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L’état d’esprit d’un génie de l’écriture : Georges Simenon

Un maître de l’écriture et son état d’esprit : Georges Simenon

 

Georges Simenon était un écrivain de génie d’une abondance inouïe : presque 200 romans ! Dont 75 romans policiers et 28 nouvelles avec son célèbre commissaire Maigret, 117 « romans durs » (c’est ainsi qu’il appelait ses romans sans Maigret, romans aux personnages et aux atmosphères effectivement durs car Simenon portait un regard dénué de mièvrerie et particulièrement lucide sur l’homme et ses passions), des milliers d’articles de journaux, et un petit millier d’articles de reportages effectués aux quatre coins de la planètes ! Et puis il y a les essais, les mémoires, les contes populaires, les histoires érotiques, les romans populaires, les conférences et j’en passe !

Il a signé ses œuvres sous 27 pseudonymes, parcouru et vécu aux quatre coins du monde, fréquenté des milliers de femmes, éprouvant une véritable obsession pour le sexe et la femme sans s’en cacher, bref une personnalité hors du commun, dont j’ai voulu parler aujourd’hui, non pas à travers les visions de ses biographes mais la sienne.

En effet, il a écrit des Mémoires intimes, pavé de 753 pages, dont j’ai extrait des passages où il explique son rapport à l’écriture. Qui mieux qu’un génie littéraire peut parler de création littéraire ? Il s’exprime avec une simplicité confondante, se contentant d’annotations sans aucunes prétentions à expliquer sa créativité. Car pour lui, écrire coulait de source. C’est au cours d’une longue bataille judiciaire durant son divorce d’avec Denise Ouimet que son inventivité géniale se tarira, hélas. Les drames de son existence eurent raison de sa plume. Le désir d’écrire l’avait fui.

Dans cette simplicité, ce désir et ce besoin d’écrire comme un artisan, sans se prendre jamais pour un intellectuel, il me semble qu’il y a une grande leçon d’humilité, de persévérance et de courage à prendre. C’est pourquoi j’ai voulu rédiger cet article différent de mes articles habituels. Non pour offrir des techniques mais pour laisser s’exprimer un écrivain génial sur son état d’esprit d’auteur.

 

Machine à écrire

A ses débuts, tout jeune, à Paris, après la Belgique natale de son enfance :

 

Et pourtant j’écrivais, car j’avais besoin d’écrire, comme j’écrivais déjà avant mon départ de Paris. Mais, à présent, j’écrivais pour vivre, pour manger, et il ne s’agissait pas de littérature, mais de petits contes pour « Le Rire », « La Vie parisienne », « Sourire », « Sans Gêne », « Froufrou » et enfin « Le matin », où je devais rencontrer puis devenir l’ami de la grande Colette.

– Trop littéraire, mon petit Sim ! Plus simple, toujours plus simple…

Elle dont l’écriture avait l’élégance des vrilles de la vigne !      (Page 19)

Jeune, Simenon n’a jamais fait la fine bouche. Il avait besoin d’argent ; il écrivait. Il faisait ses armes et apprenait son métier :

 

Mes contes se multiplièrent et j’avais loué, faute d’être en mesure de l’acheter, une vieille machine à écrire qui cliquetait. Le nombre de mes pseudonymes augmentait à mesure que les journaux auxquels je collaborais devenaient plus nombreux (… )

L’heure n’avait pas encore sonné pour moi. Je n’avais même pas encore une carte de visite. Je ne pouvais pas dire que j’écrivais, car je n’étais encre qu’un apprenti qui signait Gom Gut, Plick et Plock, Poum et Zette, Aramis, des contes que les collectionneurs se disputent à présent que je suis un vieil homme ;

Je travaillais très vite. Il m’arrivait d’écrire huit contes en une journée (…)     (Page 22)

Il passe des contes, nouvelles, reportages à un roman :

 

J’ai suivi son conseil, me suis assis à une terrasse de la rue Caulaincourt et ai écrit mon premier roman populaire, le « Roman d’une dactylo », non sans en avoir lu quelques-uns parus chez le même éditeur pour savoir comment c’était fait.

Il a été accepté par Ferenczi qui m’en a commandé d’autres, de longueur et de format divers, et, comme je continuais à écrire très vite, j’étendis ma petite affaire aux quatre ou cinq maisons spécialisées de Paris. (…)

Jusqu’à quatre-vingts pages de roman dactylographiées par jour, de sorte que nous devenons presque riches en comparaison de nos débuts.

(…) tandis qu’à six heures du matin, je m’installerai devant ma machine pour mes quatre-vingts pages quotidiennes.     (Page 23)

Puis, curieux, toujours à l’affut de nouvelles expériences, il habite une péniche :

 

En outre, j’avais besoin d’écrire, comme j’en avais le besoin à quinze ans et comme j’en ai encore besoin à soixante-dix-sept ans. (…)

Au-delà d’une écluse, je découvris un canal aux eaux mortes qui ne servait qu’à emmener de l’intérieur du pays des troncs d’arbres qui envahissaient presque toute la largueur du canal. Une vieille barge abandonnée au bord d’un quai verdoyant planté de petites maisons roses et blanches. (…)

Dans la barge à moitié pourrie où nageaient les rats, j’allais rassembler de vieilles caisses, installer ma machine à écrire sur la plus haute, m’assoir sur une un peu moins haute, et mes pieds sur de plus basses encore qui émergeaient à peine de l’eau croupie. Deux jours plus tard, je commençais un roman qui serait peut-être un roman populaire comme les autres, peut-être autre chose, et ce fut, avec « Pietr-le-Letton », la naissance d’un certain Maigret que je ne savais pas devoir me hanter pendant tant d’années et qui allait changer ma vie du tout au tout.

Deux ans plus tard, quand la série de ces romans commenceraient à paraître mensuellement, je ne serais plus un apprenti mais un romancier, un véritable professionnel. Et deux ans plus tard encore, je me libérerais du roman policier pour écrire les romans qui naîtraient en moi « La Maison du canal », « Les Gens d’en face », l’Ane rouge », « Les Pitard », que sais-je encore ?      (Page 29)

 

Péniche

 

Il habitera partout, en France, en Suisse, aux Etats-Unis, s’installant à chaque fois de nombreuses années, se récréant une nouvelle vie :

 

Nous allions, pendant des années, Tigy et moi, parcourir alternativement des régions froides et des régions torrides, franchir plusieurs fois l’Equateur dans différents océans, connaître tour à tour les cinq continents, et ma machine à écrire, qui n’était pas la plus vieille machine louée rue des Rosiers nous suivrait partout, dans une caisse renforcée construite pour elle.

Car j’ai écrit partout, à Panama comme à Tahiti ou en Australie.

Quelle était notre destination ? Où allions-nous ? Partout. Nulle part.

A la recherche de quoi ?

Pas du pittoresque en tout cas, mais à la recherche des hommes.  (…)

J’écrivais. Pas sur ce que je voyais. Mes personnages, je les avais rencontrés à Liège pendant mon enfance, à Paris ensuite, dans ma province française où je me suis fixé, comme pour la vie, tantôt dans un château, tantôt dans une ferme.    (Page 30)

A propos de Maigret qui a tant fait pour sa célébrité :

 

Quant au personnage qui a fini par devenir mon ami (Maigret), il existe encore, mais en bronze, plus grand que nature, à l’endroit précis où il est né voilà cinquante ans, au bord d’un canal désaffecté où la barge qui lui a servi de berceau a dû se dissoudre peu à peu dans l’eau croupie. Je lui dois beaucoup de reconnaissance puisque c’est grâce à lui que j’ai cessé d’être un amateur et que je suis devenu pour longtemps un romancier.      (Page 30)

Simenon avait un rythme d’écriture surhumain :

 

J’étais écoeuré par la vie que je menais et je me demande encore aujourd’hui comment, depuis le temps de l’ « Ostrogoth », j’avais pu écrire six romans par an pour Gallimard en dépit de mes voyages à travers l’Europe et les cinq continents. Non pas seulement des romans « durs », auxquels il faut ajouter des nouvelles, des reportages et, plusieurs mois par an, la pêche à Porquerolles où il faisait si chaud que, commençant, dès quatre heures du matin, un chapitre dans mon minaret, je me trouvais tout nu en le terminant.      (Page 37)

J’écrivais toujours mes romans, car Gallimard en publiait six par an. Même dans l’agitation de Paris, je trouvais le temps, je ne sais comment, de rester fidèle à un contrat qui datait de 1934 et que nous renouvelions chaque année.

A Nieul, tout en m’occupant des pommes et des grives, des semis dans la petite serre, de la cahute au bord de la mer, j’ai écrit « Chez Krüll » et « Le Bourgmestres de Furnes », d’abord, qui se passaient par hasard tous les deux en Belgique. En janvier, alors que ta venue au monde approchait, n’ai-je pas écrit un livre sur la paternité « Les Inconnus dans la maison ». Ici, cerné par les douves au-delà desquelles s’étendait un parc herbeux planté de vieux arbres, je me mis à écrire « Malempin », l’histoire d’un père et d’un fils.

Plus, dans cette nomenclature, un Maigret par-ci par-là, pour me détendre, mais je n’en suis pas certain, car je ne datais pas encore mes manuscrits et c’est Aitken qui vient de me donner les titres et les dates de ceux que j’ai cités.      (Page 46)

 

Le Temps

 

Toujours ce rythme d’écriture hallucinant installé en routine :

 

Sais-tu, Marc ( il s’agit du fils de Simenon), que tu es le seul à m’avoir vu travailler à un roman ? Malgré le « Do not disturb » accroché à la clenche, tu avais le droit d’entrer dans mon sous-sol où je tapais à la machine dès six heures du matin. Tu t’y prenais si doucement que je ne t’ai jamais entendu venir. Tout à coup, je sentais tes lèvres se poser furtivement sur ma joue et, quand je me retournais, je t’apercevais traversant déjà le jardin.

Mon premier roman à Tucson a eu pour cadre celui qui m’entourait, ce qui m’est rarement arrivé. Je l’avais intitulé « La Rue des Vieilles Dames », sorte de traduction très libre de « Snob’s Hollow », le nom de notre quartier. Sven Nielsen a jugé ce titre peu engageant et j’ai accepté de mettre à la place :

« La Jument perdue ».

   Je me promenais pendant une demi-heure après le dîner, seul, dans le quartier qui m’était devenu familier et, en rentrant, j’écrivais les quatre ou cinq premières phrases du chapitre du lendemain.

Après ce roman, coup sur coup :

« Le Vacances de Maigret »

« Maigret et son Mort »

   Christmas a commencé à me suivre dans ma promenade du soir lors du roman suivant :

« La Neige était sale »

qui, dans mon esprit, ne se passe pas dans le nord ou l’est de la France, comme l’ont cru les critiques, mais dans une petite ville d’Autriche que je connais bien.

Maintenant, je ne me contentais plus, en rentrant, de quelques lignes au crayon sur le bloc de papier jaune, mais j’écrivais le chapitre presque entier, que je tapais, avec beaucoup de changements, le lendemain matin. Cette habitude, je devais la conserver pendant des années, sauf pour les Maigret que j’ai toujours tapés directement.        (Page 202, 203)

…le mois qui suit ta naissance, j’écris un roman :

« Maigret a peur »

   Mais je ne suis pas Maigret, quoi qu’on prétende.

Suivront, la même année 1953 :

«  L’Escalier de fer »

« Feux rouges »

« Maigret se trompe »

« Crime impuni »

« Maigret à l’école »

   Je changerai d’éditeur en Angleterre, car l’ancien est surtout spécialisé dans la poésie, la philosophie, les ouvrages sur l’art et les essais ». Je ne me sens pas à l’aise parmi ces gens-là beaucoup trop intellectuels pour moi.

Je vais donc signer un contrat avec un éditeur plus éclectique et plus jeune, Hamish Hamilton, que je ne connais encore que par correspondance.        (Page 353)

Simenon, comme tout écrivain, possédait ses manies, ses techniques :

 

Je me délasse en écrivant un Maigret, comme à chaque fois que, pour une raison ou une autre, je ne me sens pas d’humeur à m’attaquer à un roman dur. Il en est ainsi de tous les Maigret, sauf les dix-huit premiers, que j’ai écrits, ceux-là, à raison d’un par mois. Il est vrai que j’écrivais deux chapitres par jour, un le matin l’autre l’après-midi, de sorte que certains de ces romans ont été terminés en trois jours.

C’était un délassement pour moi de m’installer devant ma machine à écrire, de retrouver mon brave commissaire sans en savoir plus que lui, avant le dernier chapitre, sur la conclusion de son enquête.

On a parlé, photographié, cinématographié mes cinq douzaines de crayons et j’ai dû les tailler maintes fois dans ma petite machine devant les caméras.

Une légende en est née, avec cependant un fond de vérité que je trouve l’occasion de mettre au point. Aux Etats-Unis, le soir,  à la veille de commencer un roman, j’en écrivais les premières lignes qui me serviraient de point de départ le lendemain devant ma machine.

Les quelques lignes écrites au crayon, sur des blocs de papiers jaunes, sont devenues peu à peu une page, puis deux, puis cinq, et enfin le chapitre entier, d’une fine écriture qui exigeait des mines très pointues.

Ce chapitre « à la main » était donc écrit l’après-midi ou le soir et, à six heures du matin, je le tapais, souvent sans regarder le « brouillon », car l’écriture à la machine donne un rythme très différent.

J’ai continué longtemps à me plier à ce système, puis je me suis aperçu que, « à la main », on est tenté d’orner les phrases, de « faire littéraire », ce qui est contraire à mes goûts.

J’aimais certes tailler mes crayons, les rendre extrêmement pointus mais, s’il en reste encore quelques-uns sur mon bureau, comme près de mon téléphone, ils ne me servent, depuis plus de quinze ans, qu’à prendre des notes qui ne concernent pas les romans.     (Page 420)

 

Crayon

Qui était Simenon ? Se projetait-il dans ses personnages ?

 

Encore une parenthèse, comme pour les douzaines de crayons. Depuis longtemps des psychologues, des psychanalystes, des biographes de différents pays qui, pour la plupart, ne m’ont jamais rencontré, dont quelques-uns seulement m’ont écrit, se sont attachés à « découvrir ma vérité » à travers mes romans et mes personnages. Or, je me connais assez pour affirmer qu’ils se sont tous trompés et qu’un ou deux d’entre eux seulement sont arrivés à une demi-vérité.

Si je me suis toujours mis dans la peau de mes personnages, le temps du roman en cours, mes personnages, si je puis dire, ne se sont jamais mis dans la mienne, plus exactement, aucun n’a été mon reflet.

Il m’est arrivé, à des périodes pénibles, d’écrire des histoires ensoleillées et sereines, comme, à des époques joyeuses, de composer des œuvres tragiques.

On m’a portraituré ainsi, fort sérieusement, dans des ouvrages et des thèses universitaires qui resteront peut-être, ce qui n’est pas sans m’agréer. Est-ce à cause de cela que je mets, à mon tour, à chercher « ma »vérité ?       (Page 421)

Et puis, tout a une fin…

 

Le 18 septembre, qui est férié, à cause du Jeûne Fédéral, je descends dans mon bureau pour y préparer l’ « enveloppe jaune » d’un nouveau roman que j’ai décidé d’écrire. Il est neuf heures quand je m’enferme. Il s’agit de trouver les noms de mes personnages, leur état civil, leurs origines, parfois leurs amitiés enfantines, toutes notations dont je n’emploie d’habitude qu’une petite partie. J’ai besoin de savoir, de les connaître,  je trace le plan de leur maison, parfois du quartier qu’ils habitent.

Teresa est en haut qui, à dix heures, commence à s’inquiéter, car ce travail préparatoire ne me prend pas  d’habitude plus d’une heure. Sur mon enveloppe grand format, en gros papier bulle, j’ai écrit le nom de mon personnage qui doit servir de titre : « Victor ».

Quelques noms encore, quelques notations. Ce que j’appelle mes « plans » n’en ont jamais été, puisque je n’imaginais l’action et les réactions de mes héros qu’au fur et à mesure, chapitre par chapitre, ne découvrant le dénouement qu’à la dernière page.

Il n’en sera pas ainsi pour « Victor ». Deux cent vingt fois environ, le système a fonctionné sans accroc.

Quand je monte à l‘appartement où je trouve une Teresa anxieuse, je lui annonce que tout va bien et nous déjeunons tous les deux dans l’appartement.

Le lendemain, je me donne le temps de penser à mon point de départ, comme à l’habitude, c’est-à-dire au « déclic » qui amènera mon personnage principal à aller jusqu’au bout de lui-même.

Or, dans l’après-midi, je reçois le coup de téléphone de ma banque qui m‘annonce que ta mère, Marie-Jo, exige et payera les recherches pour retrouver toutes les recettes et les dépenses de notre ancien « compte-joint ». J‘en ai parlé déjà, pour en finir avec elle. Voilà que je dois y revenir.

Je téléphone à mon avocat.

J’en ai assez de lutter et je me souviens qu’elle s’est vantée un jour de « casser ma plume ».

Elle a réussi, mais je n’ai pas perdu courage. Je rejoins Teresa :

– Demain, si je pense encore comme aujourd’hui, je te dirai si, oui ou non, je continuerai à écrire.

Et, le lendemain, toujours abattu, je lui confirme ma décision. D. a obtenu ce qu’elle voulait depuis longtemps. C’est elle, désormais, Mme Georges Simenon, qui écrira et s’efforcera de m’écraser définitivement.      (Page 589)

 

Roman déchiré

 

C’est alors que Georges Simenon met effectivement fin à sa fabuleuse carrière de romancier. Il n’écrira plus que des autobiographies. Je dis souvent dans mes articles de s’entourer de personnes bienveillantes. De ne jamais donner à lire tes textes à des personnes malveillantes, toxiques, limitées… Ce n’est pas pour rien.

Ce qui me paraît passionnant dans cette immense carrière, c’est que Georges Simenon n’avait aucune limite mentale. A aucun moment, il ne se pose la question de savoir s’il est possible ou normal d’écrire autant. Ce manque de barrières mentales a sûrement fait beaucoup pour lui. Ses Maigret, il en a écrit une grande partie en 11 jours consécutifs. Les derniers, il les écrit en 7 jours ! 7 jours pour 7 chapitres ! Comment ne pas trouver un tel talent, une telle abondance prodigieux ? Il ne posait pas la question de savoir si cela était humainement possible : il le faisait. Je crois que c’est la grande leçon à retenir de Simenon, outre l’incroyable qualité d’atmosphère de tous ses romans, policiers ou « durs » qui sont en soi une leçon d’écriture. Il faut croire que l’on peut faire une chose pour la faire. Or Simenon ne trouvait pas invraisemblable d’écrire 6 romans par an !

Et puis, il y a ce fait : Simenon était un bourreau de travail. Un bourreau de travail à qui il paraissait naturel d’écrire jusqu’à 6 romans par an en plus de ses reportages ! S’il avait pensé un instant que c’était anormal au sens de non-normé, monstrueux, je ne pense pas qu’il aurait pu poursuivre cela. Il a beaucoup vécu, voyagé, a profité de la vie beaucoup plus que la moyenne des hommes. Et entre ces moments, il s’aménageait des périodes d’écriture intense. C’était aussi un homme qui savait parfaitement s’organiser. Il avait un rituel. Quand il sentait que le moment était venu d’écrire, il convoquait son médecin et faisait passer une visite médicale à sa famille, son personnel et lui-même. Rassuré, il écrivait son livre en quelques jours.

Mémoires intimes

Je ne peux que te conseiller de lire ses Mémoires intimes. Il y est d’une extrême franchise et simplicité. Des âmes hypocrites lui ont fait le procès de s’y montrer cru. Mais la vérité exige une certaine crudité. Et ce testament d’un génie littéraire est une source d’inspiration pour toute personne qui veut écrire sérieusement.

Je te conseille aussi de lire cet interview de Bernard Pivot qui date de 1981 : c’est la dernière grande interview de Simenon. Fidèle à lui-même, il y est authentique. Il le disait tout le temps : je cherche la vérité. Même pour lui-même.

Et bien entendu, tu peux jeter un œil rapide et panoramique sur sa vie et son œuvre avec l’article, sur Wikipédia, consacré à cet homme qui  mieux qu’aucun autre auteur possédait une inspiration illimitée. Voilà un écrivain qui n’a jamais rien théorisé et qui écrivait, c’est certain, dans l’inspiration la plus totale, le flow. La page blanche, qu’est-ce que ça signifiait pour Simenon ? Rien. Pour Simenon, écrire c’était simplement travailler et avec Maigret, c’était même travailler en se délassant !

 

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