La réalité du travail d’écriture de roman, d’autobiographie, biographie et autres…
On écrit rarement bien du premier coup. Quand on en est capable, c’est qu’on écrit beaucoup et depuis très longtemps…On a une immense expérience des mots, de la syntaxe, un vocabulaire riche, une grande culture, un style et un ton bien personnels, le sens de la psychologie, de l’histoire, du suspense, du rythme, de la respiration, la musique de la langue dans les oreilles… Et j’en passe.
Bref, quand on débute ou qu’on a écrit deux ou trois livres, on n’écrit pas du premier jet. Et même au dixième livre, quand il s’agit de roman, de récit, d’autobiographie, il faut au grand minimum trois jets pour corriger toutes les erreurs, affiner, asseoir le style et le ton,ôter le superflu, ajouter le nécessaire oublié, rectifier certaines scènes, voire parfois la structure de l’histoire… Après, il faut encore corriger les coquilles – ce qui ne représente pas un grand travail comparé au reste. Écrire c’est donc réécrire. Penser autrement, c’est croire qu’une gentille fée déposera dans notre esprit un roman écrit d’un jet unique et impeccable ! Non – hélas.
Il faut regarder le travail d’écriture des grands auteurs pour bien mesurer que l’écriture est un artisanat comme un autre : il demande savoir, compétences, persévérance, travail, passion, désir d’en découdre, inspiration enfin –sans laquelle rien n’est possible.
Il faut aussi avoir l’humilité d’accepter que toutes nos phrases, nos trouvailles, nos idées, nos figures de style ne sont pas des chefs-d’œuvre mais des éléments en construction que nous allons retoucher autant de fois qu’il le faut pour atteindre notre but : exprimer ce que l’on veut de façon que le lecteur le comprenne et le ressente comme on le veut.
Après cette mise au point, regardons des pages de grands auteurs : elles nous ôtent tout sentiment d’infériorité. Oui, même les meilleurs travaillent – et travaillent beaucoup.
« Quand mon roman sera fini, dans un an, je t’apporterai mon manuscrit complet, par curiosité. Tu verras par quelle mécanique compliquée j’arrive à faire une phrase. »
Gustave Flaubert, Lettre à Louise Colet
La réécriture : en quoi cela consiste-t-il exactement ?
J’ai beaucoup écrit, terminé de nombreux livres, mais peu publié – ce qui est un tort. Cette année, je m’applique d’ailleurs à rattraper ce retard de publication. Mais peu importe : le fait est que cela m’a donné beaucoup d’expérience.
Par ailleurs, je possède une expérience de réécriture pour des auteurs de romans, d’autobiographies, de livres techniques…
Pour cela, il m’a fallu professionnaliser ma réécriture car revenir sur un texte est extrêmement chronophage et demande beaucoup d’énergie et de concentration. Quand on le fait sur un texte qu’on découvre puisqu’on ne l’a pas écrit, ceci exige en supplément de comprendre parfaitement ce que l’auteur a voulu dire, ce qu’il veut que le lecteur comprenne et ressente alors même qu’il ne l’a pas totalement exprimé ou maladroitement exprimé : il s’agit de lire entre les lignes, deviner la pensée et le désir de l’auteur pour emmener son ébauche à une forme définitive complexe mais évidente à lire.
Toi comme moi, quand nous nous relisons, nous devons nous demander ce que nous voulons vraiment exprimer, si c’est correctement fait, ou si nous devons retoucher notre travail pour y parvenir. Car souvent, nous n’avons pas été suffisamment clairs… Il faut durant toute relecture se mettre dans la peau du lecteur.
Réécrire, c’est aussi s’organiser
J’ai donc décliné ma manière de faire en plusieurs jets qui me permettent de ne rien oublier. En général, j’en exécute 3 au minimum (et un supplémentaire pour les coquilles, que je ne compte pas car les coquilles, c’est ce qu’il y a de plus facile et ce n’est pas de la réécriture, juste de la correction basique).
Par ailleurs, réécrire, que ce soit pour notre texte ou un texte extérieur, c’est impérativement trouver le ton et le styles justes qui correspondent parfaitement au livre, son essence, sa substance. Il s’agit de ne jamais se trahir ou trahir l’auteur qu’on corrige. C’est une grande difficulté de ne pas mettre de soi dans une réécriture sur un texte qui ne m’appartient pas mais au contraire de sublimer ce que l’auteur propose pour le rendre encore davantage lui-même. Afin que le lecteur se saisisse dès les premières pages de sa pensée, son ton, son style, sa manière, son univers, son atmosphère. Voici un exemple d’incipit que j’ai réécrit :
L’original tel que je l’ai reçu :
Je m’appelle Moussa Sow. Je suis Guinéen. La ville que j’habite au moment où je plonge dans les tréfonds de mon histoire afin de vous la transmettre est, à mes yeux, remplie de splendeurs, gorgée de lumière, drapée dans ses qualités d’ouverture au monde. Elle siège, royale, aux portes de la mer Méditerranée. A son image, je perçois toutes les personnes qui m’entourent, toutes aussi lumineuses, comme le reflet de son halo.
Après réécriture :
Je m’appelle Moussa Sow et je suis Guinéen. Au moment où je plonge dans les tréfonds de mon histoire afin de vous la transmettre, je contemple la ville que j’habite, riche de splendeurs, gorgée de lumière, drapée dans ses qualités d’ouverture au monde. Elle siège, royale, aux portes de la mer Méditerranée : Toulon. Et les personnes qui m’entourent sont à son image : lumineuses comme son reflet.
Réécrire pour soi ou pour un auteur : même combat
Que tu écrives pour toi ou un autre, le travail est le même : prendre un texte brut (celui de ton premier jet) pour le rendre le plus proche possible de ce que tu as voulu exprimer, en travaillant par couches successives – les jets. On agit ainsi en peinture : je peins aussi et c’est ainsi, par retouches successives, que les peintres parviennent au résultat désiré. Comme en peinture, on trouve sur la route des choses qu’on n’attendait pas et qu’il est parfois bon de conserver car elles donnent du caractère à l’ensemble. Cela demande de la souplesse, de l’ouverture et du discernement.
Parmi toutes mes réécritures pour des auteurs, j’ai choisi le livre cité ci-dessus pour deux raisons : c’est un exemple qui illustre bien ce qu’est la réécriture. Ensuite, son auteur m’en a donné la permission – ce qui n’est pas le cas de tous les auteurs, ce qui me semble très compréhensible.
Peut-être te demandes-tu ce qui peut pousser un auteur à demander une aide extérieure ? La même raison qui fait que parfois tu n’arrives plus à retoucher ton texte pour le rendre meilleur : la difficulté de prendre du recul et discerner ce qu’il est nécessaire de transformer.
Je deviens cet œil extérieur. Je découvre en lisant le bon et le moins bon, et corrige phrase après phrase, mot après mot… Il faut beaucoup de patience. Je sers des auteurs, perdus après plusieurs jets, qui n’arrivent pas à mener leur bébé à terme. J’accouche pour eux. C’est exactement ce que nous devons faire pour nos propres textes, jet après jet.
Un exemple concret de réécriture :
Reprenons le livre que j’ai cité précédemment. Il s’agit d’un livre autobiographique : Des larmes de soleil. À la nuance près que l’auteur n’était pas en mesure d’écrire son histoire lui-même car il ne possède pas suffisamment la langue française. Voici comment ce manuscrit est tombé entre mes mains. J‘ai eu un élève de peinture durant quelques années : Lionnel, professeur de français bénévole auprès d’une association qui s’occupe d’insertion de jeunes immigrés. Il s’est pris d’amitié pour l’un d’eux, Moussa, qui a fuit la Guinée dans des conditions épouvantables. Ce Moussa voulait témoigner car sa survie tient du miracle ; il a été fait deux fois esclaves en traversant l’Afrique, entre autres misères… Lionnel m’a donc demandé :
– Crois-tu que moi, qui n’ai jamais écrit un livre, je peux le faire pour Moussa ? C’est son rêve.
– Oui, mais tu vas en baver ; un premier livre, c’est très difficile, mais tu peux y arriver.
– Tu en es sûre ?
– Oui. Mais ne te lance que si tu es conscient que c’est grande aventure difficile, un défi.
– Explique-moi comment faire ?
– Tu interviewes Moussa chronologiquement. Et ça ne sera pas facile, il faudra le faire sur plusieurs semaines… Parce qu’il a énormément souffert et que se plonger là-dedans lui sera sûrement thérapeutique mais éprouvant. Interroge-le avec tact et note tout, absolument tout. Sois bienveillant avec lui. Et reviens à la chronologie tout le temps durant l’interview.
– Et le reste ?
– Pour le reste, tu écris d’après tes notes, tes enregistrements. Tu écris mal mais tu écris. Tu poses les choses, même dans un vilain français. C’est après que tu reviendras dessus en plusieurs jets. Pour rafraîchir les erreurs de structure, pour le style, pour le ton. Pour tout. Mais en plusieurs jets. Ne considère jamais ton texte comme fini : tu désespèrerais de sa qualité. C’est normal de se trouver nul quand on débute : parce que c’est nul au départ. C’est après que ça s’arrange : au cours de tes jets successifs. Donc tu ne désespère pas, tu te corriges, tu réécris autant que tu dois le faire et tu y arriveras.
J’ai rencontré Moussa une fois seulement. Et voici Lionel lancé par amitié pour lui dans cette énorme aventure ! Il a beaucoup travaillé. Il a écrit, réécrit. C’est devenu un récit chronologique dont la structure était bonne. Restait le style, le ton, la ponctuation, les figures de style, et autres… Bref, la qualité littéraire. Tout ce qui fait qu’un lecteur prend plaisir ou non à lire un livre. Tout ce qui extrait un récit de la platitude des événements chronologiques. Lionel est revenu vers moi, il devait s’être écoulé une bonne année ; si je me souviens bien, c’était après le premier confinement quand il était bon d’occuper intensément notre esprit pour maintenir notre moral à flot.
Il m’a montré son tapuscrit. J’ai tout de suite compris : bonne structure, tout était raconté, il ne manquait ni les faits ni la psychologie de Moussa, il avait fouillé dans les moindres détails. Il s’était très bien débrouillé. Mais la syntaxe, les fautes d’usage, l’accord des temps, les répétitions, les flous, la mise au point du ton et du style… Il était allé au bout de lui-même. Après il aurait fallu réécrire encore et encore pour parvenir à mettre tout cela au point parce que c’était son premier livre. Et il commençait à fatiguer.
C’est là que je suis intervenue pour faire passer cette lecture encore râpeuse à l’état de lecture fluide. Et puis il y avait quelque chose de profondément troublant : le hasard m’emmenait un livre qui me ramenait à ma jeunesse : Moussa a traversé l’Afrique de l’Ouest où j’ai vécu, et l’Algérie, le Niger, le désert, que bien j’ai connus pour y avoir vécu (14 ans en Afrique.) Je pouvais donc vérifier l’exactitude des faits, des lieux, comprendre la psychologie, les usages, les coutumes, la religion des gens qui peuplent cet univers bien réel où la souffrance, la survie, et la peur de la mort sont souvent le lot quotidien. Je me suis sentie totalement concernée. J’avais donc très envie de faire cette réécriture. Ce livre est maintenant édité : Des larmes de soleil de Lionnel Desplanques et Moussa Sow (tu peux le commander dans toutes les librairies, y compris sur le net, FNAC, Amazon et autres, en broché ou numérique.) Ne t’en prive pas, c’est un début de parcours de vie hallucinant. Difficile pour un Français ayant toujours vécu en France d’imaginer ce qu’est la réalité africaine et celle de l’émigration. Ce livre est un témoignage important et bouleversant.
Revenons à ce texte. L’original :
Toulon, ville portuaire du sud de la France, chargée d’histoire, tu es pour moi plus qu’un lieu d’adoption. Je fais partie de toi, tu fais partie de moi et mon cœur t’es offert. Tu es pour moi le merveilleux écho de cette terre d’accueil qu’est la France et dont je mesure aujourd’hui, la puissance de sa devise : Liberté, Égalité, Fraternité.
Ces trois mots, gravés sur tes frontons, fredonnent en moi leur harmonieuse mélodie, me permettant chaque jour une apaisante et vitale respiration car, aujourd’hui, je me sens libre, oui, libre, sans cette peur, fidèle compagne de ma solitude depuis mon départ précipité de mon pays natal, accrochée à mes entrailles et ne me laissant presque aucun répit. Telle une amie trop solitaire, elle a sans cesses ciblé mon cœur, a marché dans mes pas, m’a suivit, de la Guinée jusqu’à la France, témoin invisible des drames de ma jeune existence.Telle une bête traquée avant le glas, la sentant inexorablement en moi, je confiais ma vie à Dieu, seul salut dans les moments tragiques ou plus aucune issue semblait s’offrir à moi.
Après réécriture :
Toulon. Ville portuaire du Sud de la France, chargée d’histoire, tu es pour moi plus qu’un lieu d’adoption. Je fais partie de toi, tu fais partie de moi et mon cœur t’est offert. Tu es pour moi le merveilleux écho de la France, terre d’accueil dont je mesure aujourd’hui la puissance de sa devise : liberté, égalité, fraternité. Ces trois mots, gravés sur tes frontons, fredonnent en moi leur mélodie harmonieuse, et me procurent chaque jour une apaisante et vitale respiration : aujourd’hui, je me sens libre, oui, libre, sans cette peur accrochée à mes entrailles, fidèle compagne de ma solitude au départ précipité de mon pays natal, terrible compagne qui ne m’a laissé aucun répit jusqu’à mon arrivée ici. Telle une amie, trop esseulée comme moi, elle a sans cesse ciblé mon cœur, marché dans mes pas, suivi de Guinée jusqu’en France, témoin des drames de ma jeune existence. Et tel une bête traquée avant le glas, je la sentais inexorablement en moi et confiais ma vie à Dieu, seul salut dans les moments tragiques où aucune issue ne semblait s’offrir à moi.
L’original :
C’est le cœur déchiré que j’ai quitté mon cher pays, terre de ma si courte enfance. Je lui ai envoyé une brutale déclaration de rupture, j’ai dit adieu à sa chaleur et à sa moiteur, à sa terre rouge, à sa poussière mêlée de sueur qui imprégnait chaque parcelle de ma chair. Silencieusement, j’ai salué tous ces visages d’inconnus qui grouillaient autour de moi et qui me semblaient pourtant si familiers. Plus secrètement et infiniment plus douloureusement encore, j’embrassais le souvenir de ceux qui m’ont été si chers et dont j’ai été privé de leur présence et leur affection. Êtres adorés, bouillonnant encore de la sève de la vie, leurs âmes baignant, immuables, dans la sérénité du repos éternel.
Après réécriture :
C’est le cœur déchiré que j’ai quitté mon cher pays, terre de ma si courte enfance. Je lui ai envoyé une brutale déclaration de rupture, j’ai dit adieu à sa chaleur et sa moiteur, sa terre rouge, sa poussière mêlée de sueur qui imprégnait chaque parcelle de ma peau. Silencieusement, j’ai salué tous les visages inconnus qui grouillaient autour de moi mais me semblaient pourtant si familiers. Plus secrètement et infiniment plus douloureusement encore, j’embrassai le souvenir de ceux qui m’avaient été si chers. Êtres adorés, bouillonnants encore de la sève de vie, leurs âmes baignent, immuables, dans la sérénité du repos éternel et je reste pour toujours privé de leur présence et leur affection.
Écrire, c’est réécrire ; réécrire, c’est sublimer
Tu le constates, il s’agit de rendre les choses lisibles, plus simples mais plus proches du lecteur. De déblayer la syntaxe, la ponctuation, ôter les répétitions, intervertir des tronçons de phrases pour aider à sa compréhension, penser à la respiration du lecteur. Rétablir la concordance des temps, élaguer l’inutile, parfois ajouter quelques mots. Devenir plus précis dans le vocabulaire – je veille particulièrement à la justesse des adjectifs. Toujours rendre la lecture plus facile, faire l’effort de se rapprocher du lecteur par plus de limpidité et de rythme.
Enlever ce qui alourdit, ce qui rend confus, ce qui donne un arrière-goût de patauger dans un marécage de mots un peu jetés au hasard. Car au départ, il y a souvent cet effet de marécage, surtout dans le premier jet : on y jette effectivement tout, mots, émotions, faits, sans hiérarchie d’importance.
Lionnel avait déjà fait plusieurs jets et il avait réussi à avoir un ton, un style personnels. Cependant, il restait quelque chose de lourd, confus, non achevé : le texte n’allait pas droit au but. Or le lecteur ne doit jamais réfléchir pour comprendre ce qui est exprimé. C’est à l’écrivain d’aller vers le lecteur et non l’inverse. Mon travail consistait donc à créer ce rapprochement, cet éclaircissement. La fluidité et la musicalité sont à ce prix : corriger phrase après phrase, méticuleusement, avec maniaquerie même. Détail après détail. C’est de l’artisanat. Sans patience, c’est impossible. C’est du temps passé. Je ne m’arrête que lorsque l’émotion est en adéquation avec la musique, le ton, le style, le rythme.
Par ailleurs, je n’interviens pas avec mon goût personnel. Sans doute, aurais-je écrit ce texte d’une manière moins lyrique mais c’était la volonté de Lionnel car c’est ainsi que Moussa lui avait raconté son histoire. Mon travail n’est pas de discuter cela mais de sublimer, rendre lisible, fluide.
L’original :
Malheureusement, pour beaucoup de jeunes sans familles ni ressources, nul ne mangeait, et ces pauvres âmes, abandonnées à leur triste sort, dépérissaient à vue d’œil jusqu’à ne plus se lever ni bouger alors, allongés à-même le sol et attendaient là, dans un épais et incommensurable désespoir que Dieu les rappellent et, qu’auprès de lui, ils retrouvent enfin leurs dignités.
Beaucoup ont tragiquement disparu de cette manière, tout le monde le sait mais personne n’en parle, beaucoup dorment, pour toujours, au fond d’un trou creusé à même le désert, sans plaque ni prière pour honorer leurs noms, et c’est pourquoi je dénonce, par le récit de mon histoire, tous ces voleurs de vie et que je couche meurs noms sur le papier, tel celui de Bintou la Malienne et ses sbires commerciaux grands comptes répartis dans toute l’Afrique de l’Ouest jusqu’au Nord, de la Guinée au Burkina faso en passant par le Mali, le Niger et l’Algérie, afin que leurs identités soient à jamais entachées du sceau de l’infamie et que, si mon histoire a une chance de traverser les frontières de la Méditerranée, chacun sache que ces démons existent, que ce ne sont pas des légendes et chaque frère et sœur Africain ainsi que tous mes amis humains qui tentent d’atteindre le vieux continent aient bien conscience qu’avant d’arriver dans ce fictif paradis, ils devront avant traverser ce véritable enfer dans lequel vivent tous les trafiquants d’hommes ainsi que tous les passeurs qui, débordant de malveillance envers son prochain au profit de cet argent souillé partant d’inhumanité, n’hésiteront pas une seconde à vous dépouiller de tout, de votre argent, de vos vêtements, de votre dignité jusqu’à votre inébranlable foi en un dieu protecteur et pour finir, votre précieuse et unique vie.
Après réécriture :
Malheureusement beaucoup de jeunes sans famille ni ressources ne mangeaient pas, et ces pauvres âmes, abandonnées à leur triste sort, dépérissaient à vue d’œil jusqu’à ne plus se lever ni bouger. Alors, allongés à même le sol, elles attendaient là, dans un épais silence et un incommensurable désespoir, que Dieu les rappellent pour retrouver auprès de Lui leur dignité.
Beaucoup ont tragiquement disparu de cette manière, tout le monde le sait mais personne n’en parle, beaucoup dorment pour toujours au fond d’un trou creusé à même le désert, sans plaque ni prière pour honorer leurs noms, et c’est pourquoi je dénonce, par le récit de mon histoire, tous ces voleurs de vie et que je couche ce nom sur le papier : Bintou la Malienne. Et puis ses sbires commerciaux répartis dans toute l’Afrique de l’Ouest jusqu’au Nord, de la Guinée au Burkina-Faso en passant par le Mali, le Niger et l’Algérie… Qu’ils soient à jamais entachés du sceau de l’infamie ! Et si mon histoire a une chance de traverser les frontières de la Méditerranée, que chacun sache que ces démons existent, que ce ne sont pas des légendes, que chaque frère et sœur africain, que tout ami humain tentant d’atteindre le vieux continent aient bien conscience qu’avant d’arriver dans ce paradis fictif, ils devront traverser ce véritable enfer dans lequel vivent tous les trafiquants d’hommes, tous les passeurs débordant de malveillance, profiteurs d’argent souillé. Ils n’hésiteront pas une seconde à vous dépouiller de tout, votre argent, vos vêtements, votre dignité, jusqu’à votre foi en votre dieu protecteur et pour finir, votre précieuse et unique vie.
Plusieurs jets d’écriture : un travail indispensable
Il y a donc des choix à faire pour faire passer les émotions et c’est particulièrement important et nécessaire dans le roman et l’autobiographie. Ici, le lecteur doit lire sans s’étouffer, même quand l’indignation est palpable. Et il n’est pas interdit de la rendre plus évidente encore, car un texte qui touche au cœur est toujours un texte réussi malgré ses maladresses. C’est ainsi que « afin que leurs identités soient à jamais entachées du sceau de l’infamie » est devenu : « Qu’ils soient à jamais entachés du sceau de l’infamie ! » C’est un exemple simple qui montre bien l’importance qu’il faut attacher au dernier jet de ton livre : tu y mettras les dernières touches de lumière et d’ombres qui donneront du relief à tout ce que tu as écrit.
Je pourrais en parler durant des heures… mais il faut bien s’arrêter. Si tu veux aller plus loin, j’ai créé une formation courte et pragmatique pour t’expliquer comment j’écris mes livres : 1er jet, 2ème jet, et 3ème jet. Ce que j’y mets, y rajoute, y enlève et dans quel ordre. Tu pourras ainsi écrire ton roman dans les meilleures conditions.
Ce n’est pas une formation spécifique sur la structure, l’intrigue ou les personnages : c’est bien une formation sur la qualité d’écriture et la cohérence générale de ton livre. (J’ai pensé que je pouvais extraire de ma formation complète Osez écrire votre roman de A à Z les modules concernant les 3 jets d’écriture pour que tu puisses quand même y avoir accès. J’y ai même ajouté une introduction.)
Tu peux regarder le menu détaillé où te procurer la formation ici : Écrire un roman en 3 étapes : la méthode
Par ailleurs, si tu es intéressé par une réécriture de ton livre, quel que soit son genre, contacte-moi sur : laure@osezecrirevotreroman.com Je t’enverrai rapidement un devis gratuit.
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