte avec soin, s’essuyait les pieds et s’engageait dans l’escalier qui sentait toujours un peu le moisi. C’est alors, peu avant d’atteindre le premier étage, qu’il entendit la voix d’Alice et il s’arrêta machinalement, sans songer qu’il commettait peut-être une indiscrétion. »
» De jour, le corridor était dans la pénombre et c’est presque à tâtons qu’on trouvait la clinche du salon d’attente. Gilles fut surpris de découvrir, le soir, ce décor si délabré. Une lampe électrique à l’abat-jour noir de saleté le faisait paraître plus long, plus étroit, et on voyait que les murs, irréguliers, s’écaillaient. Une porte vitrée, au fond, étai ouverte sur une cour où traînaient des seaux et des poubelles.
Gilles se baissa et ramassa une fleur. Quelqu’un qui ne savait pas, sans doute, et qui avait apporté des fleurs comme pour une morte ordinaire ?
La porte du salon était large ouverte. Il y avait de la lumière, mais la pièce était vide, vide aussi le cabinet de consultation en désordre.
Gilles, saisi par le silence, par cette solitude sordide, toussa pour annoncer sa présence, mais aucun bruit ne répondit. Par contre, son regard tomba sur une armoire en tôle ripolinée, sur laquelle tranchaient des scellés de cire rouge.
Il atteignit enfin une pièce qui n’était ni un salon, ni une salle à manger, cette pièce ou madame Sauvaget se tenait le plus souvent, dans son fauteuil roulant qui s’y trouvait encore, et d’où elle épiait son mari. Le même désordre y régnait. Un drap de lit par terre. Un oreiller douteux sur un divan sombre. »
Simenon ne recule devant rien. Il est entier. Son univers est entier. Tout concourt à rendre l’atmosphère sordide : les images, le vocabulaire, les lieux, la laideur, la solitude, le silence… Quel univers ! Et s’il est si bien décrit, si on s’y immerge si facilement, c’est bien qu’il est entier, total. Aucune hésitation : c’est le secret.
Crée une atmosphère, une vision, un univers qui t’est propre. Le lecteur pardonnera toujours quelques maladresses techniques. Mais il ne pardonnera jamais un roman où l’on s’ennuie ferme parce qu’il manque de personnalité. Le plus important, c’est bien ton univers.
Qu’en penses-tu ? T’attaches-tu à créer un univers unique ?
Recherches utilisées pour trouver cet article :ecrire c est creer, faut il écrire un livre en silence, COMMENT CREER SON UNIVERS pour les auteurs, https://www osez-ecrire-votre-roman com/ecrire-un-roman-cest-surtout-creer-un-univers/, roman construire un univers
Persévérance et autodiscipline : des mots qui font fuir !
Comment écrire un roman sans cela ? La solution ici ! Non, non, je plaisante ! Sans persévérance ni autodiscipline, il est tout simplement impossible de venir à bout de ton roman. Paresseux s’abstenir. Mais si tu fais partie des courageux, je t’invite à écouter cette vidéo, que ce soit ici ou sur YouTube.
Si tu as aimé, laisse-moi un pouce bleu, cela me fera plaisir et aidera à référencer la vidéo sur YouTube. Et pardonne-moi pour ce cadrage qui me coupe un peu la tête ! Cela ne se reproduira plus, j’y veillerai.
Si tu n’es pas abonné au blog et que tu souhaites le faire, télécharge gratuitement le manuel d’écriture de 37 pages que je t’ai concocté. Il se trouve dans la barre latérale droite. Tu y trouveras de nombreux renseignements pour structurer ton roman, t’organiser et te motiver. Et tu seras abonné au blog pour être au courant de tous les nouveaux articles.
Et toi, comment parviens-tu à vaincre ces moments de découragement qui nous saisissent parfois ?
Recherches utilisées pour trouver cet article :https://www osez-ecrire-votre-roman com/comment-ecrire-un-roman-avec-perseverance-et-autodiscipline-les-mots-qui-fachent/, Comment persévérer de créer un roman
Ton roman donne-t-il l’air d’avoir été écrit facilement ?
Ton lecteur doit te lire avec facilité. Le grand art, c’est la fluidité. Donner la sensation que tu as rédigé avec naturel, sans embûches, que tout c’est déroulé avec évidence comme si tes mot, tu les avais puisé à une source. Comme s’ils t’étaient venus naturellement, organiquement.
Les nuits de veille, c’est pour toi. Les coups de colère et de désespoir, c’est pour toi. Les heures passées dans le dictionnaire, en recherches sur internet, dans des livres, c’est pour toi. Ta transpiration, c’est pour toi. Tes efforts, c’est pour toi. L’envers du décor, c’est pour toi.
Quel cadeau fais-tu à ton lecteur ?
A ton lecteur, tu donnes de la facilité, de la fluidité, de la beauté. Si ton livre sent la transpiration, c’est foutu… Tout au plus, ton lecteur peut se dire : « Ca n’a pas dû être facile ! » C’est tout. Pas davantage. Il doit se replonger dans les méandres de ton récit avec gourmandise, avec délectation. Parce que c’est fluide, facile à lire. Même quand tu racontes des intrigues complexes, des sentiments et des émotions complexes, une vision de la vie complexe. Tu dois être au-dessus de la mêlée car c’est toi qui apportes à sentir, penser, vibrer. C’est comme ça. Et ce n’est pas facile ! Mais ça doit paraître facile.
Regarde la nature. Elle est belle et elle pousse avec évidence. Naturellement. Ton livre doit être beau comme un galet, comme un arbre, comme l’eau. Parce qu’il doit être évident pour ton lecteur. Ton roman, tu dois faire croire qu’il a poussé comme une fleur !
C’est une très courte capsule mais je crois qu’elle a son importance. Les livres qui semblent laborieux, dont la langue est imparfaite, les intrigues bancales, les propos banals, les conversations sans crédibilité, le style inachevé, nous ennuient tous. Nous ne les finissons pas. Parce que l’auteur n’est pas allé jusqu’au bout de son travail. Parce qu’il a abandonné en route. Parce qu’il s’est contenté de peu. Et nous, lecteurs, nous avons entre les mains, sous les yeux, une œuvre incomplète, heurtée.
Nous voulons de la fluidité et la merveilleuse impression de la facilité quand nous lisons. Et nous les devons à nos lecteurs.
Et toi, vas-tu jusqu’au bout de ton labeur ? Vas-tu jusqu’au moment où ton livre donne l’impression de s’être écrit tout seul -ou presque ?
Les corrections de mon roman me donnent une belle correction !
Je t’explique tout cela dans cette vidéo afin de t’éviter la même bévue que la mienne. Je t’y lis aussi deux extraits de mon nouveau roman, Le Cheval de l’Irlandais. Ils ne sont pas encore corrigés suffisamment, j’ai omis de te le préciser dans la vidéo. Je te les propose donc à la lecture sous la vidéo, tel qu’ils sont maintenant, après les dernières corrections, et tels qu’ils seront publiés très prochainement. Je te propose également à lire un troisième extrait, corrigé.
Le héros, l’Irlandais :
C’est ma deuxième nuit à la belle étoile ; un bivouac agréable avec un feu crépitant, grâce aux pommes de pins que j’y jette, et même un certain confort : café, pita, féta, vin grec, feuilles de vignes, et un morceau de lard salé. Cela me ramène aux parties de pêche avec mon père, la nuit, sur la mer de Cortez. Nous faisions les cinq cent kilomètres trois ou quatre fois l’an, depuis Los Angeles jusqu’au Mexique, pour passer une semaine à bord d’un bateau que nous louions sur place. Nous naviguions loin, de façon à nous trouver seuls. Nous croisions rarement un bateau. Nous aimions y dormir comme des sauvages, loin des hommes, en compagnie d’oiseaux inconnus, de goélands, hérons gris, pélicans, d’animaux marins, otaries, marsouins, dauphins, lions de mer et même – nous en apercevions quelquefois – de baleines bleues. Le jour, nous étions entourés de bancs de bonites par centaines, daurades, sierras qui brillaient d’un éclat métallique au travers de l’eau, comme des éclats de miroir, et quand nous plongions, il nous arrivait d’approcher de gigantesques raies Mobula de sept ou huit mères d’envergure. C’était fascinant, émouvant et effrayant, et nos cœurs battaient à tout rompre en frôlant les magnifiques monstres marins à la grâce inouïe. Parfois, elles volaient au-dessus de l’eau comme des plumes, et jamais on aurait pu penser qu’elles pesaient deux ou trois tonnes. C’était d’une telle beauté ! Chaque chose était à sa place ; nous-mêmes, humains, ressentions que nous étions au bon endroit, au bon moment. Tout était parfait, aligné, juste. Papa et moi en avions les larmes aux yeux. Nous pensions toujours avec émotion à Steinbeck qui affectionnait la mer de Cortez et l’avait tant sillonnée avec son ami Ed Ricketts, le biologiste. Nous faisions sur le pont des repas frugaux et merveilleux : gordillas ou tortillas dont nous faisions provision dans un puesto avant d’embarquer, poissons grillés que nous péchions, arrosés de vin de Californie, mangues, goyaves et café fort. La nuit surtout, sous le coromuel, la brise du golfe de Californie, comme l’appellent les Mexicains, nous prenions grand plaisir au balancement du bateau, aux étoiles éclatantes piquées dans le ciel par une couturière invisible, au silence de la mer qui n’est pas tout à fait du silence.
L’héroïne, la Française :
Au bout de la ruelle, la place centrale nue, magnifiquement pavée de galets blancs, offrait le spectacle de sa désolation. Pas un arbre, pas un homme, pas une bête ne l’égayait. Impatiente, j’en traversai le désert, poussai une porte. J’entrai dans l’épicerie la plus odorante du monde. C’était toujours un enchantement. Il n’y avait personne mais toutes les odeurs étaient là. Comment décrire ce mélange intime de parfums qui s’affrontaient, restituant à l’homme la multitude des sensations olfactives que procure la planète ? Dans une boutique de vingt mètres carrés se trouvait tout ce dont les femmes avaient besoin pour leur ménage. C’était de fait la seule boutique du village. Des couffins débordants d’épices étaient alignés en rangs de chaque côté du magasin, tels des soldats au garde-à-vous, sur la terre battue soigneusement balayée. Ils formaient une tranchée dans laquelle l’épicier et les clients évoluaient précautionneusement. Le jaune éblouissant, l’or et le miel se mêlaient, le safran discutait avec le cumin, le poivre rouge avec le poivre noir, et les clous de girofle étaient les trois pointes du Christ des Orthodoxes. La cannelle enivrait, le thym émoustillait. Tout cela semblait monter des entrailles de la terre. Sur des étagères, le long des murs, se dressait une batterie de produits grecs ou importés : conserves, paquets de biscuits, pâtes, riz, semoule, légumes secs à vendre au détail, prisonniers d’immenses bocaux en verre, seaux d’olives, bouteilles et limonades diverses, ouzo, pita cuite par la femme de l’épicier, et même des piles électriques, de la lessive, des objets hétéroclites, un réveil vieilli, des icônes naïves aux coloris criards… De derrière le comptoir de bois brut où trônait l’indispensable balance à poids octogonaux, un chien jaune hagard, épuisé, sortit lentement. Il me considéra indifféremment, renifla brièvement mes jambes. Je le caressai entre les oreilles comme j’avais fait pour l’âne. Il s’éloigna placidement et reprit son existence apathique, derrière le comptoir où il se recoucha. De l’ail en tresse, des bouquets d’oignons blancs et rouges, des branches de lauriers attirèrent mon attention. Je désirai aussitôt m’en procurer. Accrochés à un clou, sur la blancheur austère et très belle des murs, crépis de gros grains irréguliers, de ma petite maison, ils seraient plus beaux que les plus inspirés des tableaux. Mais Kronos, l’épicier, ne vint pas. Je sortis ; la claque brutale du soleil m’attendait. Mes paupières clignotèrent devant ce monde immaculé et incompréhensible.
L’héroïne, la Française :
Tout cela sentait la fable et je pensais inévitablement à Alice au pays desmerveilles. Comment m’étonner désormais de ne pas trouver de sentier, même le plus étroit, pour parvenir à la grange ? Et était-ce une grange ou une écurie ? Le vieux avait disparu comme Alice derrière le miroir. Je m’enfonçai à l’aveuglette dans la végétation compacte. Nous foulions des haies sauvages, des ronces, des lentisques. Je sentis une longue estafilade tracer son sillon sur mon bras ; ma chemise de nuit blanche, déchirée, se teinta de sang. J’eus un haussement d’épaule. Nous avancions. La lumière était belle dans la jungle des herbes hautes et le silence plus dense au fur et à mesure que nous battions les fourrés. J’abandonnai définitivement l’idée de trouver une piste dans le désordre époustouflant de la nature. Des araignées au large ventre jaune strié de noir, telles de minuscules zèbres, se chauffaient paresseusement au soleil. Le cheval, conscient de ma difficulté à ouvrir la voie à mains nues ne me bousculait plus. Mes pieds nus chaussés d’espadrilles étaient striés d’éraflures. Merveilleux animal, songeai-je, l’intelligence n’est rien sans la sensibilité. Je me tournai et posai la main sur son chanfrein. Il s’immobilisa. Je caressai sa tête pour le remercier de sa patience et sa douceur. Ah, si les humains étaient semblables… Nous gagnerions tant à être plus sensibles que bavards.
Corrections à corriger !
J’ai voulu te présenter un peu mon travail, et te faire profiter de ma mésaventure. J’avoue avoir eu une grande et désagréable surprise à la lecture de mon roman. Des corrections à corriger ! Je croyais ne plus faire ce genre d’erreur et pourtant… Oui, il faut vraiment lire son texte sans aucune pitié, aucun sentimentalisme, et c’est ce qui si difficile : être aussi rigoureux pour soi, et même davantage car c’est l’idéal, qu’on ne l’est pour les autres. Prendre du recul. J’espère ne plus refaire la même erreur et savoir discerner, dorénavant, quand mon texte est réellement prêt à être édité. Mais nul n’est infaillible, c’est pourquoi je redoublerai d’attention désormais durant mes corrections et particulièrement mon dernier jet.
Et toi, as-tu déjà vécu ce genre de mésaventure ? N’hésite pas à la partager et à me donner ton sentiment sur tout ceci.
A bientôt, et écris avec passion -et discernement !
Quand on écrit, il existe un risque : sombrer dans l’immobilisme, surtout si on a beaucoup écrit, et plus encore après plusieurs romans. Le risque est d’écrire d’une manière figée. De se répéter. Ne plus inventer.
Je t’explique cela dans cette vidéo. Mais comme je me suis rendue compte en la visionnant que je n’ai pas tout exprimé, je t’invite à la regarder en premier, puis à poursuivre ta lecture ci-dessous. N’oublie pas de m’offrir un petit pouce bleu si tu as aimé la vidéo. Ca m’encourage à poursuivre.
L’intérêt d’un système d’écriture
Le système est une bonne chose pour la productivité de l’auteur. En peinture, par exemple, on peint en général » une série » pour une exposition. Ceci permet au spectateur de ne pas se sentir perdu en sautant du coq à l’âne. Il comprend l’ensemble de l‘exposition en appréciant un tableau après l’autre. Ceci l’aide à comprendre le propos du peintre. Du côté de l’artiste, peindre » une série » lui permet de se découvrir plus profondément, creuser son sujet, active son inspiration et sa productivité.
En littérature, nous avons des exemples de réussites exceptionnelles d’écrivains qui ont bâti leur système et même des séries : un ou des personnages récurrents, des atmosphères, un style, une manière de voir le monde…
Georges Simenon a créé le commissaire Maigret et cette ambiance si particulière qui baigne ses romans policiers.
Agatha Christie a créé Hercule Poirot et Miss Marple, et l’atmosphère caractéristique de ses romans.
Zola a créé Les Rougon-Macquart, immense fresque naturaliste.
Balzac a créé La comédie humaine, summum de psychologie sociale, univers gigantesque de 90 livres où les personnages se croisent et rencontrent de roman en roman.
Franck Herbert a créé Dune (7 tomes.)
Etc.
Il existe de bonnes raisons pour inventer son système. Le lecteur, ravi, retrouve l’univers qu’il adore et attend : comme dans Harry Potter.
Le défaut d’un système d’écriture
Le système devient un problème quand il est insuffisant ou médiocre. Un personnage trop faible, une intrigue redondante, une atmosphère sans nuances, des péripéties baclées… On peut faire tant d’erreurs en écrivant de la fiction ! Je considère d’ailleurs toujours qu’un livre réussi est un petit miracle.
De là, ma mise en garde. Je n’ai rien contre les systèmes en soi, mais contre les systèmes où l’auteur n’a plus rien à dire, a tout exploité de son sujet mais continue quand même parce que c’est confortable. Il ne se remet plus en question mais ronronne.
Quand on a inventé un système (pas obligatoirement une série de livres mais un style, un type d’histoire ou autre), il faut oser varier à l’intérieur même du système. Sinon c’est la répétition du même thème, mais sans aucune imagination. Pensez à ces navrants blockbusters de mauvaise qualité : avec 3, 4, 5, 6 films sans surprises, mal ficelés, tout cela à la suite d’un premier film pourtant intéressant, lui. Mais il a malheureusement été décliné en produits manufacturés et aseptisés. Il aurait fallu s’arrêter ou proposer de la nouveauté. Se renouveler, donc. Toujours se renouveler.
Crédit photo : Angela Schlafmütze
L’exemple d’un système d’écriture réussi
Simenon avait même créé sa méthode pour le processus d’écriture lui-même ! Il en était arrivé, durant une longue période de sa vie, à écrire un Maigret en trois jours ! Cela a varié : de trois à dix jours au maximum. Quelle puissance ! Jamais, pourtant, un Maigret n’a déçu ses lecteurs ! Pour ma part, j’adore l’écriture, le style précis, lapidaire et évocateur de Simenon, et l’intelligence de sa psychologie. Car il savait créer du renouvellement à l’intérieur même de son « système Maigret. » Car Maigret, ce sont les mêmes personnages immuables : Maigret, Madame Maigret, le docteur Pardon, les inspecteurs du Quai des Orfèvres… Le caractère de Maigret demeure constant : bougon quand il a du mal à parvenir au résultat de son enquête, humain, passionné par son métier, amateur de bonne chère et de pipe, etc. Sa manière de mener l’enquête est toujours la même : proche des gens, il se mêle à eux, et provoque les confidences. Il n’interroge pas : il écoute. Et pourtant, c’est avec bonheur qu’on le retrouve dans toutes ses péripéties. Parce que les lieux changent, parfois les pays, les milieux sociaux changent, les assassins et les victimes sont différents, les intrigues ne se ressemblent pas et se présentent comme de véritables énigmes, bref Simenon ménage des changements à l’intérieur même de son système.
L’exemple d’un système de processus d’écriture réussi
Même sa manière d’écrire de Simenon était un système en soi. Son système, chronologiquement :
une promenade la veille de commencer son Maigret, qui provoquait la remontée de souvenirs d’enfance dont il « tirait » ses héros,
le choix de leur nom,
la rédaction d’une fiche sommaire de leurs caractéristiques,
le dessin de la maison où se déroulait l’intrigue,
la recherche du pourquoi (ce qui avait emmené le héros à faire ce qu’il avait fait.)
Quand tout cela est décidé, Simenon entre totalement dans la peau du personnage, jusqu’à adopter sa démarche particulière !
Il écrit son premier chapitre en trois heures, puis les suivants en deux. Chaque jour, il rédige un chapitre.
Il se lève à six heures, prépare son café, travaille jusqu’à 9 heures.
Puis il fait une promenade jusqu’à midi,
déjeune en famille,
s’octroie une sieste d’une heure.
Il repart en promenade avec sa femme mais ne parle jamais du roman.
Dîner, lecture de journaux, télévision en famille, que des choses simples. Aucun autre travail durant la rédaction du roman. Aucune réponse aux coups de téléphone.
A chaque heure sa fonction. Ses journées étaient prévues méthodiquement.
Mais cela ne lui suffisait pas. De temps en temps, il écrivait un roman « dur », selon ses termes. Les Maigret, il disait les écrire pour se « détendre ». Je reprends réellement ses mots. A ce propos, lisez dont Mémoires intimes de Simenon. Rien de mieux pour connaître ce qui se trame dans la tête d’un écrivain. J’ai dévoré cet énorme pavé. Simenon, ce n’est pas seulement 103 Maigret mais aussi 115 romans « durs » et textes divers !
Un système n’est donc pas à bannir en soi. Le défi, c’est ce qu’on y fait. Tout le monde n’est pas Simenon. Il faut savoir ne pas s’embourber dans son propre système.
Se renouveler. Toujours se renouveler.
La liberté dans l’écriture
Et puis, la littérature est sans frontières, sans limites. Elle n’a pas à entrer dans de petites cases. Aucun auteur n’a l’obligation de se cantonner dans une case. Ce que l’on écrit est affaire de goût, de plaisir, de désir, curiosité, audace, expériences, souvenirs, projections, imagination, inventions…
Un auteur peut écrire des romans, des pièces de théâtre, des poèmes, des chansons, des pamphlets, des contes, des souvenirs, des autobiographies, des lettres, des journaux. Je dois en oublier.
Ne te restreins jamais. Un créateur doit s’amuser. Si tu t’amuses vraiment, ton lecteur ne s’ennuiera jamais. Ne sois pas systématique, même dans ton système, si tu en as un. Crée, renouvelle-toi, invente. C’est le secret. Un secret tout simple. Qui demande du travail et de l’inspiration.
Recherches utilisées pour trouver cet article :ecrire un livre despionnage, écrire un roman despionnage
Ombres, lumières et contrastes ? Sublime ton roman !
Cet angle va sans doute te paraître étonnant car c’est un angle qui n’est jamais abordé dans les manuels d’écriture ou par les gens qui parlent d’écriture. Pourquoi ? Je n’en sais rien. Je ne fais que constater : je n’ai rien lu là-dessus, rien entendu là-dessus ! Et pourtant, c’est un sujet très important qui mérite qu’on s’y arrête plutôt deux fois qu’une. La lumière, l’ombre et le contraste ne sont pas du tout anecdotiques dans un roman, une nouvelle. Ils sont même très importants. Ils peuvent rendre ton roman beaucoup plus puissant et vivant.
J’ai voulu changer de format. J’avais envie de changement. Toi aussi, peut-être. Alors j’ai tenté la vidéo. Dorénavant je tenterai une vidéo par semaine, histoire de nous amuser un peu (je me suis bien amusée à la tourner, je le reconnais, et puis j’aime le changement, je ne suis pas une femme d’habitude.) Et je pense aussi que je ne parlerai pas forcément des mêmes sujets par écrit et par oral. Question de feeling.
J’espère que tu seras indulgent et que tu me pardonneras mon inexpérience totale : parler d’écriture, te donner des renseignements, face à une caméra, avec un micro, c’est quand même une petite aventure pour moi ! Je vais m’améliorer, c’est promis. En attendant, pardonne-moi mes erreurs, le bruit de fond, enfin tout ce qui n’est pas au point. Ca viendra. En tant qu’ancienne timide, je suis fière d’avoir relevé le défi, c’est déjà ça. J’espère aussi avoir dit des choses pertinentes. Ca, c’est toi qui en jugeras.
N’hésite pas à me donner ton ressenti dans les commentaires. Si tu trouves ce format indigeste, dis-le moi. Si tu l’aimes, mets-moi un gros pouce bleu sur YouTube puisque désormais, nous avons notre chaîne ! Comme ça, tu m’encourageras à recommencer.
Je t’offre une longue interview de Malik Kahli, écrivain autoédité, que je viens de réaliser.
A cette occasion, je suis heureuse de t’annoncer que j’ouvre ma chaîne YouTube où je te parlerai d’inspiration, motivation, de techniques pour mieux écrire, et de bonnes lectures. Avec bien entendu d’autres interviews d’auteurs.
Malik Kahli, auteur autoédité sur Amazon, te parle de ses deux livres, un roman et un guide d’écriture, qui vient de paraître, dans lequel il aide à mieux écrire et connaître la manière de publier efficacement sur Amazon (et ça, ça vaut de l’or!)
Cette interview est réalisée par Skype car Malik, écrivain français, vit à New-York !
Comme c’est la première vidéo et interview que je réalise, tu me pardonnera mes erreurs. J’ai beaucoup appris :
ne pas se mettre si près de la caméra (je suis floue et déformée, mais tout va bien!)
prévoir un éclairage supplémentaire
arrêter de remuer sur ma chaise parce que je donne le tournis
et surtout moins parler parce que je suis trop bavarde.
Mais rassure-toi, l’interview de Malik est géniale parce qu’il te donne :
Le livre qu’il vient de sortir : Devenir écrivain (Comment écrire, publier un livre et vivre de sa plume en 15 étapes)
Je te souhaite de tirer de nombreux enseignements de cette interview. N’hésite pas à me faire tes retours dans les commentaires. Je serai heureuse de les lire et d’en faire part à Malik.
Recherches utilisées pour trouver cet article :interview écrivain français, www edition kahli malik