Ton roman donne-t-il l’air d’avoir été écrit facilement ?
Ton lecteur doit te lire avec facilité. Le grand art, c’est la fluidité. Donner la sensation que tu as rédigé avec naturel, sans embûches, que tout c’est déroulé avec évidence comme si tes mot, tu les avais puisé à une source. Comme s’ils t’étaient venus naturellement, organiquement.
Les nuits de veille, c’est pour toi. Les coups de colère et de désespoir, c’est pour toi. Les heures passées dans le dictionnaire, en recherches sur internet, dans des livres, c’est pour toi. Ta transpiration, c’est pour toi. Tes efforts, c’est pour toi. L’envers du décor, c’est pour toi.
Quel cadeau fais-tu à ton lecteur ?
A ton lecteur, tu donnes de la facilité, de la fluidité, de la beauté. Si ton livre sent la transpiration, c’est foutu… Tout au plus, ton lecteur peut se dire : « Ca n’a pas dû être facile ! » C’est tout. Pas davantage. Il doit se replonger dans les méandres de ton récit avec gourmandise, avec délectation. Parce que c’est fluide, facile à lire. Même quand tu racontes des intrigues complexes, des sentiments et des émotions complexes, une vision de la vie complexe. Tu dois être au-dessus de la mêlée car c’est toi qui apportes à sentir, penser, vibrer. C’est comme ça. Et ce n’est pas facile ! Mais ça doit paraître facile.
Regarde la nature. Elle est belle et elle pousse avec évidence. Naturellement. Ton livre doit être beau comme un galet, comme un arbre, comme l’eau. Parce qu’il doit être évident pour ton lecteur. Ton roman, tu dois faire croire qu’il a poussé comme une fleur !
C’est une très courte capsule mais je crois qu’elle a son importance. Les livres qui semblent laborieux, dont la langue est imparfaite, les intrigues bancales, les propos banals, les conversations sans crédibilité, le style inachevé, nous ennuient tous. Nous ne les finissons pas. Parce que l’auteur n’est pas allé jusqu’au bout de son travail. Parce qu’il a abandonné en route. Parce qu’il s’est contenté de peu. Et nous, lecteurs, nous avons entre les mains, sous les yeux, une œuvre incomplète, heurtée.
Nous voulons de la fluidité et la merveilleuse impression de la facilité quand nous lisons. Et nous les devons à nos lecteurs.
Et toi, vas-tu jusqu’au bout de ton labeur ? Vas-tu jusqu’au moment où ton livre donne l’impression de s’être écrit tout seul -ou presque ?
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Bonjour, Laure;
Je suis sûr d’au moins une chose : il n’y a jamais de livre achevé. On peut passer toute son existence à remanier un livre, et toujours on demande plus…
Portes-toi bien.
Je t’embrasse.
Tahar
Pas faux Tahar…
Personnellement, je considère que le livre est fini quand je ne me sens plus capable d’ajouter ou retrancher un seul mot.
Mais il est vrai qu’une autre personne pourrait faire bien autre chose du même livre !
Portes-toi bien aussi,
Bises.