Coup de gueule, écriture et littérature !
Cet article est n’est pas destiné aux âmes consensuelles mais aux âmes critiques qui appellent un chat un chat. Il m’arrive de m’emporter mais mes colères sont justes (c’est moi qui le dit!) Elles me permettent de progresser, de digérer ce qui me déplaît et de le dépasser. Aujourd’hui, j’ai envie de te partager le fruit de mon indignation pour réfléchir ensemble à comment nous pouvons -nous devons- réagir face aux multiples tentatives d’uniformisation de nos personnes, dont nous sommes tous victimes depuis 30 ans. Et la littérature n’est pas épargnée par le fléau qui consiste à créer des produits uniquement vendeurs et non des créations. La littérature n’est pas une savonnette.
Où l’écriture, la littérature et l’écrivain ont plus de ressemblance qu’on ne pourrait le croire avec les marchands de quatre-saisons
Voici la raison de mon exaspération. J’apprends enfin pourquoi mon très beau marché provençal, si gai, si tonitruant autrefois, me semble bien calme, pour ne pas dire fade et éteint. Quelque chose manque. Je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus.
C’est une connaissance qui m’a donné le fin mot de l’affaire : la mairie a interdit aux marchands d’haranguer le chaland ! C’est ainsi que la ménagère n’entend plus : « elle est fraîche ma salade, je l’ai cueilli ce mating ! (mets-y l’accent, s’il te-plaît, nous sommes dans le Midi), y sont pas beaux mes artichauts, c’est cocagne ! Allez, je vous fais le tout pour trois euros, c’est pas cher à la saison ! » Finis les : « té, goutez, hé, vous m’en direz des nouvelles ! »
Bref : un marché bien formaté, bien propre, et à ce train là on se croira vite dans un supermarché aseptisé mais en plein air. Qui exactement a décidé de cela ? Pourquoi ? Mystère. Quelqu’un qui désire de toute évidence un monde où tout est rangé, cadré, pas de fantaisies, pas d’estrambord (ici, ça veut dire, débordement du caractère, exagération) et surtout pas de différenciation. Tous les stands doivent se ressembler, les marchands et la clientèle aussi, et les moutons seront bien gardés. Toujours et encore des directives pour nous formater davantage. Partout, la même musique, les mêmes vêtements, les mêmes fêtes, les mêmes habitudes, les mêmes maisons…
Quand on te dicte qui tu dois être, on te dicte aussi ce que tu dois écrire !
Je suis indignée. Profondément. On emm… la population toute la journée. L’occident, France comprise et surtout, devient un enfer. Tu veux percer une fenêtre ? Non. Tu veux peindre ta porte en violet ? Non. Tu veux peindre tes murs extérieurs en rose ? Non. Tu veux étendre ton linge sur ton balcon ? Non. Tu veux battre ton tapis ? Non. Tu veux monter ton affaire ? L’état fera tout pour t’en empêcher. Tu veux faire des bénéfices ? Pour qui te prends-tu ? Non, les multiples charges et les impôts se chargent de tes bénéfices.Tu veux manger des légumes anciens ? Non. Monsanto a décidé pour toi quelles sont les seules graines commercialisables, pur OGM. Tu es viticulteur et tu refuses d’arroser de produits cancérigènes tes vignes ? Non. Tu risques la prison ! Tu veux vivre, respirer, jouer, exulter ? Non. Prends plutôt tes antidépresseurs et tais-toi ! Tu veux penser ? Non. La télévision te dicte ce que tu dois penser. Alors surtout, ne pense pas. Car tu pourrais te réveiller et descendre dans la rue.
Tu voudrais dire ce que tu penses, engager un débat sans violence, discuter sans tabous ? Non. Tu es un sale réactionnaire sioniste, antisémite, homophobe, raciste, et j’en passe… Tu veux exister ? Non. On te tolère uniquement parce que tu produis, produis, produis, et tu veux exister en plus ? C’est non. Tu veux écrire ? Non. Ou alors, si tu veux avoir une chance d’être édité, écris insipide, consensuel, bien plat. Evite le style, ça risque de faire réfléchir ! Et puis la beauté, c’est dangereux, ça donne aux êtres des aspirations à s’élever, à penser. Or dans les sphères des décideurs, ça fait longtemps qu’on ne réfléchit plus, sauf pour te manipuler. Dans les maisons d’édition, tu es la dernière chaîne du maillon, celle dont on n’a rien à faire, celle qu’on méprise : l’écrivain. Alors tu ne voudrais pas écrire ce que tu veux EN PLUS d’être publié ?
Alors que faire ? Agis pour que vive la littérature !
Alors je te dis : ne te restreins pas, ne te formate pas, différencie-toi, jette ta télévision, débarrasse-toi de ta radio, et écris. Ecris ce que tu veux comme tu le veux. Mais écris-le. Avec sincérité, authenticité et qualité. Tu veux du lyrisme et ce n’est plus à la mode ? Sois lyrique. La mode, ça se démode. Les bons écrivains n’écrivent pas pour être lus sur 6 mois mais pour les siècles à venir.
Tu veux écrire de la poésie et la poésie ne s’édite plus ? Ecris de la poésie et crée ton propre circuit pour la vendre. Ou ne la vend pas mais écris tes poèmes et offre-les. Tu veux mêler poésie et prose pour écrire une œuvre magnifique, une sorte de Fou d’Elsa ? Rédige ton œuvre hybride. On t’a dit que ce n’est pas comme cela qu’on écrit ? Dès le primaire on t’a assené que poésie et prose ne font pas bon ménage, que ça ne s’assemble pas pour former un roman ? Qui a décidé de cela ? Les habitudes littéraires ? Les académiciens ? Les professeurs de français ? Les éditeurs ? Tu l’écris si tu en as envie, c’est tout. Tu le publies si tu en as envie, c’est tout.
Si Louis Aragon n’avait pas écrit Le fou d’Elsa, il manquerait à la littérature française et même mondiale l’un des plus beaux livres jamais écrit.
… Mais l’écho de l’homme
En ce siècle devenu l’héritier de toutes les douleurs de la couronne
Et celui qui meurt de la peste et celui qui meurt de la faim
La femme tombée à genoux l’esclave usé jusque dans l’âme
Chaque misère est un royaume ou quelqu’un d’entre nous est roi
PLAINTE ROYALE
Douce diversité des femmes pour ma force
Comme un collier des soirs au matin refermé
Suis-je las de moi-même ou simplement d’aimer
Et le parfum se perd dans l’immense divorce
De l’âme et de la chair de l’arbre et de l’écorce
Un jour on se retrouve au bord du temps brisé
Ne gardant du baiser que la lèvre incertaine
Et ne comprenant plus le sanglot des fontaines
Sans émoi sans mémoire et le cœur dégrisé
Ce cœur on ne sait trop pourquoi martyrisé …
Le fou d’Elsa, Louis Aragon
Et quand bien même !
Tu veux écrire en patois, en verlan, en populaire, en racaille, en rap, en slam ? Ecris comme cela. Tu veux écrire dans la noble et irrévérencieuse langue du XVIIIème ? Ecrire de manière classique ? Ou précieuse ? Fais-le. Tu veux du style alors que tu lis partout qu’il faut écrire des phrases courtes et simples ? Relis le Blaise Cendras des grands jours, celui de La main coupée, de Bourlinguer, et écris des phrases de 10, 20 lignes qui tiennent la route.
La liberté, le bonheur du genre humain ? Mais c’est du fric qu’il s’agit, et de rien d’autre, du fric pour financer la guerre, et rien d’autre, et l’alimenter, et le genre humain peut toujours crever, faute de pain, esclave des machines et sous la coupe des politiciens et des fonctionnaires, qui ne brandissent plus le fouet comme les maîtres de naguère pour faire se courber les échines, mais on fait avancer les robots qui broient entre leurs mâchoires automatiques les réfractaires et les individus, et dont l’anus également automatique, ne pisse pas du sang, ne rend pas des excréments mais éjecte des rondelles d’or en série, nettes, astiquées, brillantes, hypnotiques, exactement calibrées et du même poids : l’Unité.
Le Lotissement du ciel, Blaise Cendrars
Tu veux écrire un livre de nouvelles et les nouvelles ne se vendent (soi-disant) pas, décrètent les éditeurs ? Ecris tes nouvelles et commercialise-les toi-même. Tu veux écrire un feuilleton et les journaux n’en veulent plus depuis 100 ans ? Ouvre ton blog et crée ton feuilleton jour après jour. Les éditeurs ne veulent pas de tes livres ? Edite-les toi-même. Tu veux écrire ce que tu penses, sens, respires, tu veux écrire avec tes tripes et non ta tête ? Ecris avec tes tripes fumantes de passion pour la vie et la littérature. Tu veux écrire tes souvenirs et on te rabâche que tout le monde s’en moque ? Ecris tes mémoires. Tu veux écrire un opéra ? Ecris-le. Un roman érotique ? Ecris-le. Un opéra ? Ecris-le. Des chansons ? Ecris-les. Un essai ? Ecris-le. Un pamphlet ? Ecris-le.
Le lotissement du ciel, Blaise Cendrars
Impose ta personnalité !
Sors du formatage imposé, des moules préconçus. Apprends les techniques littéraires pour mieux t’en affranchir. Use de ta liberté. De ton autonomie. Tu es adulte. Tu n’as pas besoin des lamentables béquilles de la société. Prends tes responsabilités et écris sur ce que tu as à écrire. N’étudie les règles que pour t’en servir à ta façon. Pour rejeter ce qui ne te convient pas. Intégrer ce qui te convient. Faire ton tri. Cesse d’avoir peur de l’expression de toi-même. De qui tu es réellement. Ce que tu écris doit être qui tu es. Viscéralement. Pas ce qu’on te fait sentir que tu dois être. Ecris avec authenticité.
Donne-nous à saigner, à jouir, à pleurer, à rire, à déguster, donne-nous des émotions, de la joie et des larmes. Donne-nous à vivre au travers de tes mots. Emporte-nous avec toi. Embarque-nous sur ton rafiot, ta barcasse, ton trois-mâts, ton paquebot, ton pointu, ta barque ; embarque-nous sur le seul vaisseau qui te ressemble, mais embarque-nous.
Tu n’as pas à être formaté. Personne n’a le droit de t’empêcher de vendre tes salades sur le marché, personne n’a le droit de t’empêcher d’écrire ce que tu veux réellement écrire. Ne te laisse pas intimider. Ne t’autocensure pas. Ne te tais pas. Crie, rage, ris, sois la joie, le courage, l’enthousiasme, la passion pour la vie et la littérature.
Ecris avec puissance, beauté, intelligence, sensibilité, créativité. Les seules contraintes pour moi sont des contraintes de qualité, non des contraintes de liberté. Ecris grand, dépasse-toi, ne te restreins pas pour épouser tous les codes mortifères de l’édition, entrer parfaitement dans les moules, car ce serait la fin de ta liberté d’expression.
Bon, je me suis un peu emportée mais ça fait du bien, non ? Un p’tit coup de gueule en passant ragaillardit son écrivain, n’Est-ce pas ?
Et toi, que penses-tu de tout ça ? Ecris-tu ce que tu désires profondément écrire ?
Ose montrer ta différence. Tu es libre. Ne te noie pas dans la masse des écrivains formatés. Alors : fais-tu la différence ?
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Dieu que c’est libérateur! Personnellement, je me sens coupable à chaque fois que je veux écrire et je lutte parce que je sais d’où vient cette culpabilité. Quel que soit votre âge, on ne vous autorise pas à être vous-même.
Le plus souvent, on ne vous le dit pas avec des mots. Un regard, une moue de mépris suffisent. Quand sur une journée, vous en accumulez plusieurs, cela peut obscurcir durablement votre ciel. C’est pour cela que chaque matin, je m’injecte une dose d’Art et de Nature: du Beau pour combattre la laideur d’une société qui se perd. Et au fond, l’essentiel est de ne pas se perdre avec elle. Le simple fait d’écrire devient donc un acte de résistance, un espace de liberté.
Muriel, tu as tout résumé ! Je me suis débarrassée, il y a quelques années, de ma culpabilité. Autant te dire qu’elle m’a collée à la peau les trois-quarts de mon existence. Et ça fait du bien de se sentir libre. Avec ce blog, je suis moi-même plus que jamais. Peu importe ce qu’on pensera. Pour les livres que je vais publier, c’est pareil. C’est au fond un choix que tu peux faire en un claquement de doigts ! Tu décides : j’en ai marre d’en avoir marre ! A partir d’aujourd’hui, j’incarne totalement qui je suis. Ceux qui m’aiment me suivent et ceux qui ne m’aiment plus disparaissent et c’est très bien comme ça.
Le secret inavouable que j’avoue, c’est celui-ci : j’ai vidé tous les losers de mon entourage, les geignards, les plaintifs, les irresponsables, les déprimés chroniques, ceux qui attendent tout de l’état. Et même mon travail, c’est moi qui le crée. Et je RESPIRE !!! Et j’écris, j’écris, j’écris. Enfin.
Je suis sur ce chemin-là. Je termine mon nettoyage de printemps. Mais je ne suis pas encore totalement débarrassée de cette fichue culpabilité même si elle ne me paralyse plus comme avant.
En tout cas, cet article m’a fait beaucoup de bien.
Bon dimanche et désolée de répondre si tardivement: je n’avais pas coché la petite case de notifications.
Vous surfez, certes d’une façon intelligente, sur la frustration des 999/1000 auteurs en recherche d’éditeur et de notoriété pour vendre votre livre.
Vous avez raison, c’est du commerce comme le font tous ces prestataires déguisés en éditeurs, mais pour qui les clients ne sont pas les lecteurs, mais les auteurs… tout comme vous.
Je vous cite :
« Ose montrer ta différence. Tu es libre. Ne te noie pas dans la masse des écrivains formatés. »
Quel appel !
Mais je vous rassure, sur les milliers de romans qui paraissent chaque année, chez les petits et gros éditeurs (les vrais), beaucoup d’auteurs montrent leur différence, sont libres et ne se noient pas.
Bonnes ventes
Je ne cherche pas à vendre mon roman car mon éditeur a malheureusement fait faillite. Il est encore en vente sur Amazon car il n’a même pas été foutu de le prévenir, donc s’il en reste deux ou trois exemplaires en stock, c’est le bout du monde. De toute façon, ce n’est pas avec un pourcentage d’auteur qu’on fait fortune… Pour le moment, je ne vends rien. Bientôt, je le ferai avec les livres que j’éditerai moi-même. Et je les proposerai directement et sans hypocrisie, il n’y a pas de mal à vouloir être lue, partager son travail et en tirer rémunération.
Je lis beaucoup et je trouve des merveilles mais énormément de cochonneries honteuses et de livres qui ne valent pas un pet de chameau et qui sont pourtant montés au pinacle par un petit cercle parisien. Ca démolit les jeunes qui ont quelque chose d’authentique à dire, à écrire.
Je ne surfe sur rien. J’écris ce que je pense profondément. Il n’y a rien de fabriqué dans ce que je raconte. Bon, j’ai dit ce que j’avais à dire. Vous vous trompez sur ce que je suis, tant pis pour moi, j’assume de déplaire.
Il vaut mieux être accompagné..qu’accompagné!
La solitude mène à la folie créatrice et la complaisance à la folie castratrice !
Tout est une question de choix encore une fois et je découvre que comme le lancement d’une fusée, les 2/3 du carburant sont consommés au départ pour que le « satellite » soit mis en orbite.Une fois cette phase mise en pratique que faire ?
Nous n’avons plus les commandes en main pendant un certain temps et c’est là qu’interviennent les doutes de la solitude, le silence sidéral.N’avons nous pas été prévenu, informé, averti des risques de « plantage »? Notre décision de se lancer est-elle assez forte ?Tout réside dans la volonté de se surpasser…une question de tripes de combat contre nous-même…..ET DE CE COMBAT NOUS NE POUVONS QU’EN RESSORTIR VAINQUEUR!
Vision bien sombre Loupzen ! Oui, il faut poursuivre et persévérer, et récrire et peaufiner, et en faire des jets et des jets pour réussir un projet littéraire, quel qu’il soit. Mais je n’ai pas pour autant une vision de lutte car la lutte, c’est une résistance en soi (et en soi-même.) Si tu pouvais regarder l’écriture comme une fonction naturelle chez toi, comme manger, boire, prendre l’air, et aussi comme un fluide naturel chez toi, quelque chose qui vient de toi et sort de toi avec naturel comme le sang, la transpiration, l’urine (non, non, je ne plaisante pas, je suis sérieuse mais tu as le droit de rire), je pense que cela deviendrait plus facile. Loupzen, une petite méditation, un grand verre d’eau (excellent pour le cerveau quand on écrit) et de grandes respirations avant d’écrire, peut-être ? Tout cela pour te dire que serait génial si tu passais de l’idée de lutte à l’idée de fluidité. Cela changerait ton rapport à l’écriture et écourterait les « traversées du désert. »
Dieu du ciel….mais oui mais c’est bien sur….façon commissaire BOURREL!
Il en est qui s’en vont au clavier la fleur au fusil, d’autres ont besoin du son de la trompette guerrière pour avancer, certains ont besoin d’un laxatif pour « exprimer » leurs idées, d’un rituel menant à la maniaquerie quasi militaire ou monastique et aux T.O.C (Troubles de l’Oisif Contrarié..car poussé par une force à mettre ses pensées sur le papier).Perso la vision de se noyer dans un grand verre d’eau me fait peur. La lutte pour survivre fait partie de ma vie depuis toujours (trop long à expliquer et je ne fournis pas les mouchoirs)je ne baisse jamais les bras et suis un guerrier…en quête de repos…du guerrier.
Vous ai-je préciser que je suis atteint depuis peu de la maladie de Parkinson?…le fun…moi qui suis issu de la communauté des Gens du Voyage…et qui aime tant la Liberté!
Loupzen,
Zut, la maladie c’est terrible. Je suis désolée. La lutte, je connais et ça épuise. C’est pourquoi j’ai décidé une fois pour toutes de prendre les choses avec plus de recul que je ne le faisais, et de laisser aller certaines choses. Depuis que j’ai mis du « fluidifiant » dans ma vie, j’agis beaucoup plus et beaucoup mieux ! Ce qui peut sembler paradoxal au premier abord. Mais ça marche. Car je suis maintenant persévérante uniquement pour les choses qui m’importent réellement. J’y mets toute mon attention et mon énergie. Le reste…
Assez parlé, je vous souhaite de trouver ce repos du guerrier car ce n’est pas drôle de partir en guerre tous les jours !
Bravo Laure d’avoir le courage de dire tes opinions, d’écrire ce que tu as envie, il faut assumer ce qu’on est !
Ceux qui se choquent pour rien, ne peuvent pas comprendre que les convictions sont à défendre pour se sentir honnête avec soi-même.
Vive les jolis mots, les belles idées et le présent qui est notre plus beau cadeau !
Merci Isabelle, ton encouragement me va droit au cœur. Cet article m’est venu d’un jet dans la salle d’attente du médecin, c’est te dire s’il était prêt dans mon inconscient ! Oui, tu as raison : défendre ses idées, ça permet de se regarder dans un miroir sans détourner la tête et j’y tiens (à ma tête aussi!) Et vive le présent !
BRAVO ! Il faut redire ces choses évidentes de temps en temps. Et nous avons désormais des tas de lieux où publier ce que nous écrivons en toute liberté. Un auteur n’écrit pas en fonction de modes mais exprime ce qu’il ressent dans le style qui lui convient. Foutons-nous de l’opinion des directeurs de collection qui pensent en termes de commerce (je me suis heurtée à certains pas piqués des vers en tant que traductrice) et allons de l’avant !!!
Domi,
Oui, ça fait du bien de dire ce que beaucoup pensent tout bas. Je crois que c’est utile car, finalement, la plupart des gens n’entendent plus que le ronronnement médiatique qui couvre tout… Qui ment et déforme. La plupart des intellectuels en France ne sont pas très courageux. Pour un Stéphane Hessel combien de vendus ? Bref, je martèle mon message : libérez-vous des chaînes ! Heureuse que tu penses toi aussi que c’est utile.
En reprenant l’idée de passer de la lutte à la fluidité pour mieux s’exprimer:cf ton article,Loupzen te rétorque combien cela est difficile selon les contextes de l’existence.
Il me semble évident que notre vie, notre expression,repose sur un rythme de type dialectique,même si on ne le sait pas et que l’on en pas conscience: thése antithèse synthèse et on recommence.Donc en effet porter notre attention strictement sur les choses qui nous interessent réellement peut être libérateur mais la démarche est toujours dialectique:composer avec le réel et, ou, le transcender alors que le langage est binaire.Ces propos que je pense ne pas être abscons demanderaient des exemples, des illustrations mais vous les trouverez vous même.
Marie-Françoise, je ne suis pas certaine que le langage soit binaire… Mais je suis assez d’accord pour voir l’existence comme un cercle qui tourne sans fin et sur lequel nous vivons thèse antithèse synthèse et on recommence… et cela en même temps, et en décalage, sur les différents domaines de notre existence ! Pas facile de maîtriser sa vie ! Mais regarder ce qui est beau et bon, observer le réel pour le transcender, le transformer si possible me semble la seule voie possible. Et c’est une voie qui, je le crois, exige le plus de fluidité possible. Et oui, c’est complexe. C’est un défi.
Bonjour Marie-Françoise et Laure,
Vous amenez de l’eau au « moulin de mon cœur ».
Il existe bien un sérail et si vous n’en faites pas partie vous ne ferez que « gribouiller » et noircir quelques pages.Ce monde dans lequel vous évoluez est à mes yeux élitiste..que peuvent espérer les sans grades de l’écriture….j’aurais beau faire et beau-écrire je n’intéressais pas grand monde et si c’était le cas, j’ai déjà raconté dans mon blog cette aventure ainsi que les 2 premières expositions de peinture que j’ai mis en place à ARLES pour mon »épouse de Gitane » Catinou….(http://catinou.blog4ever.com/premiere-expo)
j’ai regretté d’avoir « obligé » mon épouse à subir cette épreuve.Elle a fait figure de « bête curieuse » tout comme je le suis à vos yeux !
Je ne fais partie d’aucun cénacle. Mon éditeur a fait faillite. Je reçois des lettres de refus d’édition. Je ne vis même pas à Paris. Bref, tout pour être rejetée du petit monde élitiste qui tient les lettres françaises. Et quand bien même ! Ca ne m’empêche pas d’écrire. Ca ne m’empêche pas de publier autrement, si je veux. Tout est à faire aujourd’hui ! Il n’y a jamais eu autant de possibilité pour un inconnu de se faire connaître . Donc action, et puis c’est tout.
J’ai vu le blog (la semaine dernière, je crois) sur les expos de ton épouse. L’amusant, c’est je peins depuis toujours et vis de mes cours de peinture. Je te mets le lien : http://lauregerbaud.blogspot.com/ J’ai fait des dizaines d’expos dans ma vie, et toutes n’ont pas été des succès, loin de là. Ca ne m’a pas empêchée de poursuivre.
Il y a des tas d’auteurs et de peintres qui rament, d’autres qui réussissent très bien sans être médiatisés, et dans ceux qui sont médiatisés il y a énormément d’écrivains qui viennent de « nulle part » et qui ont énormément ramé avant d’y parvenir. J’estime que c’est très difficile de parvenir à vivre de sa plume mais pas impossible. Même si je n’y suis pas parvenue. J’estime aussi que je n’ai pas fait ce qu’il fallait car je me suis toujours préoccupée d’écrire et non de promouvoir et éditer ce que je faisais, ce qui est un tort dans notre monde. La réalité, c’est qu’il faut vraiment se « décarcasser » pour arriver à quelque chose, et ce dans tous les domaines.
Je ne comprends pas pourquoi tu dis que nous te considérons comme une bête curieuse. Là, je ne comprends plus. Nous parlions à cœur ouvert des cycles dans l’existence, et du fait qu’il est difficile de maîtriser tous les aspects de notre vie. Je pensais même que tu serais d’accord ! Je suis désolée si nous t’avons froissé. Et je n’ai pas compris pourquoi. Une discussion, c’est un ensemble d’avis divergents sinon ce n’est plus une discussion.
Bonjour Marie-Françoise, Je ne suis pas d’accord, après le Nouveau Roman, Derrida et Lyotard, la dialectique a vécu. On a acquis davantage de libertés dans l’écriture pour s’exprimer comme on veut (comme dans l’art en général). Je viens de terminer un roman extraordinaire de krasznahorkai (pas traduit en français celui-là, mais d’autres le sont) qui est totalement déconstruit et post-moderne. Les surréalistes avaient déjà fait plein d’expériences dans ce domaine, et on peut aussi citer les poètes américains du Black Mountain Group autour de Charles Olson (les romans de Kerouac en « prose spontanée » sont peut-être une tarte à la crème ici) ou le courant de conscience d’écrivains anglais comme Virginia Woolf ou l’Irlandais James Joyce. Désolée c’est un peu long, mais moi j’ai voulu donner des exemples pour être sûre d’être comprise. Donc on se lâche, on écrit ce qu’on veut comme on veut et on profite des technologies modernes pour être lus sans passer forcément par des éditeurs (et encore, il y a des petits éditeurs qui prennent des risques ou même des plus connus, comme l’Olivier qui publient Patrick Bouvet qui éclate la syntaxe pour notre plus grand bonheur) ! Moi j’écris mon blog pour partager mes passions et ça me procure beaucoup de plaisir, je voulais écrire l’histoire de ma famille (exilée depuis la Hongrie) mais je réfléchis à une autofiction peut-être plus prenante qu’un simple récit… dialectique. A suivre…
Domi,
C’est Laure qui te répond. Oui, la littérature romanesque a évolué, c’est certain. Tu cites Virginia Woolf que j’adore, ça fait plaisir…
Je pense qu’une autofiction est plus prenante pour le lecteur si elle est bien menée. Ce qui n’est pas facile. Tiens-nous au courant si tu t’y lances. C’est un grand et beau projet.
Merci Laure ! Bien sûr, je te tiendrai au courant 🙂
Un coup de gueule rafraîchissant, ça fait plaisir.
Je ne vais pas rentrer dans les détails, je n’ai même pas envie d’en discuter. Juste mentionner que j’ai souris à maintes reprises, que cette lecture m’a renvoyé quelques années en arrière, quand je me débattais avec mes écris…
Merci pour ces mots, Laure. 🙂
Oui, oui, Odile, se débattre est le bon mot. Mais je ne lâche plus rien, cette fois…
Au plaisir, Odile.
J’entends bien que la fiction permet une » maîtrise » de l’espace temps.Merci pour les mises au point de chaque commentateur.Laure au plaisir de lire le prochain article.
Marie-Françoise,
Ca bouge dans les commentaires. Quand les commentateurs commencent à se commenter entre eux, c’est bon signe : c’est signe que la communauté devient vivante ! Ca m’impressionne !
A bientôt ici et ailleurs.
Tu as bien raison Laure d’avoir pousser ton coup de gueule. Tout ce que tu dis précédemment c’est ce qui m’a poussé à m’auto éditer. Je me débrouille pour vendre mes livres, je n’en vends pas beaucoup pour le moment mais j’ai tout mon temps j’ai juste besoin de me faire connaître
Bon dimanche 🙂
Gyslaine,
Oui, je crois qu’il faut y aller tranquillement mais avec détermination et se faire connaître : question de travail, de temps, d’intelligence dans la manière de se présenter.
Bonne route à toi sur le chemin, je te sens déterminée et ça c’est parfait pour y arriver.
Bon dimanche à toi aussi.
Le débat ne porte pas réellement sur la liberté d’expression, la censure et l’autocensure mais sur les diktats de la mode et par voie de conséquence ceux des éditeurs. Un livre doit se vendre alors il doit être relayé dans les médias qui s’intéresseront plus à l’actualité qu’à la littérature.
La sagesse d’un auteur réside dans l’écriture de son livre sans se préoccuper de sa propension à être vendu, ce qui n’empêche en aucun cas l’autopromotion. Bon courage à tous.
Michelle,
Tu dis bien la chose : « La sagesse d’un auteur réside dans l’écriture de son livre sans se préoccuper de sa propension à être vendu, ce qui n’empêche en aucun cas l’autopromotion. » C’est très clair, et c’est ça. Et comme tu dis, bon courage à nous tous !